Dans le Pas-de-Calais, une école ferme à cause de voisins menaçants

novembre 2nd, 2014

Dans le Pas-de-Calais, une école ferme à cause de voisins menaçants
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Mis à jour le 31/10/2014 à 18:00
Publié le 31/10/2014 à 17:10

Insultes, menaces au fusil, bras d’honneur sont le lot quotidien des familles et enseignants qui fréquentent l’école de Lisbourg, dans le Pas-de-Calais.

Corps enseignant, familles et élus sont las. Épuisés par un conflit de voisinage, ils ont décidé un geste fort pour faire réagir les pouvoirs publics. Pour ce faire, ils maintiendront fermée leur école de Lisbourg, objet d’incessantes attaques proférées par un couple et son fils de 25 ans. Ces derniers font régner la terreur depuis trois ans. Les petits écoliers et leurs instituteurs sont fréquemment injuriés, effrayés par les huit chiens de la famille qui les libèrent sciemment au moment de la récréation. Une malveillance qui se caractérise aussi par des bras d’honneur répétés.

Pourtant, dès 2011, la municipalité a tenté d’intervenir auprès de ses administrés indélicats. Mais les lettres de rappels, les mises en demeure et autres convocations n’ont pas permis de raisonner cette famille. L’affaire prend une autre ampleur lorsque le patriarche menace des adultes avec son arme, un fusil 22 long rifle, pour le maire, Bernard Crohem, c’en est trop. Il décide de porter plainte. Terrorisées par le geste fou du père, d’autres personnes déposeront plainte à la gendarmerie. Depuis, les forces de l’ordre ont saisi le fusil.

D’après plusieurs témoignages, les habitants de cette maison attenante à l’école seraient «alcoolisés du matin au soir». Une institutrice confie: «Il est rare maintenant que nous venions seules à l’école, et nous essayons de repartir ensemble le soir».

Tentative d’expulsion avortée
Selon la commune, ils ne sont pas non plus exemplaires en matière de créances. «Entre janvier 2013 et juin 2014, un seul loyer a été partiellement payé», rapporte la municipalité de Lisbourg. Le couple, qui jouit d’un logement social, doit environ 6000 euros. S’appuyant sur une faute répréhensible au regard du droit, la municipalité notifie au couple la fin de son bail en décembre dernier. Sept mois plus tard, les services communaux se présentent au domicile pour l’état des lieux, «on s’est fait mettre à la porte», témoigne un élu. Un affront supplémentaire pour le village de Lisbourg qui dépose un recours au tribunal d’Arras. Ce dernier ordonne l’expulsion. Toutefois, en vertu de la loi qui ne permet pas d’expulser pendant l’hiver, il faudra patienter jusqu’au 15 mars 2015 pour que la décision ne devienne effective.

«On ne va pas attendre qu’il y ait un drame»

Willy Gallet, adjoint à la municipalité de Lisbourg
Impensable pour les familles, enseignants et élus mobilisés. Ils avancent les argument suivants: «C’est la sécurité des enfants, du personnel et des enseignants qui est engagée», ou encore «on ne va pas attendre qu’il y ait un drame» martèle encore , Willy Gallet, premier adjoint en charge des affaires sociales. Trêve hivernale ou pas, le cas est trop sérieux pour surseoir jusqu’à mars, date à laquelle les expulsions pourront reprendre.

En actant la fermeture de l’école, les élus veulent faire pression sur les autorités préfectorales en provoquant une réaction. Lundi, les cours seront remplacés par un service d’accueil dans une salle communale.

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