offrez un bon bol d’air à votre compost

août 23rd, 2014

 

L’été va-t-il enfin démarrer? Météo Consult nous prédit, pour le moment, un net regain des températures à partir de dimanche, notamment sur une grande moitié nord, sevrée de soleil et quelque peu frigorifiée depuis des semaines. Côté précipitations, l’interminable séquence pluvieuse que nous venons de subir devrait s’interrompre quasiment partout au moins jusqu’au week-end prochain. Si bien que les sols qui ont déjà commencé à sécher vont progressivement redevenir praticables et c’est vraiment une bénédiction car le travail ne manque pas!

Si vous revenez de vacances vous pourrez constater combien l’herbe, bonne ou «mauvaise», a poussé en votre absence. Une de vos tâches prioritaires, une fois les valises rangées, consistera donc à sarcler les massifs et le potager et à passer un bon coup de tondeuse sur la pelouse hirsute mais rayonnante de santé.

 

 

Tout occupé à redonner une mine présentable à votre jardin n’oubliez pas d’aller faire un petit tour du côté de votre compost. En apparence, tout semble normal. Les résidus végétaux (tontes de gazon, tailles d’arbres ou d’arbustes finement broyées, parties non consommables des légumes du potager, fleurs fanées…), les déchets de cuisine (hormis la viande et le poisson) et les déjections animales (fumier de lapin, fientes de poules, si vous avez la chance d’avoir un petit élevage) dont vous espérez obtenir un formidable engrais organique, sont toujours bien en place dans le bac à compostage prévu à cet effet.

Pourtant, avec toute cette pluie, les bactéries aérobies de type Bacillus et les champignons microscopiques qui décomposent ces matières organiques tout en les pasteurisant (les températures montent à plus de 60°C détruisant ainsi germes pathogènes et graines de mauvaises herbes), sont peut-être sur le point de passer l’arme à gauche.

D’ordinaire, en cette saison, on veille plutôt à ce que ces braves microbes ne meurent pas de soif en arrosant le compost régulièrement. Mais là, c’est plutôt la noyade et l’asphyxie par manque d’oxygène qui les guettent!

Pour en avoir le coeur net, munissez-vous d’une bêche ou d’une fourche à fumier et aérez votre compost, en le retirant du bac et en l’émiettant, comme vous êtes censé le faire une fois tous les deux mois environ.

Effluves nauséabondes
Si des effluves franchement nauséabondes vous agressent les narines, c’est que l’affaire est entrain de mal tourner: les bactéries anaérobies (qui, à l’inverse prolifèrent en l’absence d’oxygène) ont pris le dessus et votre compost est entrain de pourrir.

 

 

Dans ces conditions, retirez les parties malsaines et épandez-les en surface au pied de vos rosiers, des arbustes de la haie ou de vos jeunes arbres fruitiers. Ainsi aérées, elles serviront de paillage et se décomposeront lentement, enrichissant le sol en humus et en éléments fertilisants.

Replacez ensuite le reste dans votre bac sauf le compost mûr (reconnaissable à sa couleur noire et à son odeur de terreau ou de sous-bois) que vous pouvez incorporez dès à présent dans le potager là ou vous projetez de semer vos cultures d’automne (mâche, navets, épinards et radis d’hiver…) ou de repiquer salades (chirorées, laitues d’automne) et poireaux – il est encore temps.

Activateur de compost
N’hésitez pas, au préalable, à désinfecter à l’eau de Javel, puis à rincer abondamment à l’eau claire, les parois de votre composteur afin d’éliminer les germes anaérobies qui risquent de repartir à la moindre occasion. Une fois le tas reconstitué versez un produit activateur de compost disponible en jardinerie qui accélèrera le rédemarrage des «bonnes» fermentations.

Enfin, si vous êtes pêcheurs à la ligne, incorporez aussi les vers de terreau non utilisés. Ces annélides de l’espèce Eisenia fetida, que vous pouvez aussi bien récupérer sur un tas de fumier si vous habitez à la campagne ou vous procurer en jardinerie (ou dans un magasin de pêche), n’ont pas leur pareil pour ingérer la matière organique et accélerer sa transformation. Veillez cependant à ce que les poules qui en raffolent, ne les dévorent pas jusqu’au dernier!

Dans vos massifs et vos haies

 

Taillez la lavande en ôtant les hampes défleuries ainsi que les rosiers non remontants si vous ne l’avez pas encore fait. Coupez les vieilles branches qui ont fleuri en juin en gardant précieusement les rameaux de l’année fraîchement aoûtés que vous attacherez à un support (mur, grillage, arceau, pergola) s’il s’agit de variétés grimpantes. C’est également le moment de procéder à la deuxième taille des haies de buis, de berberis, d’aucuba, de pyracantha ou d’éléagnus. Soyez prudent si vous utilisez une cisaille ou un taille-haie électrique.

Au potager
Aidez les cucurbitacées à prendre de l’embonpoint. Avec ce mauvais temps, citrouilles, courges, potirons, melons et pastèques ont longtemps végété. La fin de l’été approchant (eh, oui…), il ne reste plus beaucoup de temps pour «sauver la saison». Pour, cela taillez les longues tiges rampantes à deux feuilles au-dessus du dernier fruit, supprimez toutes les branches non fructifères et gardez pas plus de 2 à 3 fruits par pied. Toute la sève convergeant vers eux, ces derniers ne devraient pas tarder à grossir et à rattraper, au moins en partie, leur retard. À condition, cela va de soi, que l’arrière-saison soit suffisamment chaude et ensoleillée…
Home LIFESTYLE Jardin

Par Marc Mennessier
Mis à jour le 22/08/2014 à 19:06
Publié le 22/08/2014 à 10:00
Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

L’été va-t-il enfin démarrer? Météo Consult nous prédit, pour le moment, un net regain des températures à partir de dimanche, notamment sur une grande moitié nord, sevrée de soleil et quelque peu frigorifiée depuis des semaines. Côté précipitations, l’interminable séquence pluvieuse que nous venons de subir devrait s’interrompre quasiment partout au moins jusqu’au week-end prochain. Si bien que les sols qui ont déjà commencé à sécher vont progressivement redevenir praticables et c’est vraiment une bénédiction car le travail ne manque pas!

Si vous revenez de vacances vous pourrez constater combien l’herbe, bonne ou «mauvaise», a poussé en votre absence. Une de vos tâches prioritaires, une fois les valises rangées, consistera donc à sarcler les massifs et le potager et à passer un bon coup de tondeuse sur la pelouse hirsute mais rayonnante de santé.

 

 

Tout occupé à redonner une mine présentable à votre jardin n’oubliez pas d’aller faire un petit tour du côté de votre compost. En apparence, tout semble normal. Les résidus végétaux (tontes de gazon, tailles d’arbres ou d’arbustes finement broyées, parties non consommables des légumes du potager, fleurs fanées…), les déchets de cuisine (hormis la viande et le poisson) et les déjections animales (fumier de lapin, fientes de poules, si vous avez la chance d’avoir un petit élevage) dont vous espérez obtenir un formidable engrais organique, sont toujours bien en place dans le bac à compostage prévu à cet effet.

Pourtant, avec toute cette pluie, les bactéries aérobies de type Bacillus et les champignons microscopiques qui décomposent ces matières organiques tout en les pasteurisant (les températures montent à plus de 60°C détruisant ainsi germes pathogènes et graines de mauvaises herbes), sont peut-être sur le point de passer l’arme à gauche.

D’ordinaire, en cette saison, on veille plutôt à ce que ces braves microbes ne meurent pas de soif en arrosant le compost régulièrement. Mais là, c’est plutôt la noyade et l’asphyxie par manque d’oxygène qui les guettent!

Pour en avoir le coeur net, munissez-vous d’une bêche ou d’une fourche à fumier et aérez votre compost, en le retirant du bac et en l’émiettant, comme vous êtes censé le faire une fois tous les deux mois environ.

Effluves nauséabondes
Si des effluves franchement nauséabondes vous agressent les narines, c’est que l’affaire est entrain de mal tourner: les bactéries anaérobies (qui, à l’inverse prolifèrent en l’absence d’oxygène) ont pris le dessus et votre compost est entrain de pourrir.

 

 

Dans ces conditions, retirez les parties malsaines et épandez-les en surface au pied de vos rosiers, des arbustes de la haie ou de vos jeunes arbres fruitiers. Ainsi aérées, elles serviront de paillage et se décomposeront lentement, enrichissant le sol en humus et en éléments fertilisants.

Replacez ensuite le reste dans votre bac sauf le compost mûr (reconnaissable à sa couleur noire et à son odeur de terreau ou de sous-bois) que vous pouvez incorporez dès à présent dans le potager là ou vous projetez de semer vos cultures d’automne (mâche, navets, épinards et radis d’hiver…) ou de repiquer salades (chirorées, laitues d’automne) et poireaux – il est encore temps.

Activateur de compost
N’hésitez pas, au préalable, à désinfecter à l’eau de Javel, puis à rincer abondamment à l’eau claire, les parois de votre composteur afin d’éliminer les germes anaérobies qui risquent de repartir à la moindre occasion. Une fois le tas reconstitué versez un produit activateur de compost disponible en jardinerie qui accélèrera le rédemarrage des «bonnes» fermentations.

Enfin, si vous êtes pêcheurs à la ligne, incorporez aussi les vers de terreau non utilisés. Ces annélides de l’espèce Eisenia fetida, que vous pouvez aussi bien récupérer sur un tas de fumier si vous habitez à la campagne ou vous procurer en jardinerie (ou dans un magasin de pêche), n’ont pas leur pareil pour ingérer la matière organique et accélerer sa transformation. Veillez cependant à ce que les poules qui en raffolent, ne les dévorent pas jusqu’au dernier!

Dans vos massifs et vos haies

 

Taillez la lavande en ôtant les hampes défleuries ainsi que les rosiers non remontants si vous ne l’avez pas encore fait. Coupez les vieilles branches qui ont fleuri en juin en gardant précieusement les rameaux de l’année fraîchement aoûtés que vous attacherez à un support (mur, grillage, arceau, pergola) s’il s’agit de variétés grimpantes. C’est également le moment de procéder à la deuxième taille des haies de buis, de berberis, d’aucuba, de pyracantha ou d’éléagnus. Soyez prudent si vous utilisez une cisaille ou un taille-haie électrique.

Au potager
Aidez les cucurbitacées à prendre de l’embonpoint. Avec ce mauvais temps, citrouilles, courges, potirons, melons et pastèques ont longtemps végété. La fin de l’été approchant (eh, oui…), il ne reste plus beaucoup de temps pour «sauver la saison». Pour, cela taillez les longues tiges rampantes à deux feuilles au-dessus du dernier fruit, supprimez toutes les branches non fructifères et gardez pas plus de 2 à 3 fruits par pied. Toute la sève convergeant vers eux, ces derniers ne devraient pas tarder à grossir et à rattraper, au moins en partie, leur retard. À condition, cela va de soi, que l’arrière-saison soit suffisamment chaude et ensoleillée…

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