bientôt la fin du «chômage technique»

février 11th, 2014

Au jardin ce week-end : bientôt la fin du «chômage technique»

    • Publié le 07/02/2014 à 20:02
Les prémices du printemps se font sentir ces jours-ci avec l'éclosion des perce-neige,
 

Ah, février! Le mois le plus court et le plus long à la fois. «Le moins courtois» ajoute même un adage populaire. Car ces 28 jours interminables peuvent jouer des tours au jardinier trop impatient de remettre la main à la pâte après ces longues semaines de «chômage technique» imposé par l’hiver. En dépit des apparences, le printemps, dont on goûte les prémices ces jours-ci avec l’éclosion des perce-neige, des nivéoles et bientôt des crocus, est encore loin. Même s’il s’est montré particulièrement clément cette année, quoique très humide et agité, le Général Hiver a encore, si l’on ose dire, de beaux jours devant lui.

Certes, Météo Consult ne prévoit pas -pour l’instant- de grosse vague de froid avant le 20 février. Mais l’hiver 1956 et, plus près de nous, celui de 2012 sont là pour nous rappeler qu’il peut frapper durement même quand on ne l’attend plus. N’a-t-il pas abondamment neigé en mars 2013?

Vous l’aurez compris: pas question, même si cela vous démange, de céder à la précipitation en installant dès à présent des plantes par trop gélives ou en travaillant des sols froids et détrempés. En revanche, vous pouvez commencez à préparer par petites touches la belle saison qui s’annonce.

Les chous peuvent être semés dès maintenant sous châssis.
 

Au potager: semez les choux sous abri

Qu’ils soient à développement lent (chou vert, cabus ou de Bruxelles) ou rapide (chou-fleur), ces légumes, très appréciés, peuvent être semés dès à présent sous châssis ou sous tunnel plastique mais également en terrine sur le rebord d’une fenêtre bien exposée à la lumière ou dans votre véranda. Utilisez pour cela du terreau spécial semis. Finement tamisé, additionné de sable et de perlite, il vous permettra d’obtenir de bien meilleures levées qu’avec un «terreau universel» à bas prix, souvent grossier et infesté de maladies responsables du phénomène dit de «fonte de semis». Les plants seront repiqués en pleine terre début avril à leur emplacement définitif.

Dans vos massifs: plantez pâquerettes, pensées et myosotis.

Si vous n’avez pas pu les installer à l’automne (l’idéal pour elles), vous avez droit à une session de rattrapage. Ces dures à cuire qui passent toute la saison froid dehors sans ciller, peuvent être implantées dès maintenant, à condition que votre sol ne soit pas trop imbibé après tout ce qui est tombé ces derniers temps. En cette période de l’année, vous les trouverez facilement en jardinerie sous forme de plants en godet à repiquer directement. Avec les primevères, elles font partie de la catégorie des plantes bisannuelles. Leur caractéristique? Elles ont besoin d’être soumises au froid… pour fleurir. Ce phénomène de vernalisation est une sorte de variante végétale d’un autre célèbre adage: «souffrir pour être belle». Pour faire bonne mesure -et ne pas subir, surtout par les temps qui courent, un injuste procès en sexisme- j’ajouterai que le colza et le blé (en tout cas les types «hiver»), au nom bien masculin, sont soumis aux mêmes exigences. Pas de froid, pas de belles fleurs jaunes au printemps ni d’épis dorés à moissonner. La biologie est sans pitié.

Au verger: traitez contre la cloque et la tavelure

Profitez de la moindre éclaircie (pas de vent, ni de pluie prévue dans les 12 heures) pour réaliser un traitement préventif à base de cuivre contre la tavelure (Venturia inaequalis, maladie dite des tâches noires) des pommiers, poiriers et cognassiers. Sans oublier naturellement la cloque du pêcher. Attendez pour cela que les bourgeons floraux soient sur le point d’éclore comme cela ne devrait pas tarder à se produire dans le midi de la France, si ce n’est déjà fait. N’ayez pas peur de «mettre la dose» de bouillie bordelaise (30 g/l) ou d’oxychlorure de cuivre (10 g/l) homologuée pour venir à bout de ce champignon (Taphrina deformans) preconnaissable aux boursouflures rougeâtres qu’il provoque sur les feuilles. Cela vous évitera, dans quelques mois, de perdre de précieuses heures à ôter à la main les feuilles et les fruits infectés quand il y a tant d’autres choses plus urgentes – et plus gratifiantes- à faire au jardin. Bref tout le contraire de l’inactivité présente!

Les pots et jardinières en terre cuite qui ont passé l'hiver dehors peuvent devenir poreux ou se fendre sous l'effet du gel.
 

Sur vos balcons et terrasses: inspectez pots et jardinières

Les pots et jardinières en terre cuite qui hivernent dehors paient un lourd tribut au froid et à l’humidité. Ils peuvent devenir poreux ou se fendre sous l’effet du gel. En cas d’épisode pluvieux intense et prolongé comme c’est le cas en ce moment, pensez à retirer les soucoupes afin d’éviter que les racines ne soient asphyxiées par l’excès d’humidité. Si vous avez la chance d’avoir une véranda, et à condition de ne pas trop la chauffer (16°C maximum), rentrez temporairement vos citronniers pour permettre à la terre de se rééssuyer. S’ils ont besoin d’être régulièrement arrosés en été, les agrumes n’apprécient pas les sols saturés d’eau.

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