Au jardin ce week-end: offrez une belle coupe à vos arbustes

mai 24th, 2014

Au jardin ce week-end: offrez une belle coupe à vos arbustes
Home LIFESTYLE Jardin
Mis à jour le 24/05/2014 à 10:51
Publié le 23/05/2014 à 12:47

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Si Météo Consult prévoit une nette amélioration du temps pour ce congé de fin de semaine, les écluses du ciel ne vont pas se refermer entièrement. Des averses plus ou moins orageuses sont attendues dans bon nombre de régions, samedi et dimanche, empêchant les jardiniers de planter et semer comme ils l’entendent, surtout en terrain lourd et argileux.

C’est d’autant plus fâcheux que les travaux de printemps sont loin d’être terminés. Les fleurs et légumes d’été, que l’on n’a pas été en mesure de planter en début de semaine, avec l’arrivée de pluies parfois violentes, vont devoir encore patienter quelques jours, le temps que la terre se ressuie un peu. Ce qui, en cette saison, va heureusement assez vite.

En attendant, mieux vaut privilégier des activités qui laissent les sols en paix. Si vous ne l’avez pas déjà fait, c’est le moment de tailler votre haie, par trop hirsute, ainsi que les arbustes ou lianes à floraison printanière: forsythia, cognassier du Japon, magnolia caduc, cornouiller décoratif, deutzia, seringat, pivoine arbustive (Paeonia suffruticosa), clématite à feuillage persistant (Clematis monatana ou armandii), et tant d’autres. Pour ces certains, il est même plus que temps!

«Soleils révolus»

Leurs fleurs à peine fanées, le jardinier doit en effet préparer la prochaine parade amoureuse de ces beautés éphémères qui ne surviendra qu’au printemps 2015. Une éternité… Mais c’est ainsi que ces plantes vivent, auraient pu écrire Aragon et chanter Léo Ferré : 15 jours à trois semaines de noces flamboyantes pour des mois de sommeil vert, de «soleils révolus».

Le principe de la taille d’entretien est assez simple. Couper, tout d’abord, les vieilles inflorescences afin que l’arbuste ne gaspille pas une partie de sa précieuse sève à fabriquer des graines, mais aussi les rameaux qui poussent vers le centre pour faciliter l’aération du feuillage et réduire ainsi le risque de maladie. Les fleurs de ces espèces printanières apparaissant sur les bois de l’année précédente, coupez environ de moitié les branches qui viennent de fleurir. De cette façon, vous favoriserez l’émergence de solides et vigoureux rameaux qui vous gratifieront d’une floraison généreuse au printemps prochain.

Nouvelles pousses

Il est trop tard en revanche pour vous «attaquer» aux arbustes à floraison estivale, comme le fameux buddleia ou «arbre à papillons», qui fleurissent sur les rameaux en cours de développement. Autrement dit sur les tiges de l’année. Si vous avez raté le coche, attendez mars ou avril prochain pour rabattre leur branches sur les deux tiers de leur longueur environ. Vous susciterez ainsi de nouvelles pousses, gages d’une floraison abondante qui embellira votre jardin une grande partie de l’été et/ou de l’automne. Le caryopteris, l’althéa (Hibiscus syriacus), le lilas des Indes (Lagerstrœmia), les spirées estivales, le Fuschia ricartonnii aux splendides fleurs à calice rouges écarlates, de même que les clématites à grandes fleurs (Comtesse de Bouchaud, Jackmanii, Ville de Lyon, Duchess of Edimburgh…), à ne pas confondre avec celles décrites précédemment, font partie de cette catégorie.

Enfin, si vous avez entouré votre jardin d’une haie champêtre constituée de toute une gamme d’espèces différentes, comme cela se pratique de plus en plus, vous devrez bien entendu tenir compte des spécificités de chacune d’entre elles et troquer votre taille-haie pour un sécateur ou une cisaille à long manche. Pas question de faire une coupe au carré à tout ce joli monde! Ce n’est d’ailleurs pas l’esprit de ce type de haie…

Dans vos massifs
• Semez des eschscholzias. Dès que la pluie aura battu en retraite (théoriquement à partir de mardi…), vous pourrez semer ou planter ces flamboyants pavots de Californie dans les espaces encore libres de vos massifs mais toujours en situation bien exposée. Après la levée ne laissez qu’un plant tous 15-20 cm. Les pétales jaune d’or, mais aussi roses, rouges ou blancs, de ce cousin du coquelicot embelliront votre jardin pendant tout l’été et jusqu’à l’automne. Autre avantage, les eschscholzias se ressèment toutes seules: si l’hiver est doux, ou si vous habitez dans le midi, leurs rejetons fleuriront à leur tour dès le début du printemps.

 

Profitez en également pour mettre en terre les autres fleurs annuelles, cosmos, œillets d’Inde, ficoïdes ou alysses odorantes (pour ne citer qu’elles) que vous avez semé en avril sous châssis ou dans des mini serres en plastiques posées sur le rebord de votre fenêtre.
• Ne coupez pas les feuilles des pivoines herbacées après la floraison. Même si elles prennent de la place, même si elles ne présentent aucun attrait particulier, ce sont elles qui permettent à la plante de reconstituer ses réserves. En les ôtant, vous risquez d’avoir la mauvaise surprise de voir vos pivoines, affaiblies, fleurir chichement au printemps prochain. Et même de ne pas les voir fleurir du tout…

Au potager
• Semez endives et chicorées. La chicorée witloof (du flamand «feuille blanche»), comme l’appellent nos voisins belges, se sème en cette saison. Tous comme ses cousines, la chicorée de Trévise et la délicieuse Castelfranco, quasiment introuvable dans le commerce, que vous pourrez déguster dès la fin de l’été si elle pomme suffisamment. Mieux: en récupérant ses racines et en les mettant à forcer dans un coin de votre cave, aux côtés des endives et des Trévise, vous prolongerez le plaisir tout au long de l’hiver. Pour mettre toutes les chances de votre côté, semez ces salades (elles sont de la même famille que la laitue) en lignes espacées de 30 cm dans une terre profonde et non pierreuse pour que leurs racines ne fourchent pas.

Sur vos balcons
• Sortez vos plantes progressivement. Maintenant que tout risque de gel est écarté, les plantes qui ont hiverné dans votre salon, votre serre ou votre véranda, comme votre citronnier, votre laurier-rose ou certaines de vos orchidées, peuvent à nouveau remettre le bout des feuilles dehors. Mais gare à l’insolation! Une exposition trop brutale risquerait de griller leur feuillage attendri par l’ambiance émolliente de votre intérieur. Comme il n’existe pas (encore?) de crème solaire pour les plantes, profitez de ce week-end pluvieux pour tenter une première sortie et rentrez ou abritez vos protégées, au moyen d’un parasol par exemple, aux heures les plus chaudes de la journée.

Sur votre agenda

• Jusqu’au 1er juin: 3e édition de Paroles de jardiniers organisée par Tourisme Yvelines.

• 23-24-25 mai: 8e Fête de la nature sur le thème des plantes sauvages organisée dans toute la France (métropole et DOM-TOM).

•23-24-25 mai: 22e Journées des plantes d’Albertas, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône).

• Du 29 mai au 19 juillet: Le jardin pour la Terre, Arlanc (Puy-de-Dôme).

• 30, 31 mai et 1er juin: 12e Rendez-vous aux jardins sur le thème de l’enfant. Plus de 2.300 jardins d’exception ouvrent leur porte dans toute la France.

• 31 mai-1er juin: 12e Fête des jardins du Rivau, à Léméré (Indre-et-Loire).

• Jusqu’au 2 novembre: 23e Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).

• Du 6 au 9 juin: 11e Journées Jardins, Jardin au Parc des Tuileries à Paris.

• 8-9 juin: Jardins éphémères au Domaine de Kerguéhennec (Morbihan).

• 14-15 juin: 3e Rencontres botaniques de Varengeville (Seine-Maritime).

 

Leave a Reply