6.000 cris d’amour pour la Calypso

octobre 8th, 2013

6.000 cris d’amour pour la Calypso

Un appel en ligne demande à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti de « sauver la Calypso », le célèbre navire océanographique du commandant Cousteau. Il a recueilli ce lundi plus de 6.000 signatures.

Jacques-Yves Cousteau, le 28 août 1986, à Miami, peu de temps avant le départ de son bateau la Calypso pour un tour du monde de cinq ans. Crédit photo: Bob Pearson / AFP

« Ce n’est pas une pétition, c’est un cri d’amour », assure d’emblée l’auteur de l’appel pour sauver la Calypso, l’océanographe Bruno Bombled. Pendant plus de quarante ans, le mythique bateau a transporté le commandant au bonnet rouge mais aussi des milliers de téléspectateurs du dimanche vers le monde du silence. Pourtant, depuis plusieurs années, le navire dépérit au fond d’un hangar de Concarneau.
Tout à commencé un an avant la mort du commandant Cousteau, en 1996, lorsque le navire fait naufrage à Singapour après être entré en collision avec une barge. Un coup dur pour le navire déjà quinquagénaire. Mais le compagnon d’aventure de Jacques-Yves Cousteau, Albert Falco, veille sur le bateau, convoyé jusqu’à Marseille. L’idée est de le transformer en musée à La Rochelle mais le bateau se retrouve au coeur d’un conflit d’héritage entre la veuve du commandant et son fils, né d’un premier mariage. La Calypso est finalement attribuée à la Cousteau Society en 2005 et transportée à Concarneau, au chantier Piriou, en 2007. Elle devait ensuite reprendre la mer et devenir un outil pédagogique itinérant. Mais les travaux ont été interrompus début 2009 en raison d’un différend entre la Cousteau Society – association présidée par la seconde épouse de l’explorateur, Francine Cousteau – et le chantier naval. Ce dernier a saisi la justice pour le non règlement de plus de 850.000 euros de travaux, avant que l’équipe Cousteau n’assigne à son tour le chantier pour malfaçons. Mais les acteurs de ce dossier assurent que la question est maintenant en passe d’être réglée.

 

Plus qu’un bateau, un symbole

 

« Je ne suis contre personne et je ne souhaite entrer dans aucune polémique, assure de son côté l’auteur de l’appel. Je suis juste un citoyen de base. » Bruno Bombled a grandi en région parisienne, nourri par les expéditions du commandant au bonnet rouge. « Vers 12 ans, je me suis dit : je veux faire la même chose, je veux être Cousteau. Et j’ai travaillé pour jusqu’à construire ma carrière de plongeur océanographe. » Le scientifique explique n’avoir jamais vu la Calypso en vrai. « Je n’ai pas non plus vu le bateau à Concarneau – on m’a expliqué que ce n’était plus que du bois pourri et de la rouille – mais ce n’est pas pour cela que j’ai lancé l’appel. Je veux juste dire que les citoyens n’oublient pas la Calypso. Au delà d’un bateau, c’est un symbole. » Le nombre de signataires de l’appel a explosé une semaine après sa mise en ligne sur la plateforme change.org. « J’en suis le premier surpris ! » Bruno Bombled demande au ministre de classer le navire au titre du patrimoine national, comme demandé par l’équipe Cousteau en 2010. Cela permettrait à cette dernière d’accéder à des fonds publics.

 

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