Au jardin

septembre 14th, 2013

Au jardin votre pelouse

Certaines espèces d'asters fleurissent de mai à juillet, d'autres de fin août à novembre.
 

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste scientifique au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

● Du côté de votre pelouse

Ressemez les zones dégarnies. Si le soleil et la chaleur ont véritablement illuminé l’été qui s’achève, ils n’ont pas fait le bonheur de tout le monde. En particulier des gazons, pelouses, tapis verts et autres vertugadins. Échaudés par les températures caniculaires de juillet et août, ces carrés de verdure n’en ont parfois plus que le nom. La «moquette» d’herbe fine et moelleuse qui faisait votre fierté au printemps a pris en quelques semaines des allures de paillasson revêche et disgracieux en particulier dans les endroits très fréquentés (aire de jeux des enfants, salon de jardin…) où le piétinement a engendré des manques qu’il s’agit maintenant de regarnir.

Cela tombe bien: la période qui va du 15 septembre au 15 octobre est en effet idéale pour partir à la reconquête de votre gazon en ressemant, là ou c’est nécessaire, du ray-grass anglais, l’herbe (également connue sous le nom d’ivraie vivace) qui constitue la majeure partie des pelouses sous climat tempéré. La terre encore chaude et les températures plus douces, voire carrément fraîches de ces derniers jours, offrent des conditions de germination optimales. En outre, les pluies de l’automne sont généralement suffisantes pour couvrir les besoins en eau de cette graminée sensible au stress hydrique et pour garantir une bonne implantation avant l’arrivée du froid.

Commencez par scarifier votre pelouse, après l’avoir tondue bien ras (environ 2 cm), en effectuant deux passages croisés. L’opération se pratique au moyen d’un outil spécial, le scarificateur, dont il existe des versions à main ou à moteur (électrique ou thermique) conseillées pour les grandes surfaces. Elle a pour but d’éliminer la mousse et les résidus de tonte accumulés au fil du temps qui finissent par asphyxier les racines. La scarification permet également, en grattant et en aérant le sol sur quelques millimètres, de faciliter la germination.

Si votre gazon a souffert de la chaleur, c'est le moment idéal pour ressemer les zones dégarnies.
 

Une fois le semis effectué, de préférence par une journée sans vent, recouvrez les graines d’une mince couche de terreau (mélangée éventuellement à du sable) qui sera tassée au rouleau ou, à défaut, avec le dos d’une pelle de maçon, puis arrosée si le temps devait se remettre au sec. Sur les parties entièrement dégarnies, travaillez le sol superficiellement au sarcloir puis au râteau avant de procéder au semis. Veillez ensuite à éviter tout piétinement au moins jusqu’à la première tonte, qui intervient généralement au bout de cinq à six semaines, en clôturant, au besoin, les zones regarnies avec une ficelle reliée à des piquets. Cette (petite) contrainte sera vite oubliée au printemps lorsque votre pelouse aura perdu jusqu’à la trace des brûlures de l’été.

● Au potager

Prenez soin de vos dernières tomates. Hors zone de montagne, vos tomates vont continuer à grossir et à mûrir jusqu’à la mi-octobre, voire au delà si nous avons la chance de bénéficier d’un été indien. Pour les aider à aborder cette dernière ligne droite dans les meilleures conditions, éliminez les feuilles fanées ou jaunies situées à la base du pied, mais gardez-vous de dégarnir la tige entièrement comme on le voit et le lit un peu partout!

Il est inutile d'effeuiller entièrement vos pieds de tomates pour aider ces dernières à mûrir. Enlevez juste les feuilles fanées ou jaunies situées à la base de la tige.
 

Le rougissement de la tomate est dû au remplacement de la chlorophylle par le lycopène, un pigment rouge aux propriétés antioxydantes susceptible de prévenir certains cancers et maladies cardio-vasculaires. Ce processus biochimique, qui se produit à la fin du mûrissement (lui-même initié par la sécrétion d’un gaz, l’éthylène), ne requiert pas de vos tomates qu’elles s’adonnent à des séances de bronzage intégral! Le fait de retirer les feuilles est même contre-productif car il prive les fruits des sucres produits par la photosynthèse dont elles sont le siège. En revanche, il est recommandé de tailler le haut de la tige et les dernières fleurs qui, à ce stade de l’année, ne donneront plus rien pour concentrer la sève sur les fruits déjà formés. À l’annonce des premières gelées (imminentes en montagne au-dessus de 800 mètres), récoltez toutes vos tomates et placez-les dans des cagettes, enveloppées dans du papier journal, dans une pièce pas trop chauffée où elles finiront de mûrir tranquillement. Faites de la confiture ou des beignets avec celles qui sont trop vertes ou bien mettez-les à mariner dans du vinaigre blanc, comme des cornichons.

● Dans vos massifs de fleurs

Plantez toujours vos asters dans une zone ensoleillée.
 

Plantez des asters. Ces splendides fleurs vivaces, qui ont donné leur nom à la grande famille des astéracées (ou composées) dont font également partie la marguerite, le dahlia, la laitue et le tournesol, regroupent en fait plusieurs espèces. Certaines fleurissent de mai à juillet (Aster alpinus, A. amellus), d’autres de fin août à novembre (A. novae-angliae, A. novi-belgii). S’il n’est évidemment pas question de toucher aux seconds, qui donnent en ce moment leur pleine mesure, c’est en revanche le moment de planter ou de replanter les premiers. De culture facile, les asters ont l’inconvénient d’être des végétaux envahissants et exigeants en éléments nutritifs qui finissent par épuiser le sol. Il est donc opportun, au bout de plusieurs années, d’arracher les touffes trop volumineuses, de les diviser et de planter les «morceaux» ailleurs dans le jardin, mais toujours dans une zone ensoleillée. En procédant maintenant, ils auront tout le temps de bien s’enraciner avant l’hiver pour embellir vos massifs au printemps. N’oubliez pas, comme d’habitude, de faire profiter voisins et amis de vos surplus.

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