Prothèse auditive, fauteuil roulant : le grand bazar des remboursements

novembre 27th, 2014

Prothèse auditive, fauteuil roulant : le grand bazar des remboursements
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Publié le 20/11/2014 à 06:01

Niveaux de remboursements qui font le grand écart, factures finales élevées pour le patient : l’Observatoire citoyen des restes à charge tire la sonnette d’alarme.

Ce ne sont pas moins de 13 milliards d’euros qui sont déboursés chaque année en France pour acheter des dispositifs médicaux, dont 43% sont remboursés par l’Assurance maladie. Or, cet énorme marché, qui va de la lentille de contact aux défibrillateurs, en passant par les audioprothèses, souffre de «nombreux dysfonctionnements», déplore l’Observatoire citoyen des restes à charge dans une étude diffusée ce jeudi.

Ce qui reste à payer par l’assuré n’est pas négligeable. Ce «reste à charge» s’élève à 99 euros après remboursement de l’Assurance-maladie, et à 26 euros après celui de la complémentaire santé. Mais si 59% des personnes n’ont rien à débourser grâce à leur mutuelle, 1% doit payer de sa poche 308 euros au moins.

Écart de prix de un à quatre
Dans le détail, et d’un point de vue strictement financier, il vaut mieux souffrir d’apnée du sommeil que de troubles de l’audition. En effet, les appareils dédiés au premier sont remboursés à 74% par la Sécu, contre seulement 9% pour le second, relève l’Observatoire, qui est constitué de l’association de patients CISS, du réseau mutualiste Santéclair et de 60 Millions de consommateurs. Par ailleurs, «le même produit peut être vendu 4 fois plus cher à certains endroits qu’ailleurs».

Les disparités sont particulièrement criantes pour les audioprothèses… et carrément officielles. Les moins de 20 ans sont en effet mieux remboursés par la Sécu que les autres. Surtout, le reste à charge s’élève en moyenne à 1351 euros après remboursement par l’Assurance-maladie, et encore à 939 euros après intervention de la mutuelle. Bref, près des deux tiers du prix de l’appareil sont réglés par le patient. Enfin, certains modèles sont vendus à des prix radicalement différents selon les lieux de vente, avec un écart qui grimpe jusqu’à 940 euros.

Les utilisateurs de fauteuil roulant ne sont pas mieux logés. Plus le patient a besoin d’options techniques pour faire face à son handicap, moins il est remboursé par l’Assurance-maladie. Ainsi, la moyenne du reste à charge s’élève, après prise en compte des divers financements disponibles, à 1850 euros pour un fauteuil électrique.

L’Observatoire appelle donc «à une remise à plat complète des conditions de prise en charge des produits et prestations remboursables».

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