Oiseaux des jardins :

décembre 20th, 2014

Oiseaux des jardins :

Quoi de plus merveilleux que d’assister au premier envol de jeunes mésanges bleues? Il faut être là au bon moment car ces petites boules de plumes, au battement d’ailes hésitant, ont le don d’apprendre très vite à défier les lois de la gravitation! J’ai eu la chance, il y a quelques années, par un bel après-midi de juin, d’être le témoin privilégié de cet instant magique. Après avoir suivi pendant des semaines, le ballet incessant des parents, le bec chargé de victuailles (insectes, chenilles et autres vermisseaux) vers le nichoir que j’avais installé en haut d’un vieux prunier, j’eus le plaisir de voir leurs six oisillons faire leurs premiers pas, ou plutôt leurs premiers battements d’ailes, hors du nid.

Les esprits chagrins objecteront, à l’heure où nous nous apprêtons à fêter Noël dans la grisaille et la purée de pois, que le temps des couvées n’est pas franchement de saison. Eh bien, ils se trompent! Car pour que la gente ailée élise domicile dans votre jardin, il faut installer des nichoirs dès maintenant. Ou aménager des endroits propices à la nidification pour les espèces qui se débrouillent toutes seules (merle, chardonneret, pinson, verdier…).

 

Les oiseaux mettent en effet beaucoup de temps à choisir l’emplacement de leur futur «home, sweet home». Il faut d’abord qu’ils s’habituent à la présence du logement que vous leur livrez clés en main. Méfiants par nature, n’allez pas imaginer qu’ils vont se précipiter le jour même pour s’y installer! Ensuite, dès la fin de l’hiver, le mâle (en général) va prospecter différents sites, allant même jusqu’à entamer la construction de plusieurs nids, avant d’inciter l’élue de son cœur à jeter son dévolu sur l’un d’eux. Ce qu’elle fera en y déposant ses œufs. Il se peut donc très bien que votre nichoir reste désespérément vide, a fortiori si vous l’installez au printemps, c’est-à-dire bien trop tard.

Dans son numéro de janvier-février 2014, la revue Jardins de France, éditée par la Société nationale d’horticulture de France (SNHF), partenaire du Figaro.fr, a consacré un dossier complet aux oiseaux des jardins dans lequel vous puiserez une foule d’informations utiles.

«Crise aiguë du logement»
Aider les oiseaux à se reproduire contribue, dans bien des situations, à pallier la raréfaction de leur habitat naturel, en particulier dans les zones urbaines ou fortement anthropisées. La mésange charbonnière, notamment, «souffre d’une crise aiguë du logement», souligne l’entomologiste et grand spécialiste des oiseaux, Vincent Albouy, dans Jardins de France. Sans compter que, pour le jardinier, la compagnie de ces animaux, proches parents de feu les dinosaures, est d’une aide précieuse pour lutter contre les ravageurs (pucerons, chenilles, gastéropodes) qui détruisent fleurs, légumes et fruits ou les «mauvaises herbes» dont ils dévorent les semences. Le chardonneret, comme son nom l’indique, n’a pas son pareil pour picorer, avec une agilité déconcertante, les graines de chardon et autres plantes «piquantes» (cardères, bardane…) mais aussi de séneçons, laiterons et autre pissenlits qui envahissent planches et plates-bandes.

Trou d’envol

Vous pouvez fabriquer vous-même vos nichoirs ou vous en procurer à la Ligue pour la protection des oiseaux, dans les jardineries ou auprès d’entreprises spécialisées. Veillez en particulier à ce qu’ils soient adaptés aux espèces qui fréquentent votre jardin. Le choix de la dimension du trou d’envol est capital: de 26 à 28 mm pour les oiseaux de petite taille comme les mésanges bleues, noires, huppées ou nonnettes, de 32 à 34 mm pour les plus gros (moineaux, mésanges charbonnières, sittelles torchepot).

En attendant qu’ils emménagent, pensez à nourrir vos futurs pensionnaires en mettant à leur disposition, pendant toute la mauvaise saison, des graines ou des boules de graisse que vous suspendrez aux branches. Épandez sur le sol miettes de pain, graines et déchets de fruits pour les oiseaux non grimpeurs, comme les rouges-gorges, les pinsons et les accenteurs mouchets, ou frugivores, comme les grives ou les merles.

Arbustes à baies
N’oubliez pas non plus de leur proposer de l’eau, en particulier pendant les périodes de grand froid. Si vous projetez de faire des plantations, choisissez des arbustes à baies comme le lierre, le houx, le cotonéaster ou le cornouiller dont beaucoup raffolent.

Surtout, soyez régulier dans vos approvisionnements: habitués à venir se restaurer chez vous, vos protégés risquent de mourir de faim si vous interrompez brutalement la distribution de nourriture. En revanche, stoppez définitivement le nourrissage dès que les beaux jours reviennent.

 

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