comment retrouver le chemin de la croissance

juin 12th, 2013

comment retrouver le chemin de la croissance

 

■ Au potager

Aidez vos tomates, courgettes, aubergines, melons et poivrons à retrouver «le chemin de la croissance»

Vous avez enfin réussi, malgré les intempéries, à planter (ou à replanter) tous vos légumes d’été. Avec, dans certaines situations, pas moins de trois semaines de retard sur le calendrier habituel, en particulier dans la moitié nord du pays. Quelque chose cependant chiffonne le jardinier attentif que vous êtes: depuis qu’ils ont été mis en terre vos plants végètent, leur feuillage a viré au vert pâle -quand il n’a pas carrément jauni- et leur croissance semble quasiment à l’arrêt. Rassurez-vous: c’est normal. En quittant le châssis, la véranda ou, tout simplement, le rebord de fenêtre où vous les gardiez bien au chaud, le temps que la météo s’améliore, vos protégés ont subi un choc thermique. Certes le soleil a refait son apparition cette semaine, notamment ces derniers jours, mais on est toujours loin du compte. En outre, la terre, engourdie par cet hiver interminable, n’a pas encore eu le temps de se réchauffer. Suffisamment, en tout cas, pour «réveiller» les bactéries qui, en minéralisant la matière organique du sol (compost, terreau…), apportent aux plantes les substances chimiques dont elles ont absolument besoin pour pousser. En l’occurrence des ions ammonium (NH4+) et nitrates (NO3-), les seuls composés azotés qu’elles sont capables d’assimiler.

Privées d'azote, vos tomates meurent de faim.

Résultat: vos tomates et surtout vos poivrons ou vos melons, privés d’azote (l’un des trois éléments indispensables à leur croissance, avec le phosphore et le potassium), meurent littéralement de faim! Il s’agit d’un phénomène classique au printemps, mais cette année, il est particulièrement marqué. Pour aider vos jeunes plants à «faire la soudure» et à retrouver rapidement «le chemin de la croissance», le temps que les bactéries du sol daignent enfin se remettre au travail, n’hésitez pas à leur apporter un peu d’engrais universel liquide (à raison de 10 à 20 millilitres par litre d’eau selon les spécialités commerciales).

Ce petit coup de pouce est d’autant plus justifié cette année que la période de végétation a déjà été amputée de plusieurs semaines. Il n’y a donc plus de temps à perdre: tout retard supplémentaire pourrait en effet obérer vos chances de servir cet été à votre table de bonnes ratatouilles entièrement confectionnées à partir de votre «production maison».

Buttez vos pommes de terre

L’opération consiste à remonter la terre avec une houe ou un sarcloir assez large des deux côtés du rang pour former un billon. Attendez pour intervenir que les tiges aient atteint 20 à 25 centimètres de haut et veillez à ne pas les enfouir entièrement. Les bénéfices du buttage sont multiples. Ce travail du sol permet tout d’abord de désherber votre parcelle, d’aérer la terre et, surtout, de faciliter la croissance des tiges souterraines sur lesquelles pousseront les futurs tubercules. Protégés de l’exposition à la lumière, ces derniers seront prémunis contre le verdissement: un phénomène naturel qui induit la synthèse d’un alcaloïde toxique, la solanine et donne aux pommes terre une légère pointe d’amertume. Enfin, si votre sol est infesté de larves de taupin (Agriotes lineatus), profitez en pour incorporer un insecticide granulé, qui empêchera ces vers filiformes de couleur cuivrée de creuser des galeries dans vos tubercules. Il n’existe malheureusement aucune solution satisfaisante de lutte biologique contre ce parasite qui fait également des ravages dans les jeunes salades en les mangeant par la racine.

■ Du côté des massifs de fleurs

Sortez votre binette

 

La chaleur a fait se lever une multitude d’herbes dites mauvaises que l’on appelle également adventices dans le jargon agronomique. N’attendez pas qu’elles se développent pour vous en débarrasser. En intervenant dès maintenant, vous en viendrez à bout facilement et éviterez qu’elles n’entrent en concurrence avec vos rosiers, vos hydrangeas, vos œillets de Chine vos glaïeuls ou encore vos dahlias qui viennent à peine de sortir le bout de leur «nez».

De plus, le fait de casser la croûte de battance, formée par les dernières pluies, aérera votre sol qui se réchauffera d’autant plus vite. Une fois vos parterres nettoyés, recouvrez la terre de paille de céréales, d’écorces de pin ou de déchets de tonte.

Baptisée mulching (de l’anglais mulch qui signifie paillis), cette technique permet de limiter la repousse des mauvaises herbes en les privant de lumière, de garder le sol humide en ralentissant l’évaporation (donc économie d’eau et baisse de la fréquence des arrosages), de nourrir les lombrics, ces précieux auxiliaires du jardinier qui, entre autres, labourent le sol gratuitement en creusant leurs galeries, de reconstituer le stock de matière organique, etc. Les déchets de tontes sont un véritable trésor: ne les jetez plus! Si vous en avez trop, mélangez-les à votre compost.

Débarrassez-vous des mauvaises herbes avant qu'elles n'entrent en concurrence avec vos hydrangeas.

Récupérez les bulbes de vos tulipes

Attendez avant de les déterrer que les feuilles aient bien jauni. Passée la floraison, ce sont elles en effet qui, par le biais de la photosynthèse, fournissent à vos tulipes l’énergie nécessaire pour former les nouveaux bulbes qui fleuriront au printemps prochain. D’ici là, placez-les dans une caisse remplie de tourbe et entreposez-les au frais dans votre cave. Mais vous pouvez également choisir de les laisser reposer en terre, à l’instar des crocus, des jonquilles ou des narcisses, si leur emplacement vous convient. En particulier au pied de vos arbres fruitiers ou aux coins de votre potager que leurs fleurs illuminent sous le soleil d’avril.

■ Au verger

Éclaircissez vos pommiers et vos poiriers

En dépit des intempéries, la pollinisation et la nouaison s’est étonnamment bien passée de sorte que ces arbres

Pour récolter des pommes d'une taille convenable, gardez un à deux fruits maximum par bouquet.

sont actuellement couverts de jeunes fruits. Un peu trop même. Si vous voulez récoltez des pommes et des poires d’une taille convenable vous allez devoir en éliminer un certain nombre, en gardant un à deux fruits maximum par bouquet. Pour réaliser cet éclaircissage, munissez-vous impérativement d’un sécateur ou d’une bonne paire de ciseaux et gardez le plus beau fruit, généralement situé au centre. Ne procédez jamais manuellement car vous risqueriez de sectionner la lambourde, le fragile rameau fructifère qui fleurit chaque année.La technique est la même sur le poirier sauf que le fruit à garder se trouve non pas au centre mais sur le bord du bouquet.

■ Sur les terrasses et balcons

Dépêchez-vous de rempoter!

Les clématites font partie de la famille des renonculacées.

Dépêchez-vous de terminer vos plantations! Mai est traditionnellement le mois des acquisitions, notamment à l’occasion des «journées» et «fêtes des plantes» organisées un peu partout en France. Malheureusement, le mauvais temps vous a contraint à différer l’installation de vos «trouvailles» dans vos pots et jardinières gorgés d’eau. Profitez du week-end pour passer à l’action, il n’est que temps! Afin de mettre toutes les chances de votre côté, tenez compte du degré d’ensoleillement. Installez les hydrangeas, les impatiens ou les bégonias tubéreux, plantes d’ombre ou de demi-ombre par excellence, dans les parties exposées plutôt au nord. Si vous êtes orientés au sud, vous bénéficierez d’un choix beaucoup plus large avec la possibilité d’installer des espèces méditerranéennes comme l’olivier ou le laurier-rose. À condition toutefois de prévoir un emplacement où les rentrer en hiver! Un mot sur les clématites. Ces magnifiques lianes de la famille des renonculacées, dont il existe une multitude d’espèces, adore avoir la tête au soleil et… le pied à l’ombre. Pour lui donner satisfaction, placez dans le même pot une plante buissonnante (lavande par exemple) ou une tuile qui jouera le rôle de parasol.

Leave a Reply