croquez encore vos pommes à Noël

septembre 23rd, 2013

Au jardin ce week-end : croquez encore vos pommes à Noël

Les pommes doivent être exclusivement cueillies à la main ; celles qui sont tombées ont subi des chocs qui les rendent impropres à la conservation de longue durée.
 

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

● Au verger

Conservez bien vos pommes. La cueillette des pommes est toujours un moment privilégié. Une sorte de passage de témoin entre l’été finissant et cette saison ô combien généreuse qu’est l’automne où le jardinier engrange ses dernières récoltes avant le grand sommeil hivernal. C’est aussi le temps des confitures et des compotes de poires ou de coings que l’on épluche le soir, bien au chaud devant la cheminée ou le poêle qui commencent tout juste à reprendre du service. Mais vous pouvez également avoir envie de conserver quelques-unes de ces magnifiques pommes dont vos arbres sont couverts, histoire de pouvoir les croquer à pleines dents à Noël voire au-delà. C’est possible, à condition de respecter certaines règles. Il faut d’abord vous assurer que les variétés que vous cultivez sont aptes au stockage. La succulente Reine des reinettes, par exemple, ne l’est pas. Tout comme la plupart des variétés précoces et en particulier les pommes dites d’été ou des moissons (Rose de Virginie, Moisson lente, Api rouge…). En revanche la Reinette grise du Canada, la Belle fille de Salins, la Chanteclerc (ainsi que la Clochard dont elle descend), la Sainte Germaine, la Belle de Boskoop, l’Idared ou encore la Delbard Jubilé, plus tardives, s’y prêtent à merveille. Si vous vous y prenez bien, certaines d’entre elles peuvent tenir jusqu’en mars sans prendre une ride!

Pour cela, il faut cueillir les pommes à point: trop vertes elles auront du mal à mûrir, trop mûres elles se conserveront moins bien. Le changement de couleur et la chute des premiers fruits non véreux indiquent que le moment de la récolte approche. Pour en avoir le cœur net, la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) conseille, dans sa dernière lettre électronique de «soulever légèrement la pomme en faisant une rotation d’un quart de tour. Si le fruit se détache, c’est bon. Sinon, ne pas insister». Les pommes d’un même arbre ne mûrissant pas toutes en même temps, la récolte s’étale sur plusieurs jours, mais uniquement par temps sec pour éviter les maladies. À noter que les fruits doivent être exclusivement cueillis à la main ; ceux qui sont tombés ont subi des chocs qui les rendent impropres à la conservation de longue durée.

Avant de les stocker, les pommes ramassées doivent rester «en observation» pendant environ une semaine afin de détecter d’éventuelles anomalies. Les pommes abîmées, même légèrement, ou malades devront être consommées sans tarder ou transformées en compote. Celles qui ont passé ce premier examen avec succès seront placées délicatement, sur une seule couche et sans se toucher, dans des cagettes ou clayettes préalablement lavées et désinfectées à l’eau de Javel ou à la bouillie bordelaise afin d’éliminer les germes de moisissures. Elles seront ensuite déposées à l’abri de la lumière, dans un local frais (autour de 10°C), modérément humide (entre 65 et 85 %) et bien ventilé. N’oubliez pas, par la suite, de surveiller régulièrement l’état de vos fruits. Retirez au plus tôt ceux qui s’abîment pour éviter qu’ils ne contaminent leurs voisins. Notez bien que la même méthode s’appliquent aux poires.

Exposez les orchidées à la lumière, si possible près d'une fenêtre exposée au sud.
 

● Sur vos terrasses, balcons et vérandas

C’est l’heure de la rentrée! Après avoir passé l’été dehors au grand air, vos plantes et potées d’intérieur commencent à trouver les nuits un peu fraîches. C’est notamment le cas des plus sensibles au froid comme les orchidées, les plantes carnivores ou encore les hibiscus ou les bougainvilliers. Exposez ces derniers à la lumière, si possible près d’une fenêtre exposée au sud. Profitez également de ces grandes manœuvres d’automne pour procéder à une inspection sanitaire en règle, grattez le sol en surface et éliminez les feuilles jaunies ou séchées. Enfin retirez les soucoupes sous les pots ou jardinières des plantes moins frileuses (agrumes, lauriers-roses) à qui vous accordez un sursis. L’eau accumulée, notamment par ces temps de pluie, risque en effet d’asphyxier les racines. Nettoyez-les et rangez-les, ils resserviront l’été prochain.

● Au potager

Vous pouvez pulvériser, en cas de forte infestation, un fongicide systémique de synthèse.
 

Surveillez la rouille du poireau. Ce champignon microscopique (Puccinia porri), capable à lui seul d’anéantir votre récolte, se manifeste souvent en cette saison par la multiplication de pustules jaunes orangées qui finissent par sécher les feuilles et affecter la croissance de vos plants. Si vous n’avez pas traité préventivement à la bouillie bordelaise, vous pouvez pulvériser, en cas de forte infestation, un fongicide systémique de synthèse. Dans ce cas, veillez à respecter un délai suffisant avant de consommer vos poireaux (indiqué sur la boîte). Avant d’intervenir, coupez les feuilles atteintes et jetez-les à la poubelle. Profitez-en également pour biner vos poireaux en comblant le sillon dans lequel vous les avez plantés. Dans quelques semaines vous les butterez pour obtenir de beaux fûts bien blancs.

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