plantez des renoncules, mais pas n’importe lesquelles!

février 17th, 2014

plantez des renoncules, mais pas n’importe lesquelles!

Si tout se passe bien, vos renoncules illumineront vos massifs et plates-bandes à partir de fin mai - début juin.

● Dans vos massifs: le temps des renoncules

«Tout ce qui brille n’est point or» dit le proverbe. Certaines renoncules sauvages en sont l’exemple parfait. Passée sa timide floraison, le fameux bouton d’or (Renonculus repens), auquel j’ai consacré une chronique il y a quelques mois , n’est tout le reste du temps qu’un épouvantable envahisseur qui s’incruste dans les pelouses, les massifs ou les planches du potager et dont le jardinier a toutes les peines du monde à se défaire. On imagine mal que cette mauvaise herbe (car c’en est vraiment une!) puisse appartenir à la si prestigieuse famille des renonculacées.

Avec pas moins de 1500 espèces recensées, ce groupe compte dans ses rangs du «très beau linge»: anémones, delphiniums (ou pieds d’alouette), clématites, hellébores (ou roses de Noël), pulsatilles, aconits, hépatiques… Sans oublier la splendide renoncule des fleuristes ou des jardins (R. asiaticus), botaniquement si proche de sa cousine sauvage et pourtant si différente avec sa large corolle ornée de pétales nacrés de formes et de couleurs variées, allant du blanc au rouge carmin, en passant par le rose fuschia, l’orange et le jaune safran.

La spendide renoncule des jardins, Ranunculus asiaticus.
 

Si vous craquez pour cette élégante, c’est le moment de passer à l’action. Procurez-vous des rhizomes ou «griffes» dans votre jardinerie préférée (ou allez chercher dans votre cave ceux que vous gardez de l’an dernier) , trempez-les pendant une demi-journée dans de l’eau, puis plantez-les soigneusement à 5 centimètres de profondeur (10 cm d’écartement) en situation ensoleillée. Aérez bien votre sol en y incorporant, si besoin, du terreau horticole ou du compost bien décomposé. Au moment de la levée, pensez à protéger vos jeunes renoncules contre les limaces qui en sont friandes au moyen de «pièges à bière».ou de granulés à base de métaldéhyde ou de ferramol (bio). L’hiver ayant été très doux, ces mollusques gloutons risquent en effet d’éclore en masse au printemps (nous y reviendrons). Si votre sol est trempé, du fait des pluies ininterrompues qui s’abattent sur la majeure partie du pays depuis des semaines, vous pouvez, en attendant, plantez vos griffes dans de petits godets en plastique ou en tourbe compressée que vous placerez à la lumière dans votre châssis ou votre véranda, sur le rebord de votre fenêtre ou sous un tunnel plastique. Vous n’aurez alors plus qu’à les installer en pleine terre dès que le temps redeviendra plus sec et que vous pourrez à nouveau «rentrer» dans votre sol. Si tout se passe bien, vos renoncules illumineront vos massifs et plates-bandes à partir de fin mai – début juin.

● Au potager: semer les aubergines

Il faut compter un délai de 4 à 5 mois entre le semis et la récolte des premiers fruits
 

Pluie ou pas pluie, il n’est pas question de semer vos aubergines en pleine terre au mois de février. Cette plante (Solanum melongena), originaire du sud de l’Inde et de Birmanie, est bien trop frileuse pour supporter la rigueur, même toute relative cette année, de nos hivers. D’où l’obligation de la replanter tous les ans, alors qu’elle est pérenne en zone tropicale où elle forme de petits buissons. Néanmoins, son développement étant très lent, comparé à sa cousine la tomate qui appartient, comme elle, à la famille des solanacées (avec la pomme de terre, le piment, la morelle, le pétunia mais aussi la belladonne, le datura et… le tabac), il convient de la semer très tôt pour éviter d’avoir à ramasser vos premières aubergines à la fin de l’été, au moment où le rendement commence à baisser avec le rafraîchissement des températures. Pour mettre toutes les chances de votre côté, semez en terrine graine à graine dans du terreau spécial semis et placez le tout dans une serre ou près d’une fenêtre ensoleillée en veillant à ce que la température ne descende pas en dessous de 20°C. Dès qu’ils atteindront le stade 5-6 feuilles, les jeunes plants devront être mis dans des godets de 10-12 cm de diamètre avant d’être installés en pleine terre dès le mois d’avril en zone méditerranéenne, mais à partir de mi-mai plus au nord, dès que tout risque de gelée est écarté. En fonction du climat local, il faut compter un délai de 4 à 5 mois entre le semis et la récolte des premiers fruits. Au nord de la Loire, privilégiez les variétés précoces comme Violette de Barbentane, Violette longue hâtive, ou Baluroi, Bonica et Avan qui sont des hybrides F1, donc plus productives. Procédez de la même manière avec les poivrons et piments qui ont les mêmes exigences que l’aubergine, dont ils sont botaniquement très proches, comme nous l’avons vu.

● Au verger: nettoyez les plaies de taille

La taille rend les arbres (ici des pommiers) plus vulnérables aux champignons.
 

Quoique nécessaire, la taille des pommiers et des poiriers n’est pas sans risque sur le plan sanitaire. Le bois, normalement protégé par l’écorce, est mis à nu offrant ainsi une porte d’entrée à certains champignons ou bactéries pathogènes. C’est le cas du phellin, une sorte de champignon «langue de boeuf», du feu bactérien (la variété de poire Pass-Crassane y est particulièrement sensible) ou encore de la maladie du corail (Nectria cinnabarina). Ces parasites sont d’autant plus dommageables qu’il est extrêmement difficile de s’en débarasser. La meilleure méthode de lutte consiste à agir de manière préventive, en désinfectant la lame de votre sécateur à l’alcool à 90° entre chaque arbre puis en appliquant sur la plaie de taille un mastic à base d’huile végétale ou de goudron de Norvège. Profitez également de ce temps pluvieux pour remplacer ou déserrer les liens avec lesquels vos jeunes arbres sont attachés à leur tuteur. Ceci afin d’éviter qu’ils soient gênés au printemps lorsque troncs et branches vont augmenter en taille et en diamètre. Pensez également à retirer la vieille glu que vous avez appliquée l’an dernier sur le tronc de vos arbres pour empêcher les fourmis de transporter «leurs» pucerons, dont elles prélèvent le miellat, vers les jeunes rameaux gorgés de sève.

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