Au jardin ce week-end: à vos sécateurs!

mars 17th, 2014

Au jardin ce week-end: à vos sécateurs!

Un rosier qui n'est pas taillé correctement ne produit que de petites fleurs et finit, en général, par mourir prématurément.
 

Avec ce beau soleil, c’est le moment de tailler vos rosiers, opération indispensable pour obtenir une belle floraison. Semez vos futurs plants de tomates dans une mini-serre et préparez le réveil de vos bégonias tubéreux.

● Dans vos massifs: c’est le moment de tailler vos rosiers

L’usage du sécateur est souvent source de polémique, ou d’incompréhension, entre le jardinier et ses proches. Surtout en cette saison où la taille des rosiers, pour être efficace, doit être courte voire drastique, en particulier si l’opération a été longtemps négligée. D’où ces réflexions maintes fois entendues: «Holà, tu y vas fort!», «Il ne va plus rien rester», «Tu es sûr qu’il va repousser?»… Il est vrai que, sur le coup, la différence entre l’«avant» et l’«après», à l’image de ces anciennes publicités pour shampoing, a de quoi surprendre les néophytes. Mais l’abondante floraison qui suit quelques semaines plus tard finit en général par balayer ces craintes et mettre tout le monde d’accord!

Car qu’il soit «buisson», «tige» ou «grimpant» un rosier qui n’est pas taillé correctement ne produit que de petites fleurs et finit, en général, par mourir prématurément. Le principe de la taille est d’ailleurs assez simple et vaut, avec des modalités différentes, pour tous les végétaux: il s’agit d’équilibrer le port de la plante et de faciliter au maximum le passage de la sève en permettant à cette dernière d’emprunter le plus court chemin depuis les racines jusqu’aux bourgeons florifères.

La première chose à faire consiste à éliminer tout le bois mort, reconnaissable à sa couleur grise, brune ou noire, ainsi que les vieux rameaux tarabiscotés en les sectionnant le plus bas possible, près du point de greffe ou à l’aisselle de la branche que l’on veut conserver. Le tout bien sûr avec un sécateur bien affûté et désinfecté à l’alcool entre chaque rosier pour éviter la propagation des maladies. Coupez également à ras toutes les tiges grêles qui ne fleuriront pas ou mal et celles, mêmes vigoureuses, qui poussent vers le centre afin d’aérer le buisson au maximum et limiter ainsi les risques de parasitisme.

Au final, les 3 à 5 belles tiges restantes seront raccourcies de manière à ne laisser que 4 à 6 bourgeons, en veillant à ce que celui situé le plus haut soit tourné vers l’extérieur du rosier. La taille proprement dite doit se faire verticalement et en biseau (pour éviter que l’eau ne stagne sur la plaie) à 1 centimètre au-dessus du dernier œil ou bourgeon (voir infographie).

Comment bien tailler son rosier

Attention: les rosiers grimpants se taillent différemment des rosiers buissons. Les bourgeons floraux ne se développant généralement que sur les rameaux de l’année précédente, coupez sans le moindre état d’âme les branches plus anciennes qui en sont dépourvues. Attachez ensuite les rameaux florifères le long du mur ou de la palissade près duquel le rosier est implanté en veillant à bien les courber.

Sans taille, pas de belles roses.
 

En ralentissant la sève qui a tendance à monter préférentiellement vers les bourgeons du haut (les botanistes parlent de «dominance apicale», du latin apex, sommet) ce geste facilitera la floraison sur l’ensemble de la tige.

N’oubliez pas que les rosiers sont des plantes gourmandes: une fois la taille terminée, incorporez du compost bien décomposé et un engrais spécial rosier sous chaque pied. Puis, traitez préventivement contre la tavelure (maladie des tâches noires) avec de la bouillie bordelaise.

● Au potager: semez les tomates

Chaque année, c’est le même émerveillement! La levée des tomates, fragiles plantules aux minces feuilles vert tendre, nous projette d’un coup dans la chaleur de l’été, comme des gouttes de lumière sortant de terre au moment même où l’hiver touche à sa fin. Quoi de plus émouvant pour le jardinier que de voir la vie émerger ainsi à partir de rien -ou presque: une couche de terreau de quelques centimètres d’épaisseur dans laquelle on a délicatement enfoui, une dizaine de jours plus tôt, des graines d’allure insignifiante. Miracle de la vie! Comment imaginer que ces êtres minuscules deviendront dans quelques semaines ces plants vigoureux, à la végétation exubérante, aux fruits gorgés de soleil et mesurant, pour certaines variétés, jusqu’à 1,80 m de hauteur?

Si vous habitez dans les deux tiers nord du pays (au sud c’est fait depuis longtemps!), c’est le moment de tenter l’aventure: plutôt que de les acheter tout faits, produisez vos propres plants de tomates avec les variétés de votre choix. En plus ce n’est pas très difficile.

C'est le moment de semer vos plants de tomates.
 

Pour commencer, procurez-vous une mini-serre en plastique (dimensions: 25 x 40 centimètres environ), disponible dans toutes les bonnes jardineries. Garnissez le fond du bac d’une mince couche de sable de rivière pour assurer un bon drainage, remplissez- le jusqu’aux trois quarts de sa hauteur avec un terreau «spécial semis» (indispensable pour limiter les risques de maladies), puis humidifiez bien le tout avec un arrosoir à pomme fine.

Placez ensuite les graines une à une en lignes espacées de cinq centimètres, chaque ligne correspondant à une variété. Recouvrez-les d’une mince couche de terreau, tassez légèrement et procédez à un ultime arrosage de surface. Enfin posez le couvercle en plastique transparent, qui va concentrer la chaleur (l’optimum se situe autour de 20°C), et placez le tout à la lumière mais sans exposition directe au soleil pour éviter les brûlures du feuillage.

Dans trois à quatre semaines, vous repiquerez les plantules les plus vigoureuses dans des petits godets carrés en tourbe ou en plastique que vous installerez dans votre châssis ou vos tunnels en surveillant bien le risque de gelée nocturne. Vos plants seront «bons» à repiquer à leur emplacement définitif aux alentours de la mi-mai – nous y reviendrons.

Il existe un très grand nombre de variétés de tomates. Pour étaler au maximum votre récolte, de la mi-juillet jusqu’aux premières gelées, choisissez des variétés précoces (Fournaise, Montfavet, Marmande…), mi-saison (Saint-Pierre, Rose de Berne…) et tardives (Cœur de bœuf, Pyros…).

● Sur vos balcons: réveillez les bégonias tubéreux

Il est encore trop tôt pour installer ces grands frileux dans vos potées et jardinières. En revanche, il est grand temps de les sortir de leur léthargie si vous voulez profiter sans tarder de leur somptueuse floraison estivale. Pour cela, choisissez des bulbes de gros calibre (ceux de l’an dernier ou les nouveaux que vous venez d’acheter). Enterrez-les à moitié (face concave vers le haut), dans une caisse remplie de tourbe légèrement humide (gare au risque de pourriture), que vous placerez dans une pièce non chauffée et peu éclairée. Fin avril-début mai lorsque les bourgeons blanc-rose auront grossi, vous pourrez installer vos bulbes en extérieur mais toujours dans une zone ombragée (les bégonias détestent l’exposition directe au soleil) et une fois que tout risque de gelée sera écarté.

● Sur votre agenda

• 22-23 mars: Fête des plantes dans le parc du château de Cheverny (Loir-et-Cher)

• 29-30 mars: 12e fête des plantes de Locon (Pas-de-Calais)

• 29-30 mars: Foire aux plantes rares du château de la Ferté (Saône-et-Loire)

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