Framboises, cassis, groseilles : c’est le moment de planter !

novembre 2nd, 2014

Framboises, cassis, groseilles : c’est le moment de planter !
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Mis à jour le 31/10/2014 à 18:22
Publié le 31/10/2014 à 11:59
AU JARDIN CE WEEK-END – Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Difficile d’imaginer un jardin sans ces délicats «arbustes à petits fruits» que sont les framboisiers, les cassissiers, les groseilliers et même les ronces sans épines cultivées pour leurs délicieuses mûres. Quel plaisir d’aller déguster avec les enfants ces alléchantes baies gorgées de soleil, que l’on met à la bouche sitôt cueillies ou que l’on place délicatement dans une corbeille ou un panier, en vue de confectionner de savoureuses pâtisseries, gelées ou confitures. Le jeu en vaut d’autant plus la chandelle que ces buissons sont faciles à cultiver et savent se montrer généreux pour peu qu’on leur apporte les soins et l’attention qu’ils méritent. Enfin, au prix où ils sont vendus dans le commerce, manger à satiété framboises, cassis, mûres ou groseilles est devenu un luxe dont tout bon jardinier aurait bien tort de se priver.

L’automne, et plus particulièrement la période qui sépare la Toussaint de l’arrivée des grands froids, est justement le moment idéal pour les planter, si vous n’en avez pas encore, ou pour renouveler ou agrandir votre petit verger. Petite revue de détail.

Framboisier: prévoir un palissage

Le framboisier, ou ronce du mont Ida (d’où son nom latin Rubus ideaus) est incontestablement le plus populaire de tous. Il se plante en situation ensoleillée, le long d’un mur ou d’une barrière bien exposés, à partir de drageons récupérés sur une plantation existante ou de touffes achetées chez un pépiniériste ou en jardinerie. Dans tous les cas, prévoir un palissage pour éviter que branches et framboises ne traînent à terre. Pour cela, plantez un solide échalas à chaque extrémité du rang (plus un piquet tous les 1,50 à 2 m sur le rang) et tendez trois fils de fer espacés de 40 cm verticalement, sur lesquels vous attacherez les branches en arceau, de manière à faciliter la cueillette et accroître la production. Planter les drageons à 50 cm d’écartement, 1 m à 1,20 m s’il s’agit de touffes bien fournies et vigoureuses. Très rustique, le framboisier s’adapte à tous types de climats et de terrains avec une préférence pour les sols légers et frais. En montagne, sous nos latitudes, il pousse spontanément jusqu’à 2000 m d’altitude. Au printemps, vous apporterez du compost ou un engrais riche en phosphore et en potassium que vous incorporez superficiellement. Comme pour le fraisier dont il est botaniquement très proche (famille des rosacées), il existe des framboisiers remontants ou bifères qui fructifient deux fois (à la fin du printemps puis à la fin de l’été voire au début de l’automne) et des framboisiers non remontants qui ne produisent qu’une seule fois, en juin-juillet.

Parmi les variétés remontantes, «Augustred», «Belle de Fontenay», «Berbéranza», «Héritage», «Honorine», «Lloyd George», «Polka», «September», «Surprise d’automne» (variétés à fruits jaunes) et «Zeva», comptent parmi les valeurs sûres.

Chez les non remontantes, citons «Espéranza», «Flavi», «Grosse de Knevett», «Lulu la sucrée», «Malling promise», «Nootka», «Rouge de Hollande» ou encore «Schöneman»…

Cassissier et groseillier, génétiquement très proches
Ces petits arbustes de la famille des grossuliaracées appartiennent tous deux au genre Ribes. Ils sont tellement proches génétiquement qu’ils peuvent s’hybrider. Le fruit de cette union arrangée par la main de l’homme s’appelle le casseillier dont les fruits, semblables à de gros cassis, ont une saveur plus douce. D’ailleurs, le cassissier (Ribes nigrum) se fait couramment appeler «groseillier noir». Autant dire que les deux espèces se plantent et se cultivent exactement de la même manière. Les touffes, issues d’une bouture racinée, se plantent à environ 1 m en tous sens, sur tous types de sol. Sensibles à la sécheresse, du fait de leur enracinement superficiel, cassissiers et groseilliers préfèrent les régions à climat tempéré, mais supportent le soleil du Midi à condition de prendre la précaution de les planter à mi-ombre et de les arroser régulièrement au moins jusqu’à la récolte. Comme pour le framboisier, veillez aux apports en phosphore et en potassium, deux éléments indispensables à la fructification.

Notons qu’il existe deux grands types de groseilliers: le groseillier à grappes (Ribes rubrum) dont les fruits, plutôt acides, s’apprécient mieux en gelée ou en coulis, et le groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa) qui donne de grosses baies translucides, à la saveur plus sucrée mais aux branches sacrément épineuses. Heureusement, on trouve mainteant des variétés comme «Freedonia» qui sont quasiment dépourvues de piquants.

«Andega», «Blackdown», «Blackreward», «Malling Jet», «Neva» , «Silvergieter», «Tenah Royal de Naples» et «Tsema» sont les variétés de cassissier les mieux adaptées à la cueillette manuelle. Sans oublier, évidemment, le «Noir de Bourgogne» qui a donné ses lettres de noblesse à la célèbre crème de cassis de Dijon et au Kir, du nom du chanoine qui a eu l’idée d’en faire un apéritif, aujourd’hui célèbre, en la mélangeant à du vin blanc.

Pour le groseillier à grappes, «Blanka», «Gloire des Sablons», «Jonkheer van Test», «Junifer», «London Market», «Red Poll», «Rovada» et «Versaillaise blanche» sont très appréciées.

L’automne est aussi la saison idéale pour tailler cassissiers et groseilliers. Chaque touffe doit comporter, au maximum, 8 à 10 branches que l’on renouvelle tous les ans par quart. Supprimez pour cela 2 à 3 branches âgées de 4 ans en les coupant à ras de terre et en veillant à dégager le centre du buisson. Remplacez-les par des brins de l’année, choisis parmi les rameaux primaires qui poussent au ras du sol.

Mûres: la ronce apprivoisée
Directement issues de la ronce sauvage (Rubus fruticosis), les variétés cultivées sont inermes, autrement dit sans épines, ce qui facilite grandement la cueillette des mûres! Leurs tiges pouvant atteindre 4 à 5 m de long, un palissage s’impose, exactement comme pour le framboisier, son proche cousin. Notons à ce propos qu’il existe des variétés hybrides à fruits rouges («Loganberry», «Tayberry») ou noirs («Darrow», «Thornfree»).

Sur votre agenda
• Jusqu’au 2 novembre: 6e édition des «Splendeurs d’automne», château de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).

• Jusqu’ au 2 novembre: Ateliers et visites destinés aux enfants, Château du Rivau (Indre-et-Loire).

• Jusqu’au 2 novembre: Exposition Jardins de châteaux à la Renaissance au Château de Blois (Loir-et-Cher).

• 8-9 novembre: Journées des plantes, Château de Bonrepos-Piquet (Haute-Garonne).

• Jusqu’au 2 novembre: dernières visites des jardins de la Villa della Pergola, Alassio (Italie)

• 27 novembre: «Prenons-en de la graine!» Journée d’information et d’échanges, organisée par la Société nationale d’horticulture de France (SNHF), Paris.

• 29-30 novembre: Journées de l’arbre, de la plante et du fruit, Saint-Jean-du-Gard (Gard).

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