n’attendez pas la Sainte-Catherine

novembre 17th, 2013

 

n’attendez pas la Sainte-Catherine

L'automne en général (et le mois de novembre en particulier) est la période la plus favorable pour les plantations.
L’automne en général (et le mois de novembre en particulier) est la période la plus favorable pour les plantations. Crédits photo : Arbre évolution sous licence Creative commons

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«À la Sainte-Catherine, tout bois prend racines». En dépit de sa grande popularité, ce célèbre dicton ne doit évidemment pas être pris au pied de la lettre. Le 25 novembre, jour où les chrétiens fêtent Catherine d’Alexandrie, patronne des barbiers, des meuniers et des filles à marier (les «catherinettes»), n’est pas forcément «le» jour idéal pour mettre ses arbres, arbustes ou rosiers en terre.

S’il gèle à pierre fendre, par exemple, ou si le sol est détrempé, mieux vaut s’abstenir et attendre des conditions plus clémentes. À l’inverse, si le moment vous semble propice, inutile de rester l’arme (ou plutôt la pelle) au pied jusqu’à la fameuse date.

Cette recommandation séculaire a malgré tout de solides fondements tant du point de vue agronomique que climatique ou biologique. L’automne en général (et le mois de novembre en particulier) est en effet la période la plus favorable pour les plantations, notamment au verger. C’était particulièrement vrai autrefois, lorsque les arbres étaient plantés «racines nues», le conteneur, d’invention plus récente, offrant une bien plus grande souplesse.

Le 25 novembre, les chrétiens fêtent Catherine d'Alexandrie, patronne des barbiers, des meuniers et des filles à marier (les «catherinettes»).
Le 25 novembre, les chrétiens fêtent Catherine d’Alexandrie, patronne des barbiers, des meuniers et des filles à marier (les «catherinettes»). Crédits photo : Rue des Archives/Rue des Archives/OVRM

L’avantage principal est le suivant: en plantant avant l’arrivée du froid, au moment de l’arrêt de végétation, le système racinaire aura le temps de bien se développer tout au long de l’hiver.

Si bien que le jeune arbre, sensible par nature au stress hydrique, aura moins besoin d’être arrosé au cours du printemps et de l’été suivants. Comme dit le dicton, il prendra mieux racine.

Mais le choix de la période (de novembre à mars hors période de gel) n’est pas le seul critère de réussite.

Voici la marche à suivre pour mettre toutes les chances de votre côté. Et, vivre «heureux auprès de votre arbre».

1 – Creusez un trou

Pas besoin de s’y prendre des semaines à l’avance. En cas de fortes pluies, et si votre sol est argileux, le trou va se remplir d’eau, et la terre extraite, transformée en gadoue, sera difficilement praticable (sauf à recouvrir le trou et le tas d’une bâche plastique). Les dimensions varient en fonction de la motte, si le sujet est acheté en

conteneur, ou du système racinaire s’il se présente «racines nues». Comptez grosso modo deux fois la taille des racines ou de la motte en largeur et autant en profondeur. Mettez de côté (dans une brouette par exemple) les 30 centimètres de terre superficielle avant d’extraire celle du fond. Si cette dernière est de bonne qualité, mélangez-la avec du compost bien mûr et/ou un engrais de fond riche en phosphore et en potassium (deux éléments minéraux indispensables à la floraison et à la fructification). Dans le cas contraire, remplacez-la par de la bonne terre de jardin, disponible dans le commerce si vous en manquez. Autre point important: plantez un tuteur au milieu du trou avant de positionner l’arbre, afin de ne pas endommager les racines, si vous estimez que ce soutien est nécessaire (arbre ou rosier à haute tige).

2 – Préparez soigneusement le sujet à planter

Si vous avez acheté une plante en conteneur, immergez la motte pendant quelques minutes dans un récipient d’eau jusqu’à élimination totale des bulles d’air. Cette humidification en profondeur est indispensable à une bonne reprise, surtout si vous optez pour une plantation tardive, en avril-mai par exemple, comme c’est possible dans ce cas (mais à condition d’être là l’été pour arroser…). Dénouez, sans les blesser, les racines si elles sont «en chignon», signe que l’arbre ou l’arbuste a passé beaucoup de temps en pot. Si vous optez pour une plantation racine nue, cas le plus courant avec les arbres de verger, il est recommandé de procéder à un pralinage. Vous pouvez vous procurer, à cet effet, des mélanges prêts à l’emploi ou confectionner vous-mêmes votre pralin en mélangeant de la terre, argileuse de préférence pour qu’elle colle bien, avec de l’eau et de la bouse de vache ou du crottin de cheval (si vous habitez à la campagne ou près d’un centre équestre), jusqu’à obtenir une pâte dont vous enduirez les racines juste avant la plantation. Auparavant, vous aurez supprimé les racines mortes ou abîmées et raccourci légèrement celles que vous gardez afin d’en susciter de nouvelles. Réduire également branches et rameaux d’un tiers ou de moitié pour «économiser» le jeune arbre lors du redémarrage. Pensez à tailler systématiquement au dessus d’un bourgeon orienté vers l’extérieur de la ramure et supprimez en priorité les branches tournées vers l’intérieur.

3 – Procédez à la mise en terre

Commencez par reboucher le fond du trou avec la terre du sous-sol, puis disposez la motte ou le système racinaire de l’arbre de façon à ce que le collet (jonction entre les racines et la tige) ou le point de greffe (dans le cas d’un rosier) affleure pile en surface. Assurez-vous également, au moyen d’un fil à plomb par exemple, que le futur tronc est bien vertical et attachez-le au tuteur avec un lien solide. Disposez ensuite le reste de terre autour des racines ou de la motte en terminant par la couche superficielle que vous avez déterrée en premier et mise de côté. Pensez également à retirer les racines de mauvaises herbes, notamment les plus vivaces comme le liseron ou la renoncule.

4 – Arrosez copieusement

Plutôt que de tasser la terre avec vos pieds, opération inutile et contre-productive, mieux vaut éliminer les poches d’air en arrosant le sol généreusement. Procéder au premier apport d’eau lorsque le trou est à moitié rebouché puis à la fin de la plantation, en creusant une cuvette de 5 à 10 cm de profondeur autour du pied de l’arbre pour éviter les écoulements, en particulier si le terrain est en pente. En s’infiltrant, l’eau va tasser le sol fraîchement remué et le mettre en contact intime avec les racines, gage d’une bonne reprise. Un sol creux risque en effet de les dessécher une fois l’été venu. Dans tous les cas, arrosez jusqu’à saturation, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sol ne puisse plus absorber d’eau. En terrain sableux ou à faible capacité de rétention, renouvelez l’opération régulièrement, surtout si l’hiver est sec.

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