Le maïs OGM de Monsanto de nouveau interdit en France

mars 17th, 2014

Le maïs OGM de Monsanto de nouveau interdit en France

Juste avant la période des semis, un arrêté empêche les agriculteurs de planter le maïs transgénique MON810, et ce alors qu’une loi doit être adoptée en avril.

Le ministère de l’Agriculture a interdit par un arrêté, publié au Journal officiel ce samedi, la commercialisation, l’utilisation et la culture du maïs génétiquement modifié MON810, produit par le groupe américain Monsanto. Cet OGM, destiné à l’alimentation animale, a été créé dans le but d’améliorer les rendements des cultures. Un gène insecticide est implanté dans la plante pour détruire les chenilles de la pyrale, l’un des principaux ravageurs du maïs.

Une proposition de loi du groupe socialiste visant à interdire la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié, dont le MON810, sera examinée par les députés le 10 avril. Trop tard pour les semis de printemps. Pour le ministère de l’Agriculture, il y avait donc urgence à établir une interdiction d’ici là. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll avait annoncé cet arrêté dès l’été dernier.

Des agriculteurs avaient en effet annoncé leur volonté de semer du maïs transgénique si un nouvel arrêté n’était pas pris. «Aujourd’hui on est à 175 millions d’hectares d’OGM semés sur la planète. S’il y avait eu un problème, depuis 20 ans qu’on en cultive, le problème serait sorti, donc il faut arrêter de raconter des histoires!», expliquait ainsi un agriculteur à RTL.

Principe de précaution

La France avait déjà interdit la culture du maïs transgénique de Monsanto en 2008 et 2011. Mais le Conseil d’État a annulé en août un arrêté d’interdiction datant de 2011 du MON810. Les États de l’Union européenne ont la possibilité d’interdire sur leur territoire un OGM autorisé par l’UE, à condition d’apporter des preuves scientifiques sur «la présence d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement». Le Conseil d’État avait estimé que les arguments scientifiques avancés par le gouvernement français «n’étaient pas suffisamment étayés».

Le nouvel arrêté affirme que «le principe de précaution justifie l’adoption de mesures restrictives». «Au vu de données scientifiques fiables et de résultats très récents de la recherche internationale, la mise en culture de variétés de semences de maïs MON810 sans mesures de gestion adéquates présenterait des risques graves pour l’environnement ainsi qu’un danger de propagation d’organismes nuisibles devenus résistants», indique le texte.

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