Au jardin ce week-end: privilégiez le travail «hors sol»

mars 1st, 2014

Au jardin ce week-end: privilégiez le travail «hors sol»

S'il pleut des cordes, au point de ne pouvoir mettre le nez dehors, dites-vous que c'est peut-être le moment de nettoyer vos outils de jardin.
 

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Et s’il gelait à pierre fendre avant la fin de l’hiver? S’il neigeait à gros flocons le 30 mars comme ce fut le cas l’an dernier en Normandie? La mauvaise saison 2013/2014 l’a été si peu -du moins pour le moment- que l’on se croirait déjà au printemps: les perce-neige ont pointé le bout de leur nez depuis belle lurette, les narcisses sont à deux doigts d’éclore et, en région parisienne, certains rosiers arborent déjà de splendides pousses couleur lie-de-vin d’une vingtaine de centimètres de long! Sans parler des weigelias déjà couverts de jeunes feuilles vert tendre, des primevères ou des «coucous» jaunes, leurs homologues sauvages, que l’on voit fleurir dans la pelouse et sur les talus. Et que dire des pêchers de vigne dont les bourgeons floraux, gonflés de sève, laissent déjà apparaître le rose des pétales- signe qu’il va bientôt falloir les traiter contre la cloque? Mais avec la pluie qui n’arrête pas de tomber….

Alors on se prend à trembler pour cette nature, un peu déboussolée, à l’image de ces pies en train de s’affairer autour de leur ancien nid ou de ces merles qui chantent à tue-tête à la nuit tombée. Même les poules se sont remises à pondre, avec un bon mois d’avance sur le calendrier «normal». On a envie de dire à tout ce petit monde de se calmer, que le pire est peut-être à venir… Peine perdue. À moins de mettre le jardin sous cloche et de le refroidir avec des blocs de glace, comme le font les producteurs de muguet nantais pour s’assurer que leurs clochettes ne seront pas fanées avant le 1er mai, il ne reste qu’à croiser les doigts. Et attendre. Impuissant. En gardant l’oeil rivé sur les bulletins de MétéoConsult qui, pour l’heure, ne prévoit pas de vague de froid d’ici au 13 mars. C’est toujours ça…

Dans vos massifs

Laissez vos rosiers en paix! Ne restez pas les bras croisés pour autant. Si le jardin est gorgé d’eau, il est plus sage de remettre vos projets de plantations à plus tard. Travailler dans la gadoue, surtout si votre terrain est à dominante argileuse, risque de compromettre la reprise. Dans ces conditions, mieux vaut se rabattre sur des travaux «hors sol» et profiter de ce premier week-end de mars pour nettoyer vos massifs, entre deux averses. Les plantes vivaces (asters, coréopsis, lychnis, graminées, rudebeckies…) qui ont passé l’hiver en pleine terre, ont besoin d’être débarrassées de leur vieilles feuilles et de leurs branches sèches afin de laisser place aux nouvelles pousses. Tant que vous y êtes, pensez à tailler vos haies de thuyas, de troènes ou de cotonéasters, si vous ne l’avez pas fait à l’automne où si vous les jugez trop hirsutes. En revanche, laissez vos rosiers tranquilles! Mieux vos attendre encore quelques semaines, que tout risque de grosse gelée soit écarté, pour procéder à leur traditionnelle taille de printemps -nous y reviendrons. S’il pleut des cordes, au point de ne pouvoir mettre le nez dehors, dites-vous que c’est peut-être le moment de nettoyer vos outils de jardin, de faire réviser la tondeuse ou encore, de mettre de l’ordre dans votre cabane. En un mot, de fourbir vos «armes»!

Clématite.
 

• Plantez des clématites. Idéales pour couvrir un mur ou une barrière en bois, ces plantes grimpantes de la famille des renonculacées ont des exigences particulières. D’un côté leurs somptueuses fleurs ont besoin de soleil pour s’épanouir mais, de l’autre, leurs racines ne se sentent bien qu’à l’ombre. Une caractéristique héritée sans doute de leur ancêtre sauvage (Clematis vitalba), cette liane avide de lumière, reconnaissable à ses fruits cotonneux, qui colonise la cime des jeunes arbres au point de les étouffer tandis que sa souche prospère dans la fraîcheur du sous-bois. Pour résoudre ce paradoxe, et donner satisfaction à ces belles capricieuses, choisissez un emplacement bien exposé et paillez abondamment le pied. Installez également des plantes, type lavande, pervenche ou rosier nain, dont l’ombre protectrice profitera aux racines. Bien entendu, vous ne sortirez votre bêche qu’à la condition que votre terrain soit praticable, c’est-à-dire suffisamment réessuyé. Immergez le conteneur de la clématite dans une grande bassine jusqu’à ce que les bulles d’air cessent de remonter à la surface et placez la motte inclinée à environ 45° dans un trou de 40 cm de tous côtés, que vous aurez préalablement creusé. Rebouchez ensuite avec un mélange bien aéré de terre, de terreau horticole et de compost. Arrosez ensuite abondamment. Il existe des centaines de variétés de clématites à petites ou grandes fleurs simples ou doubles, à floraison printanière ou estivale. Certaines ont un feuillage persistant et fleurissent dès la fin de l’hiver, comme Clemantis armandii originaire de Chine, dont le parfum subtil rappelle celui de la vanille. Mais elles sont sensibles au froid. À noter que les variétés à faible développement poussent également très bien en pot. De quoi décorer votre balcon ou votre terrasse en les faisant grimper le long d’un treillis ou de votre rambarde. Une astuce: plantez côte-à-côte une variété printanière et une variété estivale, vous aurez ainsi des fleurs pendant toute la belle saison!

Au potager

• Installez vos laitues sous les châssis. À condition qu’elles soient bien protégés du vent et du froid, c’est le moment de mettre en terre vos salades de printemps. Que vous les ayez semés dans votre serre ou que vous les ayez trouvés en jardineries, ces jeunes plants végéteront pendant des semaines si vous les mettez en pleine terre sans le moindre abri. Sauf si, bien sûr, vous avez la chance d’habiter dans le midi! Grâce à l’effet de serre, châssis et tunnels plastiques augmentent la température au moindre rayon de soleil, offrant ainsi des conditions idéales de croissance à ces légumes feuilles qui ne tarderont pas à pommer. Les laitues Appia et Novappia tout comme la batavia Grenobloise sont des valeurs sûres et… goûteuses à souhait. Comme les salades ne se conservent pas et finissent par monter en graines à peu près toutes en même temps, mieux vos étaler vos plantations à raison d’une douzaine de plants toutes les deux ou trois semaines, selon votre rythme de consommation. Pensez surtout à les arroser régulièrement (la pluie ne traverse ni le verre ni le plastique!) et à ouvrir tunnels et châssis le matin, si la journée promet d’être chaude, et à les refermer le soir, en rentrant du boulot, si la météo prévoit des gelées nocturnes.


Sur votre agenda

• du 1er au 3 mars: 555e foire aux arbres et aux plantes de Lisieux (Calvados)

• 22-23 mars: Fête des plantes dans le parc du château de Cheverny (Loir-et-Cher)

• 29-30 mars: 12e fête des plantes de Locon (Pas-de-Calais)

Leave a Reply