ne laissez pas l’oïdium vous surprendre

août 2nd, 2015

 ne laissez pas l’oïdium vous surprendre

Début d'attaque d'oïdium sur une feuille de courge. Crédit photo: Scot Nelson

AU JARDIN CE WEEK-END- Chaque week-end, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Les étés secs, comme celui que nous vivons, sont paradoxalement propices, certaines années, à l’apparition de l’oïdium, ou maladie du blanc. Ce terme générique désigne, en fait, plusieurs espèces de champignons parasites des plantes à vocation aussi bien ornementale que potagère ou fruitière. C’est ainsi que l’oïdium de la courgette (Podosphæra leucotricha) n’est pas le même que celui du concombre (P. fusca), deux plantes qui appartiennent pourtant à la même famille des cucurbitacées. La tomate a également le sien (Leveillula taurica) tout comme la vigne (Erysiphe necator) ou le rosier (Sphaerotheca pannosa) dont certaines variétés sont très sensibles.

En dépit de leur étonnante diversité, ces parasites dont le mycélium infeste d’abord les feuilles, sous la forme d’un feutrage blanc, avant de gagner toute la plante, peuvent être combattus avec les mêmes armes. Une chance pour les jardiniers que nous sommes, car l’oïdium (mais on devrait dire «les» oïdiums) cause véritablement des dégâts très importants, pouvant aller jusqu’à la mort prématurée de la plante atteinte – en particulier les cucurbitacées. Leur grande contagiosité impose également d’agir sans délai.

Commencez d’abord à couper et à détruire (sans les mettre au compost!) les feuilles et les tiges atteintes dès les premiers symptômes. Si vous êtes un adepte de la lutte bio, une pulvérisation de soufre permettra de juguler le mal sous réserve que le champignon ne soit pas déjà (trop) bien installé. Si vous vous êtes laissés surprendre, le recours à un fongicide de synthèse sera plus indiqué à condition de bien appliquer les doses prescrites et de respecter un délai minimum (indiqué sur l’emballage) avant de consommer vos fruits et vos légumes.

Au verger: gare à la moniliose!

Si elle est essentiellement préventive, la lutte contre ce redoutable champignon parasite impose une vigilance permanente pendant l’été, notamment à la suite d’un épisode pluvieux. Pommier, poirier, pêchers, abricotier: la liste des victimes potentielles est longue. La moniliose, qui se manifeste par des taches brunes recouvertes de points blancs disposés en cercles concentriques, infeste tout particulièrement les fruits blessés par la grêle, les morsures d’insectes ou les coups de bec des oiseaux. Très contagieux, le champignon se propage ensuite par simple contact d’un fruit à un autre, d’où l’importance de pratiquer un bon éclaircissement. Si vous devez partir en vacances cet été et que la météo prévoit une période humide et pluvieuse, un traitement fongicide, appliqué le soir ou le matin très tôt, vous aidera à préserver votre récolte.

Culture de mâche.

Au potager: semez la mâche. Une fois les pommes de terre nouvelles récoltées, la terre chaude et remuée en profondeur offre un excellent lit de semences pour implanter tout en douceur vos cultures d’automne. La mâche, également appelée «doucette», ou «raiponce», aura ainsi tôt fait de lever, sous réserve que vous soyez là (c’est toujours la même histoire…) pour l’arroser si le besoin s’en fait sentir.

La mâche dite ‘à grosse graine’, reconnaissable à ses longues feuilles vert pâle, est la variété idéale pour ces semis précoces que vous pouvez réaliser jusqu’à fin août dans des sillons peu profonds (1 cm maximum) recouverts ensuite d’un mélange de sable et de terreau. En cas d’absence estivale, vous aurez droit à une session de rattrapage, avec des variétés plus tardives et résistantes au froid, comme la ‘Verte de Cambrai’ou la ‘Coquille de Louviers’à récolter et à déguster dans le courant de l’hiver. Un vrai régal en perspective!

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