Au jardin ce week-end: votre pelouse a besoin d’une remise en forme

mars 13th, 2014

Au jardin ce week-end: votre pelouse a besoin d’une remise en forme

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    • Mis à jour le 09/03/2014 à 10:33
    • Publié le 07/03/2014 à 16:07
Avec le retour des beaux jours, il est temps de s'attaquer à la mousse qui étouffe nos pelouses.
 

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Avec ce soleil radieux qui promet de réchauffer pendant une semaine nos jardins gorgés d’humidité – à défaut d’avoir été transis de froid – l’herbe se remet à pousser de plus belle. Dans certaines régions, en particulier l’ouest et le sud de la France, les tondeuses ont déjà repris du service pour peu que le sol ait suffisamment séché pour redevenir praticable. Ailleurs, cela ne saurait tarder. Dans tous les cas, les conditions sont idéales pour régénérer votre pelouse, souvent malmenée au sortir de l’hiver, si doux soit-il, en lui offrant une toilette de printemps bien méritée. Cette année, ce n’est pas tant le gel qui l’aura fait souffrir que l’excès d’eau provoqué par des précipitations quasi continues depuis décembre.

Sortez le scarificateur

Le résultat le plus spectaculaire est la prolifération des mousses notamment dans les zones ombragées et/ou en terrain argileux et acide. La première chose à faire consiste à tondre la pelouse assez court (3 à 4 centimètres) puis à passer un scarificateur manuel ou mécanique si vous avez une grande surface. Cet outil rotatif, équipé de fines lames, permet d’extirper les touffes de mousse et les vieux résidus de tonte qui, à la longue, finissent par étouffer vos pieds de ray grass anglais, l’herbe noble qui constitue, avec le pâturin des prés (Poa pratensis) particulièrement adapté aux zones humides, l’essentiel des gazons dans les zones océaniques et tempérées. Évitez d’utiliser un produit anti-mousse à base de sulfate de fer: ce sel, toxique pour les animaux, contribue en effet à acidifier le sol et donc à favoriser, à moyen terme, le retour… de la mousse. En outre il a l’inconvénient, si vous n’y prenez garde, de noircir les pierres et donc de tâcher votre dallage ou le bas de vos murs.

Agissez préventivement

Pour venir à bout de ces indésirables, mieux vaut, comme souvent, agir en préventif. Si votre sol est trop acide (pH inférieur à 6), rééquilibrez-le en épandant un anti-mousse à base de chaux ou de cyanamide de chaux. N’oubliez pas non plus de nourrir votre pelouse en lui apportant un engrais équilibré, riche en azote mais aussi en phosphore, potasse et magnésium: ainsi fortifié votre ray-grass se laissera moins facilement envahir par la mousse mais aussi par d’autres herbes concurrentes comme le trèfle blanc.

Regarnissez les manques

Les conditions très humides de cet hiver hors norme ont également eu pour effet de tasser la terre, en particulier dans les zones de passage, et de provoquer des «manques» qu’il s’agit maintenant de combler. Pour cela, décompactez la terre en creusant des petits trous à l’aide d’une fourche-bêche ou, mieux encore, de chaussures équipées de semelles à pointes métalliques. Épandez ensuite une fine couche d’un mélange de sable de rivière et de terreau que vous incorporerez dans les trous au moyen d’un balai de cantonnier à fibres de chiendent ou de coco. Semez ensuite une variété de ray-grass rustique et résistante au piétinement, grattez avec un râteau pour enterrer les graines puis tassez au moyen d’un rouleau ou avec l’envers d’une pelle de maçon. A noter que l’aération du sol contribuera, par la même occasion, à faciliter le drainage et in fine à limiter l’envahissement des mousses.

Dans quelques semaines et à condition de la tondre régulièrement, si possible avec une tondeuse manuelle à lames, votre pelouse reconnaissante prendra l’aspect d’une moquette resplendissante et moelleuse sur laquelle il fera bon s’étendre!

Au potager

Un champ de petits pois. Crédit photo: UVDLL/Flickr, sous licence Creative commons
 

• Semez fèves et petits pois. Dans le midi c’est déjà fait depuis longtemps. Mais dans la moitié nord, il n’y a pas une minute à perdre. Ces braves légumineuses mettent en effet trois à quatre mois à pousser. Et comme elles supportent mal les grosses chaleurs, elles doivent pouvoir être récoltées avant l’arrivée de l’été. Si votre sol a été bêché à l’automne, il suffit de le reprendre superficiellement avec une houe pour le réchauffer et l’aérer. Pois et fèves ayant la capacité de fixer l’azote atmosphérique, grâce aux bactéries du genre Rhizobium qui vivent en symbiose sur leurs racines, tout apport d’azote est superflu. Mieux: leur culture, comme celle du haricot et de toutes les autres fabacées, permet d’enrichir le sol et donc d’économiser votre précieux compost. Tracez ensuite des sillons de quelques centimètres de profondeur et espacés de 40 à 50 cm selon les variétés puis placez une graine tous les 2 à 3 cm minimum pour le pois, tous les 15 centimètres pour les fèves. Lorsque les jeunes plants auront atteint 15 à 20 cm de haut, buttez les légèrement et protégez les par un paillage (paille, tonte de gazon…) qui évitera la levée des mauvaises herbes et vous permettra d’économiser l’eau en limitant l’évaporation. Pensez également à installer un palissage (branches suffisamment grandes fichées en terre) si vous avez semé des variétés de pois à rames afin de leur permettre de grimper à leur guise.

Des plants d'oignons. Crédit photo: Léna, sous licence Creative commons.
 

• Plantez ail, oignons, échalotes. En général, il faut s’y prendre plus tôt, dès la mi-février, mais avec cette pluie incessante l’opération a pris du retard… Rassurez-vous, il est encore temps. Préparez votre planche comme précédemment en prenant soin, si votre sol a tendance à retenir l’humidité, comme c’est le cas en conditions argileuses, de former des billons ou buttes de 15 à 20 cm de haut à l’emplacement de chaque rang, espacés de 30 à 40 cm. Cette astuce est le moyen le plus efficace pour lutter contre le pourrissement de vos jeunes plants d’ail, d’oignon et surtout d’échalote, particulièrement sensible à l’excès d’eau. Les cailleux d’ail et les bulbes d’oignon et d’échalotes seront ensuite légèrement enfouis, dans le bon sens (c’est-à-dire pointe vers le haut) au sommet des billons à 15-20 cm d’écartement. Après la levée, binez régulièrement votre plantation pour reconstituer les buttes et éliminer les mauvaises herbes. Évitez également l’apport de fumier, générateur lui aussi de pourrissement prématuré. Si tout se passe bien vous dégusterez dès le mois juin vos premiers oignons nouveaux: un délice!

Dans votre salon ou votre véranda

Gare aux aleurodes! Également appelés mouches blanches, ces minuscules insectes du genre Aleyrodoidea, proches des pucerons peuvent, à la faveur du retour de la chaleur, coloniser vos plantes d’intérieur et causer des dégâts considérables en particulier sur vos azalées et fuschias. En cas d’infestation, agissez sans attendre au moyen d’un insecticide chimique véhiculé par la sève ou en pulvérisant un mélange de savon noir et d’huile végétale. Également utilisés contre les cochenilles, ces produits étouffent, en les enrobant, le parasite mais aussi ses œufs et ses larves. En plus c’est écolo!

Sur votre agenda

• 22-23 mars: Fête des plantes dans le parc du château de Cheverny (Loir-et-Cher)

• 29-30 mars: 12e fête des plantes de Locon (Pas-de-Calais)

• 29-30 mars: Foire aux plantes rares du château de la Ferté (Saône-et-Loire)

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