Pensées, houx, laurier-tin : plantez les couleurs de l’hiver

octobre 24th, 2014

Pensées, houx, laurier-tin : plantez les couleurs de l’hiver
Home LIFESTYLE Jardin
Mis à jour le 10/10/2014 à 18:09
Publié le 10/10/2014 à 07:00

AU JARDIN CE WEEK-END- Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Nul ne sait, à ce jour, ce que l’hiver prochain nous réserve: exceptionnellement doux comme le dernier ou rigoureux comme les deux précédents? Alors qu’en 2012 et 2013, les plantes les moins rustiques, comme les agapanthes ou les dahlias restés en terre, avaient payé un lourd tribut aux températures glaciales, cette année tout ou presque a passé la mauvaise saison sans le moindre accroc. Y compris ces grands frileux de géraniums (ou pélargoniums de leur vrai nom) qui, même restés dehors, ont pu refleurir une année supplémentaire, au grand dam des jardineries petites et grandes dont les ventes s’en ressentirent fortement.

Irremplaçables touches de vert

Fort heureusement, il existe des plantes dotées de cette remarquable capacité d’embellir nos jardins même lorsque la grisaille et le froid leur donnent un aspect quasi lunaire. Et ce, quelles que soient les chutes plus ou moins brutales ou prolongées du thermomètre. Les arbres et arbustes à feuillage persistant, que l’on peut planter dès maintenant s’ils sont en conteneurs, offrent d’irremplaçables touches de vert. Certains comme le laurier-tin (Viburnum tinus) ont même le bon goût de fleurir sans discontinuer de novembre à avril. D’autres à l’instar du houx commun (Ilex aquifolium) ont les branches garnies de ces fameuses baies rouge vif dont merles et grives se gavent jusqu’à l’indigestion et qui servent à confectionner couronnes et décorations de Noël. Mais il y a aussi le mahonia du Japon «Winter Sun» dont les longues grappes de fleurs jaunes éclosent à la fin de l’hiver en même temps que les nivéoles, les perce-neige ou les crocus. Sans oublier les inflorescences violacées des sedums que l’on prendra soin de ne tailler qu’au printemps pour profiter de leur spectacle jusqu’au bout.

Reine des parterres enneigés
Mais la reine des parterres enneigés ou des balcons frigorifiés est incontestablement la pensée (Viola wittrockiana). Cette petite plante herbacée, de la famille des Violacées (comme sa cousine, la violette), dont on recense pas moins de 500 variétés, de taille, de forme et de coloris d’une diversité exceptionnelle, fleurit en effet de l’automne jusqu’au début de l’été. Même si sa floribondité est évidemment moindre en janvier et en février, elle sait profiter du moindre radoucissement, du plus petit rayon de soleil, pour donner au jardin quelques touches de couleur bienvenues.

Les pensées à petites fleurs sont les plus rustiques et les plus florifères en hiver avec une mention spéciale pour les variétés Gemini ou Endurio, splendide avec sa corolle jaune d’or et violette (photo ci-contre).

Dans les régions méridionales ou océaniques ou en situation abritée et bien exposée, les variétés à grandes fleurs comme «Géante de Suisse», «Mes rêves», «Lac de Thoune» ou Lueur des Alpes» contribueront aussi à égayer votre jardin durant la morte saison avant d’exploser en une farandole de couleurs dès les premiers souffles du printemps.

Situation ensoleillée de préférence
S’il est évidemment trop tard pour semer (l’opération s’effectue en juin), vous pouvez néanmoins vous procurer en jardinerie, des plants que vous installerez dans vos massifs, bordures, potées et jardinières, en situation ensoleillée de préférence, seules ou en mélange avec des bulbeuses (tulipes, narcisses, jacinthes…), des anémones de printemps ou des myosotis.

Pour cela, ameublissez la terre en incorporant du compost bien décomposé ou, à défaut, du terreau «spécial plantation». Les pensées ont, en effet, une nette préférence pour les sols aérés et riches en matières organiques mais sans excès car elles risqueraient de faire trop de feuilles au détriment de la floraison. Plantez-les en quinconce de préférence, à 15 cm les unes des autres en veillant à ne pas enterrer le collet (jonction entre la tige et les racines). N’oubliez pas ensuite de les arroser régulièrement surtout si vous les cultivez en pot ou en jardinière: ces belles pâtissent plus de la soif que du froid!

Au potager

Semez ail, oignons, échalotes. C’est le moment de mettre en terre ces petits bulbes (ou caÏeux dans le cas de l’ail) en vue de la récolte du printemps (pour la consommation en frais) et de l’été prochain (pour la conservation). Ces liliacées ayant une nette préférence pour les sols légers et bien drainés, confectionnez au préalable des buttes de terre longitudinales, ou billons, de 15 cm de haut et espacées d’environ 30 cm, si votre terrain est lourd et argileux. Particulièrement sensibles à l’excès d’eau, les bulbes risquent, autrement, de pourrir en particulier si l’hiver est pluvieux. Dans tous les cas, enterrez les superficiellement à 2-3 cm de profondeur pointe vers le haut en respectant un intervalle de 15 cm sur le rang. En cette saison, veillez à planter exclusivement des ails blancs ou violets d’automne (vous avez jusqu’au 15 décembre), les variétés d’ail rose se plantent quant à elle à la fin de l’hiver ou au début du printemps (février-mars).

Au verger
Récoltez pommes et poires pour la conservation. Pour pouvoir croquer à pleines dents ces fruits délicieux jusqu’à Noël et au-delà, il faut respecter certaines règles. Comme de vous assurer que les variétés de votre verger sont aptes à la conservation: Doyenné du Comice, Passe-Crassane, Angélys pour les poires; Reinette grise du Canada, Belle de Boskop ou Delbard Jubilé pour les pommes, pour ne citer que celles-là. La cueillette proprement dite se fait par temps sec et au bon stade de maturité. Pour cela, soulevez les fruits légèrement en les tournant d’un quart de tour: s’ils se détachent, c’est qu’ils sont mûrs à point. Les fruits malades, véreux, tombés ou ayant subi des chocs, ne peuvent être stockés et doivent être consommés rapidement. Laissez ensuite vos pommes et vos poires «en observation» pendant environ une semaine afin de repérer et d’écarter ceux qui présentent des anomalies, comme le développement de moisissures par exemple. Placez ensuite les fruits sélectionnés sur une seule couche et sans qu’ils se touchent, dans des cagettes ou clayettes préalablement lavées et désinfectées, et déposez-les à l’abri de la lumière, dans un local frais (autour de 10°C), modérément humide (entre 65 et 85%) et bien ventilé. Procédez par la suite à des contrôles réguliers afin de retirer les fruits abîmés ou pourris avant qu’ils ne contaminent leurs voisins.

Sur votre agenda

• 11-12 octobre: Vieilles pierres, jeunes plantes, Saint-Marcel-de-Félines (Loire).

• 17-18-19 octobre: Journées des plantes d’automne de Courson (Essonne).

• Jusqu’au 19 octobre: 14e festival des jardins à la Saline royale d’Arc-et-Senans (Doubs).

• Jusqu’au 22 octobre: Jardins en scène en Picardie

• Jusqu’au 2 novembre: 23e festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).

• Jusqu’au 2 novembre: Exposition Jardins de châteaux à la Renaissance au Château de Blois (Loir-et-Cher).

• 8-9 novembre: Journées des plantes, Château de Bonrepos-Piquet (Haute-Garonne).

• 29-30 novembre: Journées de l’arbre, de la plante et du fruit, Saint -Jean-du-Gard (Gard).

Leave a Reply