perturbez les noces du «ver» de la pomme

avril 27th, 2014

 

Les pommes ou les poires véreuses peuvent avoir un certain charme. Beaucoup de gens y voient notamment la preuve que ces fruits ont été produits de façon «naturelle», sans d’horribles pesticides si décriés de nos jours. Là encore tout est question d’équilibre. Et de mesure. Si tout bon jardinier qui se respecte est prêt à laisser leur part aux «vers» ou, plus précisément, aux chenilles du carpocapse du pommier et du poirier (Cydia pomonella), encore faut-il que ces gloutonnes n’abusent pas de sa générosité. «Jardinier tant qu’on voudra mais pas amphitryon!» aurait pu chanter Georges Brassens. Or, c’est malheureusement ce qui arrive un peu trop souvent…

En cas de forte infestation, une grande partie de la récolte du verger peut être affectée par les mandibules de ces écornifleuses avec son lot de fruits abîmés, pourris ou difformes qui ne se conserveront pas ou très peu.

Pendant longtemps les insecticides chimiques ont été le seul moyen de contenir les larves de ce minuscule papillon nocturne d’à peine 20 millimètres d’envergure, reconnaissable à ses ailes postérieures grisâtres auréolées à leur extrémité d’une tâche brune. Mais aujourd’hui, des méthodes biologiques éprouvées ont vu le jour, comme le piégeage par phéromones sexuelles.

L’idée, toute simple, consiste à perturber la noce de ces indélicats lépidoptères en brouillant leur correspondance amoureuse. Pendant la période nuptiale, qui débute en ce moment lorsque les fruits commencent à se former et dure jusqu’à fin août, la femelle carpocapse émet des substances affriolantes pour les mâles de son espèce qui sont irrésistiblement attirés vers elle en vue de s’accoupler. Des dispositifs ingénieux, appelés pièges delta (voir photo ci-dessous), permettent, une fois installés dans les arbres, de leurrer les prétendants grâce à une petite capsule imbibée de phéromones femelles déposée sur une feuille de glu où ils se font prendre. Résultat garanti.

 

À partir de trois individus capturés par semaine, un traitement s’impose soit avec des insecticides biologiques, à base de Bacillus thuringensis (une bactérie toxique pour les papillons) ou de carpovirusine (un virus qui s’en prend directement au parasite), soit au moyen d’insecticides systémiques (deltaméthrine, cyperméthrine). Véhiculés par la sève, ces derniers ont l’avantage de tuer les larves mêmes si elles ont déjà pénétré à l’intérieur du fruit – ce que ne peuvent plus faire les substances qui agissent par contact. En revanche, ils ont l’inconvénient, tout comme d’ailleurs les spécialités à base de Bacillus thuringensis recommandées en agriculture bio, d’être toxiques pour les abeilles. Fort heureusement, les traitements ont lieu après la floraison, à une période où les insectes pollinisateurs ne fréquentent plus guère pommiers et poiriers. Mais, deux précautions valant mieux qu’une, prenez soin de traiter tôt le matin ou au crépuscule lorsqu’abeilles et bourdons sont couchés.

On l’aura compris, le piégeage permet au jardinier de n’intervenir que lorsque le parasite dépasse un certain seuil de nuisibilité. Ce qui a le grand avantage d’éviter les traitements préventifs réalisés «à l’aveugle» et, au final, de réduire le nombre de passages de pulvérisateur.

Cela dit, il est possible de lutter contre le carpocapse en recourant uniquement aux phéromones. Pour cela, il suffit d’installer un piège pour trois à quatre arbres, de manière à leurrer le maximum de mâles et empêcher la fécondation des femelles qui, du coup, resteront stériles.

Problème: il faut s’assurer que tous les jardiniers de votre voisinage installent des pièges chez eux, sinon «leurs» femelles carpocapses, qui auront réussi à s’accoupler, viendront pondre sur vos arbres. Autre souci, à raison de 15 euros en moyenne par piège, le procédé peut s’avérer fort coûteux…

● Au potager

Arrosez vos radis. La racine de ces petits légumes peut être parfois terriblement piquante, au point d’en être immangeable! La faute à des composés soufrés voisins de ceux que l’on retrouve dans les graines de moutarde dont les radis sont de proches parents. Pour éviter ce genre de désagrément, semez ces derniers dans un endroit frais, pas trop exposé au soleil et surtout arrosez les régulièrement dès que le temps et le sol commencent à être secs. Ce qui est le cas en ce moment dans bon nombre de régions et risque encore de durer si l’on en croit les prévisions de Météo Consult, à l’exception notable de cette fin de semaine. En plus les arrosages fréquents sont un moyen tout ce qu’il y a de plus «bio» de lutter contre les altises, petits coléoptères noirs qui dévorent les feuilles. Pensez enfin à manger rapidement vos radis une fois que leur racine est bien formée: plus ils séjournent en terre et plus ils deviennent piquants et creux. Le mieux consiste à semer ces crucifères par petites quantités toutes les deux à trois semaines selon votre rythme de consommation. Ainsi vous disposerez en permanence de radis frais et savoureux que vous pourrez déguster sans avoir l’impression d’avaler un pot de… moutarde.

● Dans vos haies

Taillez les forsythias. À peine défleuris ces beaux arbustes printaniers doivent être taillés dans les règles. En effet, leurs délicates fleurs jaunes, qui illuminent les haies au sortir de l’hiver, n’apparaissent que sur les rameaux âgés de deux ans. Par conséquent, il faut susciter à chaque fin de printemps l’apparition de nouvelles branches, en éliminant les plus anciennes. Le fait de couper ces dernières à la base favorisera l’émergence de pousses vigoureuses dont les rameaux secondaires s’orneront de guirlandes de fleurs au printemps… 2016. En revanche vous épargnerez les jeunes branches qui ont poussé la saison dernière. Car ce sont elles qui fleuriront l’an prochain!

 

 

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