Au jardin ce week-end: gardez votre pelouse bien verte

mai 31st, 2014

Au jardin ce week-end: gardez votre pelouse bien verte
Home LIFESTYLE Jardin
Mis à jour le 30/05/2014 à 18:32
Publié le 30/05/2014 à 17:00

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Avec le temps humide et frais de ces 15 derniers jours, il y en a au moins une qui se porte à merveille: c’est la pelouse. À part elle et les salades, comme ces splendides batavias rouges grenobloises dont on a hâte de croquer les feuilles finement gaufrées, tout ou presque végète au jardin. Les lobélias et les sunsatias achetés l’autre jour à Courson donnent littéralement l’impression de claquer des feuilles sans parler des courgettes et des poivrons, quasiment à l’arrêt depuis une semaine, et des haricots si blêmes qu’il va falloir les ressemer. Le tout, en s’arrangeant pour que la cueillette ne tombe pas au beau milieu des vacances. Quand il n’y a personne pour les ramasser… Dans une activité aussi dépendante du climat que le jardinage, on ne gagne pas à tous les coups. Inutile de se lamenter, c’est la loi du genre.

Écrin de verdure

Dans ce contexte morose, le spectacle de la pelouse verte et grasse à souhait a quelque chose de réconfortant. Quand on parvient à la tondre, en slalomant entre les gouttes et les averses, elle prend l’aspect d’un beau tapis vert, moelleux et satiné, qui s’illumine en fin de journée lorsque le soleil rasant parvient à trouer les nuages. Sur le coup, on rêve de pérenniser cet écrin de verdure digne des plus beaux jardins anglais. Mais on ne peut pas tout avoir à la fois, car ce qui est bon pour l’herbe ne l’est ni pour les tomates, ni pour les dahlias ou les rudbeckias que l’on a quand même envie de voir rougir et pousser! Dans quelques semaines, lorsque l’astre du jour dardera à nouveau ses puissants rayons et que l’eau du ciel cessera de tomber, la première prendra un teint de paille quand les seconds trôneront en majesté dans le potager et les massifs. Les uns grandiront quand l’autre diminuera. Là encore c’est la loi du genre, mais il y a moyen de retarder l’échéance, de garder verte sa pelouse aussi longtemps que possible, sans pour autant faire exploser sa facture d’eau.

Inutile d’arroser
De fait, il est parfaitement inutile -et anti-écologique- d’arroser sa pelouse avec de l’eau, qui plus est, traitée à grands frais pour être potable. Non seulement vous allez gaspiller, sur une saison, des dizaines, voire des centaines, de mètres cubes d’eau, mais cela ne servira quasiment à rien. Car dès la fin de l’été, avec le retour de la pluie et de la fraîcheur, votre gazon reverdira tout naturellement. Que vous l’aspergiez d’eau ou pas. Mieux vaut, par conséquent, vous concentrer sur les besoins hydriques des plantes qui en auront réellement besoin au moment des grosses chaleurs: arbres et arbustes plantés récemment, légumes et fleurs. Nous y reviendrons.

Ne coupez pas trop ras

Évitez, pour commencer, d’avoir la main, ou plutôt la lame, trop lourde. Certes, il peut être tentant d’infliger à sa pelouse une coupe bien rase, façon légionnaire, histoire de «repasser» le moins souvent possible. C’est évidemment plus confortable mais c’est aussi le plus sûr moyen de l’épuiser et de la transformer en paillasson. Non seulement le bon coup de scarificateur donné en mars pour la régénérer, en éliminant la mousse et le vieux paillis qui l’étouffait, n’aura servi à rien (vu le mal que vous vous êtes donné, c’est un peu dommage) mais votre herbe, affaiblie, sera plus sensible à la concurrence d’espèces invasives comme le trèfle blanc ou les renoncules rampantes qu’il est ensuite très difficile de contrôler. Sauf à recourir à des herbicides anti-dicotylédones à base de 2,4 D dont l’emploi est déconseillé si vous avez des animaux brouteurs occasionnels comme votre chien ou réguliers comme… vos poules. Eh oui, ces braves gallinacées ne picorent pas que du grain! En outre vous pourrez dire adieu aux traînées de pâquerettes qui égaillent la pelouse au mois de mars.

En résumé, ne tondez jamais en dessous de 5 cm et remontez la hauteur de coupe au fur et à mesure que l’on avance vers l’été jusqu’à 7-8 cm. Et pour bien faire, munissez-vous d’une tondeuse à main qui coupe l’herbe à la manière d’une paire de ciseaux. Les tondeuses mécaniques à lame rotative, surtout si cette dernière est mal aiguisée, ont en effet l’inconvénient de blesser l’extrémité des feuilles qui prend alors une teinte pailleuse, du plus mauvais effet. Problème: il ne faut pas avoir des milliers de mètres carrés à tondre!

Soignez l’alimentation
Si le trèfle blanc a proliféré au point d’étouffer le reste, procédez à des apports d’engrais azoté juste avant ou après une pluie afin de ne pas brûler l’herbe. Les nitrates étant plus rapidement assimilés par la graminée, celle-ci reprendra peu à peu le dessus jusqu’à ce que votre pelouse retrouve un bon équilibre (il n’est pas question d’éradiquer le trèfle!). Plus globalement, pensez à nourrir cette dernière avec un engrais spécial gazon ou en épandant à la fin de l’automne, quand il n’est plus question de s’étendre sur votre tapis vert, du compost bien décomposé que les lombrics se feront un plaisir de boulotter avant de le réinjecter dans le sol, près des racines.

Dans vos massifs
• Tuteurez les grandes vivaces. Avec le poids de l’eau sur leurs feuilles et leurs inflorescences, pivoines, digitales et delphiniums s’effondrent ou penchent dangereusement. Pire que la tour de Pise! Redressez délicatement tout ce joli monde -un bris de tige est si vite arrivé- et confectionnez une sorte de bouquet vivant que vous nouerez à un tuteur en bambou ou un mince piquet de bois avec de longs brins de raphia ou de la ficelle de sisal. Adaptez la hauteur du support afin qu’il se fonde dans le décor. Rien de plus laid qu’un massif hérissé de ces pointes disgracieuses! Faites la même chose avec vos dahlias ou vos roses trémières, actuellement en pleine croissance. Un coup de vent étant vite arrivé, la même mésaventure les guette lorsqu’ils fleuriront à leur tour, dans quelques semaines.

• Plantez des glaïeuls d’Abyssinie.

 

Il est encore temps de mettre en terre les bulbes de cette fabuleuse iridacée, originaire d’Afrique du Sud, dont les fleurs blanches maculées d’un cœur noir embaumeront votre jardin tout l’été. Le parfum du glaïeul d’Abyssinie (Acidenthera murielae) est si puissant qu’on le perçoit à des mètres à la ronde. Plantez ses «oignons» par groupe de cinq ou dix dans une rocaille ou un massif bien ensoleillé à une dizaine de centimètres de profondeur en veillant à garnir le fond de graviers pour assurer un bon drainage.

Sur votre agenda

• Jusqu’au 1er juin: 3e édition de Paroles de jardiniers organisée par Tourisme Yvelines.

• Du 29 mai au 19 juillet: Le jardin pour la Terre, Arlanc (Puy-de-Dôme).

• 30, 31 mai et 1er juin: 12e Rendez-vous aux jardins sur le thème de l’enfant. Plus de 2.300 jardins d’exception ouvrent leur porte dans toute la France.

• 31 mai-1er juin: 12e Fête des jardins du Rivau, à Léméré (Indre-et-Loire).

• 31 mai-31 août: Manifestation Flora japonica au jardin botanique de l’université de Strasbourg

• Jusqu’au 2 novembre: 23e Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).

• Du 6 au 9 juin: 11e Journées Jardins, Jardin au Parc des Tuileries à Paris.

• 8-9 juin: Jardins éphémères au Domaine de Kerguéhennec (Morbihan).

• 14-15 juin: 3e Rencontres botaniques de Varengeville (Seine-Maritime).

 

Leave a Reply