Les jardins pâtissent aussi du mauvais temps

août 17th, 2014

Les jardins pâtissent aussi du mauvais temps
Home LIFESTYLE Jardin
Mis à jour le 15/08/2014 à 15:49
Publié le 15/08/2014 à 09:19
Après un mois et demi de pluies entrecoupées de courtes séquences ensoleillées, les jardins ont rarement été aussi verts. Mais l’humidité favorise aussi le développement des maladies, retarde la floraison et perturbe le calendrier des travaux. Il serait grand temps que l’été commence!

Le mauvais temps ne perturbe pas que les vacanciers. Ceux qui restent chez eux – ou qui sont rentrés – et qui aimeraient profiter de leur jardin ou de leur balcon en sont également pour leurs frais. Après un mois de juillet exceptionnellement pluvieux et un mois d’août en passe de battre un record de précipitations, les sols sont trempés, les maladies s’installent et certaines plantes à fleurs commencent à donner des signes de fatigue. Seul le quart sud-est du pays (hormis la Corse) est, pour l’instant, épargné par ces intempéries.

Certes, tout n’est pas négatif. Les pelouses, par exemple, n’ont jamais été aussi vertes et grasses pour un mois d’août. De vrais gazons anglais! Sauf qu’il est quasiment impossible de s’allonger dessus. Encore moins d’y pique-niquer. D’ailleurs, dans bon nombre de régions, tout ce qui est parasol et mobilier de jardin est resté la plupart du temps plié ou remisé…

Triomphe du «vert»
Le triomphe du «vert» ne se limite pas aux carrés d’herbe. Les arbustes des haies, les rosiers et la plupart des plantes à massifs arborent de longues tiges aux feuilles vert sombre, gorgées de sève, donnant l’image, un peu trompeuse, d’une végétation débordante de santé. Car la médaille a, là aussi, son revers.

«Les averses abondantes et les nuits fraîches pour la saison retardent la floraison et favorisent le développement de maladies comme l’oïdium», constate Michel Grésille, président de la section plantes vivaces de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF). «En outre, certaines plantes, armées pour supporter la chaleur et la sécheresse mais sensibles à l’excès d’eau, comme les pétunias, les géraniums ou les fuchsias, souffrent beaucoup cette année.» Sans parler des espèces méditerranéennes qui, comme la lavande, ne supportent pas de garder longtemps les pieds, ou plutôt les racines, dans l’eau.

Parasite impitoyable
Au potager, le tableau est tout aussi contrasté. Les légumes à feuilles (salades, épinards, blettes) ou à racines (carottes, betteraves rouges, céleri) sont à la fête. Même chose pour les plantes condimentaires comme la sauge, la ciboulette et surtout le basilic. Ce Provençal qui déteste pousser en plein soleil a rarement été aussi beau que cette année!

En revanche, les espèces estivales (aubergines, courgettes, poivrons) ont bien du mal à faire parvenir leurs fruits à maturité. Ne parlons même pas des melons ou des pastèques, qui ne donneront pratiquement rien au nord de la Loire, même avec des plants greffés. Côté parasitisme, le mildiou a dévasté les pommes de terre et les tomates insuffisamment protégées contre ce parasite impitoyable. Les jardiniers qui ont fait l’impasse sur les traitements préventifs, à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, peuvent se mordre les doigts: ils ne récolteront rien ou presque.

L’alerte est également chaude au verger où pommiers, poiriers et pêchers sont menacés par un autre ennemi: la moniliose, un champignon microscopique qui pourrit leurs fruits sevrés de soleil. La qualité de la récolte s’annonce, du coup, très moyenne: les prunes reines-claudes et les mirabelles manquent singulièrement d’arômes et de sucre et, à moins d’une belle arrière-saison, il est à craindre qu’il en soit de même pour les pommes, les poires ou les raisins de la treille.

Impossible de procéder aux semis
Autre inconvénient de cet été pourri: le calendrier des travaux prend du retard. Impossible de procéder aux semis de salades et de légumes d’automne quand le sol est transformé en gadoue. Idem avec les poireaux qu’il faut faire patienter en jauge avant de pouvoir les repiquer. Quant aux mauvaises herbes, elles prospèrent comme jamais. S’il est relativement facile d’en arracher certaines (séneçons, pissenlits, graminées estivales…), pas question, tant que le sol n’aura pas séché un peu, de donner le moindre coup de binette ou de motoculteur dans les plates-bandes et les planches du potager. Or, il y en aurait bien besoin!

Leave a Reply