Au jardin ce week-end : préparez-vous un bel été fleuri

avril 5th, 2014

Au jardin ce week-end : préparez-vous un bel été fleuri

Les cosmos, faciles à cultiver, se ressèment tout seuls.
 

Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.

Dans vos massifs

• Semez les annuelles. Le printemps ne durera pas. D’ici peu, la ribambelle de tulipes, de jacinthes, de narcisses ou de giroflées qui illuminent votre jardin auront irrémédiablement fané. Les unes s’épuiseront à produire leurs graines pour la génération future quand les autres s’emploieront, en toute discrétion, à reconstituer de nouveaux bulbes qui fleuriront la saison prochaine. Fantastique cycle de la vie! Heureusement, les ancolies, les campanules et les iris ne tarderont pas à prendre le relais. Sans oublier les delphiniums, les pivoines et les digitales. Pas question en effet de laisser votre petit coin de paradis privé de fleurs pendant de longues semaines. Mais la splendeur de ces élégantes est elle aussi éphémère. Il est donc grand temps de penser à l’après. C’est-à-dire aux fleurs annuelles qui, dès la fin juin et jusqu’aux gelées de l’automne, feront resplendir à leur tour vos massifs. Le tout aux côtés d’autres valeurs sûres comme les dahlias et les cannas, que vous aurez d’ici là remis en terre, ou les rudbeckias et les sauges qui ont passé l’hiver en place.

Pour bien faire, les semis en pleine terre ne doivent pas intervenir avant fin avril début mai en particulier dans la moitié nord du pays, le temps que le sol se réchauffe. Mais vous pouvez prendre un peu d’avance en semant dès à présent sous un châssis ou dans des mini serres en plastique que vous installerez dans la véranda ou près d’une fenêtre. Procédez comme indiqué il y a trois semaines pour les semis de tomates. Dès que vos plants seront suffisamment vigoureux vous n’aurez plus qu’à les repiquer à leur emplacement définitif.

Les ipomées sont idéales pour masquer un grillage.
 

Vous avez l’embarras du choix selon vos goûts et les caractéristiques de votre jardin (exposition, type de sol). Parmi les classiques, relativement faciles à réussir, citons le cosmos, l’eschscholzia (ou pavot de Turquie), la capucine ou encore la nigelle de Damas. Cerise sur le gâteau, elles ont l’avantage de se ressemer toute seule d’une année sur l’autre au point de devenir parfois un peu envahissantes. Mais il y a aussi l’adonis d’été (ou goutte de sang), la délicate alysse odorante, l’œillet ou la rose d’Inde (que vous pourrez planter près de vos tomates), les ficoïdes (sortes de marguerites aux pétales multicolores finement découpés) et bien d’autres encore. Enfin, sachez qu’il n’y a pas mieux pour habiller un grillage, une palissade ou une rampe d’escalier que d’y faire grimper des ipomées dont les fleurs aux tons roses, mauves et bleus sont un véritable enchantement lorsqu’elles se déploient au petit matin.

• Surveillez les pucerons. Ils sont de retour! Ces minuscules insectes dont on recense pas moins de 4.000 espèces commencent déjà à faire leur apparition notamment sur les jeunes boutons de rosiers. Si l’infestation n’est pas trop importante, vous pouvez venir à bout de ces suceurs de sève qui épuisent la plante tout en lui inoculant des maladies virales (inoffensives pour l’homme), en les aspergeant de savon noir à raison de 25

 

grammes par litre d’eau (le savon bouche les orifices respiratoires des insectes). Vous pouvez également recourir à un insecticide biologique à base de pyrèthre. Inconvénient: pour être efficace cette stratégie implique une surveillance régulière de vos plantes car ces traitements, peu rémanents, doivent être répétés souvent. En cas de forte attaque, et si vous n’avez pas matériellement le temps de procéder de la sorte, en particulier si votre jardin se trouve dans votre résidence secondaire, pulvérisez un insecticide systémique à action prolongée, en veillant à traiter le soir ou le matin de très bonne heure afin de préserver les insectes pollinisateurs.

Au potager

• Il est trop tôt pour planter les tomates. Chaque année c’est la même histoire. Nous ne sommes que début avril et les rayons des jardineries regorgent déjà de plants de tomates, concombres, melons, poivrons, aubergines, potirons et j’en passe. Autant de plantes qui, au moins dans une large moitié nord du pays, ne doivent pas être plantées en extérieur avant la mi-mai, c’est-à-dire dans 5 semaines au plus tôt. À croire que producteurs et distributeurs de plantes n’ont jamais entendu parler des fameux saints de glace (saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais, fêtés les 11, 12 et 13 mai)! Sauf si vous disposez d’un abri (véranda, châssis, serre…) dans lequel vous pourrez stocker ces grandes frileuses bien au chaud vous devez absolument résister à la tentation. En outre, la terre étant encore froide de l’hiver, vos plants, s’ils ne gèlent pas, risquent de végéter, donc de s’affaiblir, et d’être plus vulnérables à des attaques de parasites. Vous pouvez en revanche tenter l’aventure si vous envisagez de faire pousser quelques pieds de tomates sur votre balcon ou votre terrasse comme cela se fait de plus en plus. À condition qu’ils soient exposés plein sud, ces mini jardins «suspendus» profitent en effet du microclimat plus chaud de la ville (réverbération des murs, chauffage urbain, abri contre le vent). En outre vous pourrez plus facilement les protéger avec un voile d’hivernage, voire carrément les rentrer, si le froid menace. Je vous conseille malgré tout d’attendre au moins la mi-avril.

• Mais c’est bon pour les choux! Brocolis, choux-fleurs, choux à pomme lisse (cabus) ou frisés, choux de Bruxelles: les plants que vous avez semés le mois dernier sous abri chauffé ou que vous pouvez dès à présent acquérir dans le commerce sont désormais aptes à prendre place dans le potager. Espacez-les de 50 cm en tous sens, paillez et arroser régulièrement car ces légumes sont de grands assoiffés. Pour hâter leur croissance, recouvrez-les, au moins au début, d’un tunnel plastique que vous retirerez dès qu’ils auront pris suffisament de volume. Comme vous n’êtes pas seul à les apprécier, prenez le temps de surveiller leurs ennemis particulièrement nombreux. À commencer, surtout en cette saison, par les altises (minuscules coléoptères noirs et sauteurs), les pucerons et… les pigeons. Pour empêcher ces derniers de broûter littéralement votre récolte, protégez votre jeune plantation avec un filet anti-oiseaux.

Sur votre agenda

• 4-5-6 avril: 30e fête des plantes de printemps. Domaine de Saint-Jean-de-Beauregard (Essonne)

• 19-20-21 avril: 20e fête des plantes et des poules au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire)

• 20 avril: 7e fête des plantes et des fleurs de Locmariaquer (Morbihan)

• 26-27 avril: Fête des plantes de Schoppenwihr (Haut-Rhin)

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