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LA GREFFE EN COURONNE

 

La greffe en couronne

Pour les sujets de fort diamètre


Elle se pratique sur des arbres dont le diamètre est trop important pour accepter les autres greffes de rameaux détachés. On la réserve surtout aux opérations de sur-greffage : changer la variété produite par un arbre adulte ou greffer un « spontané » déjà âgé. Opération assez mutilante, elle ne réussit bien que sur les arbres à pépins.

Comme pour toutes les greffes de printemps, elle exige que les greffons soient encore endormis et qu’en revanche le PG soit très réveillé. Pour le pommier, la couronne est réalisée à l’époque où cette espèce commence sa floraison.

On peut l’exécuter au niveau du tronc ou au niveau de chacune des charpentières. On peut étaler sur deux ou trois ans le greffage successif des charpentières, celles non encore greffées jouant alors à plein leur rôle de tire-sève.

Sur le shéma ci-dessus, cinq charpentières ont été regreffées et trois ont été provisoirement conservées; elles vont jouer le rôle de tire-sève et seront greffées la prochaine saison

Une bonne ligature est nécessaire et un engluage parfait de toutes les parties à vif, y compris l’extrémité des greffons, est indispensable.

GREFFES d’YEUX

Au début et surtout en fin d’été, on peut aussi greffer. Ce sont des greffes d’yeux. L’écussonnage et le chip budding sont les deux principales techniques pour l’amateur.

La greffe à l’œil dormant

Les greffes à œil dormant (écusson ou chip budding) s’exécutent en fin d’été, quand le flux de sève élaborée descendant ralentit, mais est encore actif. Le cambium doit se soulever aisément. Si ce n’est pas le cas, deux seaux d’eau au pied des P.G. et l’on repousse l’opération à trois jours. Techniques faciles et universelles, elles conviennent à a peu près toutes les espèces fruitières mais sont réservées aux P.G. jeunes (diamètre de 4 à 30 mm). Elles doivent être ligaturées sans engluage. Les greffons sont prélevés le jour-même, sur du bois de l’année correctement aoûté. Éviter d’utiliser les yeux situés à l’extrémité du rameau (trop tendres). Pour éviter tout dessèchement, les feuilles sont ôtées des rameaux, mais on laisse une partie du pétiole (la queue de la feuille). Les rameaux greffons sont conservés dans un linge ou un papier humide. Ou dans une bouteille plastique à eau minérale. Selon le type d’arbre souhaité, on greffe à différentes hauteurs sur le tronc du P.G., voire directement au collet quand l’espèce a tendance à percer trop de gourmands sous le point de greffe (cas du rosier sur canina).

Soins avant la greffe:

Le P.G. doit être bien en sève. Le cas échéant, arroser copieusement l’avant veille. Supprimer les brindilles en dessous du point choisi pour la greffe. Essuyer proprement la portion de tige où sera faite la greffe. Réduire de moitié la ramure supérieure.

Soins après la greffe:

Vérifier trois semaines après, l’état du pétiole : il doit tomber seul. Au printemps suivant, lier le rameau issu du greffon de façon lâche à la tige du P.G. En mai juin, réduire la ramure restante des deux tiers. À la fin de l’été, désongleter entièrement.

La levée du greffon

La levée du greffon doit se faire rapidement, sans à-coups, et sans risque de coupure. La position des mains et du rameau, illustrée ci-dessous, est efficace et sans danger.

Greffon tenu de la main gauche, l’extrémité est soutenue par l’index. Greffoir, tenu de la main droite. Le pouce droit est maintenu fixe, posé sur le rameau.
Le greffoir n’est pas lancé : il glisse progressivement par la fermeture de la pince de la main droite.
Le symétrique marche pour les gauchers; ne pas oublier dans ce cas, d’inverser aussi le sens de l’affûtage du greffon.

Position du greffoir


Le conseil, souvent donné, de retirer l’esquille de bois pouvant rester sous l’écusson est sans intérêt et quelquefois même préjudiciable à la réussite. La réussite régulière des « chip budding » (chip = esquille)  prouve l’inutilité de cette pratique.
A écusson levé selon la méthode page précédente.
B préparation du P.G. : incision horizontale et verticale, soulèvement des lèvres.
C insertion de l’écusson (tenu par le pétiole)
D l’extrémité de l’écusson dépassant est coupée sur l’incision horizontale
E ligature laissant libres l’œil et le pétiole

Le chip budding

Cette méthode donne des résultats analogues. On la préfère à l’écussonnage quand le diamètre du P.G. est très faible (<10 mm).

Chip budding1- levée du chip : incision inférieure. 2- levée du chip : incision supérieure. 3- le chip prélevé. 4- logement entaillé sur le P.G. 5- pose du chip. 6- ligaturage.
Rechercher des rameaux greffons de diamètre analogue à celui du P.G. Quand ceci n’est pas possible, (greffons fins et P.G. gros) le chip doit être posé de telle façon que greffon et P.G. coïncident au moins sur l’un des cotés.

Dans le cas figuré à gauche, on a posé esthétiquement le chip au centre, mais la soudure ne se fera, au mieux, que par la partie inférieure et en aucun cas sur les bords latéraux. A droite, on a déporté le chip de façon que tout le bord gauche du chip coïncide sur toute sa longueur avec la lèvre gauche de l’entaille du P.G., la soudure est assurée.

RAPPEL : ce n’est pas par le bois que s’opère la soudure, mais par le cambium.

Greffe à l’œil poussant

Les greffes d’yeux peuvent aussi se pratiquer beaucoup plus tôt en saison (mai- juin). On les appelle alors « greffes à œil poussant ».  La seule limite à cette technique est la difficulté de trouver, à cette période, du bois suffisamment « aoûté » pour y prélever des greffons de qualité. C’est la technique préférée des amateurs pour greffer les rosiers sur églantier. C’est un plaisir de voir dans les semaines qui suivent le greffon démarrer.

Jardiner avec la Lune ou avec Jupiter?

La foi fout le camp.
Les églises sont désertes. Sauf les jours où elles sont utilises comme salles de concert de rock ou de gospel.
Pourtant, le besoin de croire aux forces irrationnelles demeure chevillé au corps (ou à l’âme ?) des bipèdes.

Les néo-jardiniers, à peine débarqués des grandes villes, récitent leurs sourates lunatiques et s’enquièrent, avec le sérieux imperturbable d’un pasteur hollandais, des phases de la lune les plus favorables au semis des carottes ou au buttage des artichauts.
Oubliant qu’Olivier de Serres, il y a maintenant plus de quatre cents ans, raillait déjà ces croyances magiques…

« Celui qui est trop lunier, n’emplira pas son panier »

Il pressentait les dernières découvertes agronomiques… Car ce ne serait pas tant la lune, mais plutôt Jupiter et, surtout, ses satellites, qui exerceraient l’influence la plus décisive sur l’évolution de nos potagers.
Et c’est qu’il en a, Jupiter, des satellites. Plus d’une soixantaine au dernier recensement, et l’on en trouve chaque année de nouveaux. Un bazar tel qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Pour faire court, et en simplifiant outrageusement, on ne considèrera que ses quatre satellites principaux, découverts en 1610, par Galilée : Io, Europe, Ganymède et Callisto.
Leurs effets respectifs sur les cultures seraient les suivants

  • Callisto (constitué d’un mélange de roches et de glace) influerait sur la rusticité des plantes…
  • Ganymède (qui possède un noyau de fer) aiderait à lutter contre les chloroses ferriques
  • Io (avec son atmosphère riche en SO2) exercerait une influence efficace contre les attaques cryptogamiques.
  • Quant Europe, c’est elle (on pouvait aisément le deviner) qui veille à la bonne conduite des jachères et conditionne les récoltes de subventions juteuses.

Tel est l’état actuel (encore fluctuant) de l’étude des relations entre l’astronomie et le jardinage.
Les jardiniers vont-ils être bientôt contraints d’investir dans de coûteux télescopes ?
Aux jardiniers qui débutent, je conseillerais, dans un premier temps, de se limiter à la fourche bêche, à la binette et au râteau. S’ils leur reste quelques €uros, un thermomètre pourrait éventuellement les aider à décider s’ils doivent on non semer ou sortir un voile d’hivernage..

RESTAURER UN VIEIL ARBRE

On ne peut rajeunir un animal, mais on peut redonner une jeunesse à un vieux pommier décrépit…

Quelques rappels botaniques

Vitesse de circulation des flux de sève et orientation du rameau

Les flux de sève (sève brute : des racines aux feuilles et sève élaborée : des feuilles aux racines) ont des intensités différentes selon l’orientation des rameaux dans lesquels ils circulent.

– Circulation importante et rapide dans le rameau vertical, conférant vigueur de végétation et formation d’yeux à bois.

– Circulation réduite et ralentie dans le rameau horizontal, entraînant la formation d’yeux à fleur (et donc à fruits).

Avec toutes les variantes intermédiaires, quand le rameau est plus ou moins oblique.

Évolution dans le temps du rameau

À sa naissance, le rameau pousse vigoureusement et bien droit : c’est le gourmand (c’est lui que l’on recherchera et prélèvera comme greffon). Très forts flux de sève, ascendante et descendante

Après quelques années de pousse, le rameau, forci, commence à s’incliner sous le poids des premiers fruits.

Cette arcure naturelle se poursuit, le rameau sur lequel s’installe un nombre croissant de bourses devient la branche fruitière et tend vers l’horizontale. La circulation de sève se ralentit

Avec le temps, la branche fruitière, sous le poids de fruits trop nombreux, dépasse l’horizontale et pique vers le sol ; cette branche vieillissante devra être rajeunie ou remplacée.

Évolution dans le temps de l’architecture de l’arbre

  • Stade juvénile: majorité de rameaux verticaux, l’arbre poursuit sa croissance et ne porte pas (ou peu) de fruits
  • Maturité : chaque charpentière se prolonge de plusieurs branches fruitières, inclinées et tendant vers l’horizontale. Ces branches continuent cependant de produire des gourmands. L’architecture générale de l’arbre reste aérée. L’arbre est en état d’équilibre : le volume aérien est proportionné au volume souterrain qui l’alimente.
  • Décrépitude: le volume aérien poursuit sa prolifération. Un nombre excessif de branches se sont installées sur les charpentières. Elles s’entrecroisent en fouillis et constituent plusieurs étages de canopée, empêchant le soleil de pénétrer . L’arbre fabrique de plus en plus de fruits de plus en plus petits. On est bien en peine de trouver un rameau pouvant servir de greffon.

Cette évolution naturelle n’est pas inéluctable. Le règne végétal présente un avantage considérable sur le règne animal : l’arbre peut « se moquer du temps qui passe », quelquefois spontanément (branches brisées par la tempête ou rameaux taillés par les chèvres), mais le plus souvent grâce à l’intervention humaine :

  • – Arcure pour amener une maturité plus précoce
  • – Taille pour maintenir plus longtemps en pleine maturité
  • – Élagage et restructuration pour rajeunir et ragaillardir un fruitier négligé.

Restaurer un arbre fruitier abandonné

Débroussailler toute la surface à l’aplomb de la ramure ; cette opération permet à la fois un accès plus facile pour toutes les actions ultérieures et, surtout, supprime la concurrence qu’une végétation indésirable fait à l’arbre.

Regarder l’arbre

– Repérer le bois mort et les drageons de porte-greffe.

– Apprécier la structure générale actuelle de l’arbre. État du tronc.  Volume global de la ramure. Centre encombré ou dégagé (croisement de branches). Nombre et orientation des charpentières. Nombres d’étages de ramure. Densité des bourses à fruits sur les branches fruitières.

– Imaginer le volume racinaire, le ratio actuel volume ramure / volume racinaire, l’architecture idéale pour un retour à l’équilibre

Intervenir

– C’est à dire couper avec tronçonneuse, scie, élagueur, sécateur ou serpette.

– Procéder d’abord aux ablations lourdes et élevées.

– Si besoin, arrimer la branche à couper avec des cordes, pour éviter les dégâts occasionnés par la chute sur les branches à conserver.

– Toujours (presque) faire la coupe sur empattement, sans laisser de « chicot ».

– Parer les plaies à la serpette.

– Ne pas laisser sur place le bois de taille.

L’objectif de l’intervention est de ramener l’équilibre entre les ressources de l’arbre (puissance estimée du système racinaire + surface foliaire directement insolée) et ses consommations (linéaire de rameaux fruitiers à alimenter). Il faut donc réduire la ramure pour retrouver l’optimum de surface foliaire efficace, et pas plus.

Attention : une intervention trop violente risque de trop rajeunir l’arbre: au lieu de lui faire retrouver l’âge adulte, on risquerait de le faire retomber en enfance (prolifération de gourmands et arrêt momentané de fructification)

LA GREFFE, Notions générales

La quasi-totalité des arbres fruitiers sont des arbres greffés, c’est à dire des végétaux composites, constitués d’une ramure appartenant à la variété fruitière spécifique et d’un système racinaire provenant d’un autre arbre : le porte-greffe. La greffe est une technique simple, pratiquée par les jardiniers depuis au moins trois millénaires.

LA GREFFE

Dans la nature, les arbres se reproduisent en disséminant leurs graines (pépins, noyaux). Les graines sont le produit de la fécondation d’un stigmate (organe femelle) d’une fleur par le pollen (mâle) de fleurs provenant, le plus souvent, d’un autre arbre. C’est la reproduction sexuée. Le semis génère des plants vigoureux, sains, mais hétérogènes.

Les variétés fruitières, « créées » par l’homme, ne se reproduisent pas fidèlement par le semis. Si l’on veut reproduire fidèlement une variété, on doit utiliser la voie de la reproduction végétative. Elle repose sur la capacité qu’a un morceau du végétal prélevé à reconstituer l’ensemble des organes du pied « mère ». Les différents modes de reproduction végétative sont : le bouturage, le marcottage, le drageonnage et le greffage. Pour les espèces produisant facilement un bon système racinaire (le figuier, par exemple), le simple bouturage (ou le marcottage) est efficace sans qu’il soit besoin de passer par la greffe. Mais privilégier la bouture plutôt que le drageon, qui perpétuerait la tendance à drageonner. C’est la plaie pour les pruniers..

Dans tous les autres cas, on procède au greffage qui a pour but de reproduire un végétal en lui conservant ses caractéristiques propres. Il consiste à fixer, le plus intimement possible, un végétal ou une portion de végétal, sur un autre, qui lui sert de support, en vue d’obtenir une soudure. La quasi-totalité des arbres fruitiers sont des arbres greffés, c’est à dire des végétaux composites, constitués d’une ramure appartenant à la variété fruitière spécifique et d’un système racinaire provenant d’un autre arbre : le porte-greffe. La greffe est une technique simple, pratiquée par les jardiniers depuis au moins trois millénaires. Outre son rôle incontournable de propagation et sauvegarde des variétés anciennes, menacées d’extinction ou plus simplement devenues introuvables dans le commerce, le greffage, en jouant sur les types de PG, permet de :

  • – cultiver l’arbre sur des sols qui ne lui conviennent pas naturellement, trop ou pas assez calcaires (Pêcher sur Amandier) trop secs ou trop humides .
  • – obtenir des arbres de la taille souhaitée, plus petits, (Poirier sur Cognassier) ou plus vigoureux.
  • – accélérer la mise à fruits (Noyer Royal sur Noyer Noir).
  • – protéger la variété contre certains de ses prédateurs (vigne sur hybrides résistant au phylloxéra)
  • – améliorer le calibre et la qualité des fruits.
  • – ou même, de réaliser des arbres « bizarres » mais utiles pour l’amateur, pour produire des fruits de plusieurs variétés sur un même arbre, .
  • – réunir, sur un seul pied, les deux sexes d’une espèce dioïque (actinidia)
  • – reconvertir un arbre d’une variété en une autre variété plus intéressante
  • – transformer un sauvageon en arbre de verger.

1- LE CAMBIUM (Rappels de physiologie végétale)

Pour croître, garder en pleine santé un corps de plusieurs tonnes et produire chaque année une ou plusieurs centaines de kilos de fruits, l’arbre a besoin de 4 éléments :

  • de l’eau,
  • des sels minéraux qu’il puise dans le sol par ses racines,
  • des rayons du soleil
  • et du gaz carbonique assimilé par ses feuilles.

Formidable laboratoire de synthèse, l’arbre opère en permanence, sauf pendant le repos hivernal, la combinaison de ces 4 aliments pour fabriquer le bois de son architecture, les feuilles (le laboratoire) et les fruits (sa progéniture). Un double courant de liquide nourricier irrigue en continu son corps :

  • – la sève brute, composée d’eau et de sels minéraux, est puisée par les racines. Elle monte par la partie périphérique du bois jusqu’aux feuilles, où, sous l’action de la lumière solaire, elle subit avec le gaz carbonique la synthèse qui la transforme en sève élaborée,
  • – la sève élaborée, aliment complet, mélange d’eau et des composants organiques synthétisés dans les feuilles sous l’action de la lumière , va redescendre, dans toutes les parties de l’arbre pour nourrir les cellules, permettre leur multiplication et le développement des organes : rameaux, bourgeons, écorce, racines. Cette sève élaborée, descendante, circule dans le liber, situé sous l’écorce. Entre ce liber et le bois, une mince (double) couche de cellules appelée assise génératrice ou cambium.

Tout greffeur doit apprendre à bien reconnaître cette couche vitale de l’arbre. Seule partie réellement vivante du tronc, c’est par elle que s’opère la croissance de l’arbre. Elle génère vers l’intérieur, les nouvelles couches de bois, et vers l’extérieur, les nouvelles couches du liber. C’est à ce niveau que doit être inséré le greffon. Pour qu’une greffe réussisse, il faut que les cambiums du porte greffe et du greffon soient mis en contact. C’est la condition nécessaire pour que la soudure s’opère et que la circulation des sèves soit assurée entre ces deux composants de l’arbre greffé.

Entraînez-vous à bien repérer le cambium. La coupe transversale fraîche d’un rameau s’oxyde à l’air, en moins d’une minute. Le cambium, très mince couche de cellules, apparaît sous la forme d’un cercle foncé séparant le bois blanc jaunâtre et le liber (écorce jeune) , blanc verdâtre. Une autre façon, encore plus spectaculaire pour mettre en évidence le cambium. Quand on prend, pour en faire un manche de fourche, une branche de châtaigner bien en sève et qu’on en détache l’écorce, celle-ci vient, en longues lanières, laissant apparaître le bois qui semble recouvert d’une substance huileuse et brillante, c’est le cambium

2- L’AFFINITÉ

On ne peut greffer une espèce sur n’importe quelle autre. La soudure des deux éléments n’intervient que s’il y a affinité entre le sujet et le greffon. Cette affinité est fonction d’un grand nombre de facteurs, dont principalement la proximité génétique entre cellules du greffon et cellules du porte-greffe. La greffe ne prend jamais quand sujet et greffon appartiennent à des familles botaniques différentes. Quelquefois, quand ils sont de genres différents, mais de la même famille (poirier sur aubépine ou sur néflier). Souvent, quand ils appartiennent au même genre (pêcher ou amandier sur prunier). Presque toujours, quand ils appartiennent à la même espèce. Mais l’affinité ne se manifeste pas en tout ou rien. Entre rejet total du greffon et parfaite symbiose avec le porte-greffe, on rencontre de multiples cas d’affinité imparfaite qui se manifestent par de gros bourrelets au niveau de la soudure ou par le rejet à terme du greffon. Ce défaut d’affinité peut se rencontrer au sein de la même espèce : toutes les variétés de poiriers ne présentent pas entre elles une parfaite affinité. Un manque d’affinité entre PG et greffon n’est pas toujours d’origine génétique : une vigne très précoce type Madeleine dépérit sur un PG tardif.

3- LE BON MOMENT

Les chances de réussite de la greffe sont directement fonction de l’état végétatif du PG et du greffon. La période de greffage est différente selon le type de greffe choisi : les greffes à rameaux détachés (quelquefois appelées greffes de printemps) s’effectuent, en fait, en fin d’hiver, quand la montée de sève brute repart et les yeux du PG commencent à gonfler. Les greffes à œil dormant s’effectuent au contraire en fin d’été, quand le flux de sève élaborée se ralentit. Donner une date précise n’a aucun sens, le réveil de l’arbre ne se produit pas au même moment d’une année sur l’autre, selon le microclimat du lieu, selon qu’il s’agit d’un pommier ou d’un châtaigner.

Ne suivez pas les dictons d’éphémérides : « A la Saint Thrazibule… ».  Servez-vous de vos yeux pour examiner l’état du P.G. Et vérifiez que le P.G.est bien en sève : l’écorce doit se soulever facilement et laisser apparaître un cambium bien brillant.

4- LE BON MATÉRIEL

Un greffoir (écussonnoir ou « à vigne ») est utile, mais un opinel, parfaitement affûté « comme un rasoir » (voir l’affûtage) et bien désinfecté, fait aussi bien l’affaire. Autres outils souvent nécessaires : sécateur, serpette, scie, quelquefois tronçonneuse. Le mastic à greffer, pour panser les plaies, est indispensable pour les greffes à rameaux détachés. Le choix du matériel végétal est fondamental : récolte des greffons, gourmands d’un an, prélevés sur des arbres sains. Conservés tels que leur vitalité ne soit pas compromise. Pour les greffes de printemps, les rameaux sont prélevés en début d’hiver et conservés en chambre froide, ou dans le bac à légumes du frigo, ou encore sous du sable humide au pied d’un mur au nord. Pour les greffes d’été, les greffons sont prélevés le jour-même. On coupe les feuilles en laissant le pétiole et on protège du dessèchement : soit entourés de papier humide et enfermés dans un sac plastique ou logés, avec quelques gouttes d’eau, dans une bouteille (type eau minérale) fermée.

Pourquoi ce blog de bourru ?

De Gaulle, en 58, lançait:
« Croit-on qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? »
Et moi, à 75, une carrière d’écrivain ? J’aurais du commencer beaucoup plus tôt.
Ce blog n’est pas une chronique littéraire,  seulement une annexe pratique à ma participation au forum..  En trois parties:

Une partie technique, sérieuse, sur l’arboriculture fruitière.
Écrire, une bonne fois pour toutes, des fiches-conseil détaillées, et y renvoyer chaque fois que la question est posée, plutôt que de me répéter trente six fois, avec des réponses bâclées..

Une partie rigolade: mes grosses colères..
Un espace de défoulement, avec plein de poil à gratter (et même, quelques boules puantes..), consacré aux sujets tarte à la crème, dont on nous rebat les oreilles.  Et qui me font bouillir.. La Lune, le réchauffement climatique, les omégas 3, Steiner, ses préparations de tête de chien et sa biodynamie, les coquilles d’œufs contre la cloque.. Peut-être même, si le clavier me démange, les plantes panacées vantées dans le supplément agricole des magasines de salle d’attente.. Goji, Stevia, Aloe vera et Consoude des Carpates.
Mes réactions face à ces corne-fesseries sont parfois véhémentes. Si je les  lâchais, sans précautions, au beau milieu des sujets où elles sont évoquées, elles seraient sans doute qualifiées de hors sujet irrévérencieux, voire d’agressions attentatoires à la foi des minorités religieuses.
Je préfère m’en purger un bon coup. Dans un espace privé, réservé à cet usage cathartique exclusif..
Après, ça ira mieux. Du moins, je l’espère..

Une partie poésie.
Pour me faire pardonner mes blasphèmes jubilatoires precédents, je me propose de vous faire partager quelques textes splendides et décalés, les poèmes insolents, écrits par des écrivains de qualité, mais qui, à cause de leur liberté de ton, ont été tenus à l’écart du littérairement correct..

Bonne lecture à tous et, surtout, si vous voulez arroser l’arroseur, ne vous gênez pas..