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Le Mot et la Chose

Abbé de l’Atteignant. (1697 – 1779)

Madame, quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a fait souvent la chose.
Aussi de la chose et du mot,
Devez-vous savoir quelque chose;
Mais je parierais que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose!

Pour moi, voici quel est mon mot
et sur le mot et sur la chose.
J’avouerai que j’aime le mot,
J’avouerai que j’aime la chose.
Autrement, la chose et le mot
Seraient pour moi bien peu de chose.
Mais je crois en faveur du mot
Pouvoir ajouter quelque chose.

Une chose qui donne au mot
Tout l’avantage sur la chose:
C’est qu’on peut dire encore le mot
quand même on ne fait plus la chose!
Et si peu que vaille le mot,
Ma foi, c’est encore quelque chose.
De là, je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose.

Qu’il ne faut ajouter au mot
Qu’autant que l’on peut quelque chose
Et que pour le temps où le mot
Se présentera sans la chose,
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose!
Pour vous, je crois qu’avec le mot,
Vous voyez toujours autre chose.

Vous dites si gaiment le mot,
Pour mériter si bien la chose
Près de vous, la chose et le mot
doivent être une même chose.
Et vous n’avez pas dit le mot
qu’on est déjà prêt à la chose!
Mais quand je vous dis que le mot
Me plaît beaucoup moins que la chose.

Vous devez me croire à ce mot
Bien peu connaisseur en la chose.
Eh bien, voici mon dernier mot
et sur le mot et sur la chose:
Madame, passez-moi le mot,
et je vous passerai la chose!

LA FIN

LA FIN

Tristan Corbière (1845 – 1875)

 

Eh bien, tous ces marins – matelots, capitaines,
Dans leur grand Océan à jamais engloutis…
Partis insoucieux pour leurs courses lointaines
Sont morts – absolument comme ils étaient partis.

Allons! c’est leur métier : ils sont morts dans leurs bottes !
Leur boujaron au cœur, tout vifs dans leurs capotes…
Morts… Merci : la Camarde n’a pas le pied marin ;
Qu’elle couche avec vous : c’est votre bonne femme…
Eux, allons donc : Entiers! Enlevés par la lame
Ou perdus dans un grain…

Un grain… Est-ce la mort, ça ? La basse voilure
Battant à travers l’eau ! – Ça se dit encombrer…
Un coup de mer plombé, puis la haute mâture
Fouettant les flots ras – et ça se dit sombrer.

Sombrer ! Sondez ce mot. Votre mort est bien pâle
Et pas grand’chose à bord, sous la lourde rafale…
Pas grand’chose devant le grand sourire amer
Du matelot qui lutte. Allons donc, de la place !
Vieux fantôme éventé, la Mort change de face :
La Mer !

Noyés ? – Eh allons donc ! Les noyés sont d’eau douce.
Coulés ! Corps et biens ! Et jusqu’au petit mousse,
Le défi dans les yeux, dans les dents le juron !
À l’écume crachant une chique râlée,
Buvant sans hauts-de-coeur la grand’tasse salée…
Comme ils ont bu leur boujaron. –

Pas de fond de six pieds, ni rats de cimetière :
Eux ils vont aux requins ! L’âme d’un matelot
Au lieu de suinter dans vos pommes de terre,
Respire à chaque flot.

Voyez à l’horizon se soulever la houle ;
On dirait le ventre amoureux
D’une fille de joie en rut, à moitié soûle…
Ils sont là ! La houle a du creux.

Écoutez, écoutez la tourmente qui meugle !
– C’est leur anniversaire – Il revient bien souvent –
Ô poète, gardez pour vous vos chants d’aveugle ;
Eux : le De Profundis que leur corne le vent.

Qu’ils roulent infinis dans les espaces vierges !
Qu’ils roulent verts et nus,
Sans clous et sans sapin, sans couvercle, sans cierges…
Laissez-les donc rouler, terriens parvenus !

Le doigt de Dieu

Georges Fourest (1867-1945)

Il avait violé sa sœur, coupé sa mère
En tout petits morceaux : jugeant la vie amère
Et se voulant donner quelque distraction,
Il servit à son père une décoction
Du foie et des reins ennemis
(Car il avait beaucoup potassé la chimie) :
Cette mixture fit mourir le doux vieillard

Il était mal poli, journaliste, paillard,
Trichait au jeu, faisait des vers, fumait la pipe
Dans la rue et, le soir, il se gavait de tripes
A la mode de Caen parmi des croque-morts.
D’ailleurs, il n’éprouvait pas l’ombre d’un remord
Et vivait très correct et très digne et coulait
De bien beaux jours (comme le fait M. Paul Déroulède).

Mais Dieu possède un doigt et l’immoralité
Ne saurait échapper à la fatalité.

Un matin, comme il avait fait la grande fête,
Un pot de réséda lui tomba sur la tête
Et le Seigneur l’admit au paradis profond,
Car il était plus vif que méchant, dans le fond !

Chimène

Chimène

Georges Fourest  (1867 – 1945)

Le palais de Gormaz, comte et gobernador,
Est en deuil : Pour jamais dort couché sous la pierre
L’hidalgo dont le sang a rougi la rapière
De Rodrigue appelé le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre
Chimène, en voiles noirs, s’accoude au mirador
Et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
Regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or…

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :
Sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

Le héros meurtrier à pas lents se promène :
«Dieu !» soupire à part soi la plaintive Chimène,
«Qu’il est joli garçon l’assassin de Papa !»

Le Hareng Saur

Le Hareng Saur

Charles Cros (1842-1888)

Il était un grand mur blanc – nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle – haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur – sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains – sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou – pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle – gros, gros, gros.

Alors il monte à l’échelle – haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu – toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc – nu, nu, nu.

Il laisse aller le marteau – qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle – longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur – sec, sec, sec.

Il redescend de l’échelle – haute, haute, haute,
L’emporte avec le marteau – lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s’en va ailleurs – loin, loin, loin.

Et, depuis, le hareng saur – sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle – longue, longue, longue,
Très lentement se balance – toujours, toujours, toujours.

J’ai composé cette histoire – simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens – graves, graves, graves,
Et amuser les enfants – petits, petits, petits.

Le nombril en forme de cinq

De Blaise Petitveau,

alias Edouard Osmont  (1874-1922)

Elle avait le nombril en forme de cinq
Et n’en était d’ailleurs pas plus fière pour ça.
On la voyait tous les matins
Tuer le ver avec les copains
Sur le zinc,
Ainsi que vous et moi, sans faire d’embarras.
Et nul, en la voyant, simple, lever son verre,
N’aurait pu se douter que l’accorte commère
Avait le nombril en forme de cinq.

Ah! qui vous chantera, fleurs mystiques, écloses
Parmi les chairs nacrées aux ivoires troublants ?
Quel poète dira, nombrils, nénuphars roses,
Le nonchaloir exquis qui mollement vous pose
Sur le lac pur des ventres blancs ?

Elle avait le nombril en forme de cinq.
Une autre aurait fait des manières,
Une autre aurait fait des chichis,
Aurait cherché, à s’exhiber aux Folies-Bergère
Ou bien encore au Casino de Paris.
Elle ? Pas du tout. Et quand, en souriant,
Un ami lui disait:  » Fait donc voir ton nombril ? « 
Elle se dégrafait sans se faire de bile
Et montrait son nombril
Ainsi que vous et moi, très simplement !
Elle était si douce et simple !

Quel poète dira l’ironie décevante
De cet œil goguenard que Dieu nous mit au ventre,
Comme les architectes dans les maisons
Mettent une rosace au plafond ?

Elle avait le nombril en forme de cinq.
Une autre aurait affiché la prétention
D’être le clou tant cherché d’une exposition.
Elle ? Pas du tout. Elle allait aux expositions sans pose,
Avec son petit chapeau de paille noire à rubans roses.
Son nombril ne lui faisait pas du tout tourner la boule,
Et si dans les flots pressés de la foule,
Quelque vieux marcheur lui pinçait les fesses
(elle est si débauchée, au jour d’aujourd’hui, la jeunesse),
Elle préférait se laisser faire sans rien dire,
Ainsi que vous et moi, se contentant d’en rire,
Je dois même ajouter qu’elle y prenait plaisir.
Elle était si douce et si simple !

Une autre serait morte d’une façon tragique,
Aurait cherché quelque suicide dramatique,
Histoire de défrayer longuement la chronique.
Elle ? Pas du tout. Elle mourut dans son lit
Ainsi que vous et moi, munie,
(Faut-il pas qu’en fidèle historien je le dise)
Munie des sacrements de l’Église.

Quel poète dira vos formes tant diverses,
Nombrils ? Nombrils corrects, nombrils à la renverse,
Nombrils en long des faméliques,
Nombrils en large des grosses dames apoplectiques,
Nombrils en porte cochère
Comme en ont trop souvent les accortes bouchères,
Nombrils troublants des folles filles de l’Espagne,
Nombrils gras et béats des curés de campagne,
Nombrils effarés des timides épouses,
Nombrils des gros rentiers, larges comme des bouses,
Nombrils rusés, nombrils malins
Qui avez l’œil américain ;
Nombrils, moulés ainsi que de petites crottes,
Qui parez l’abdomen des vierges Hottentotes ;
Nombrils mi-clos, nombrils entrebâillés
(Il faut pourtant qu’une porte soit ouverte ou fermée),
Nombrils en ronds, nombrils en boule,
Nombrils gros comme des ampoules,
Et vous, nombrils en cul-de-poule !
En l’avril d’un babil puéril et subtil,
Ah ! qui vous chantera, nombrils ?

Elle avait le nombril en forme de cinq.
Une autre aurait désiré qu’on la mit en terre
Avec le concours d’un de ces messieurs du ministère,
Qu’il y eut des discours, des musiques.
Elle ? Pas du tout. Ce fut simple et banal.
Il n’y eut même pas un conseiller municipal,
Mais deux ou trois amis, quelques parents et l’ecclésiastique.

Et, quand le tabellion ouvrit son testament,
Il lut ces quelques mots profondément touchants :
 » Je, soussignée, désire et veux que mon nombril
Serve de numéro à quelque automobile « 

COUPER UNE BRANCHE

Couper une branche sur empattement, en 4 temps :

Pour une coupe propre, sans éclatement ni déchirure des tissus

1- amorcer la coupe par en dessous, 20 ou 30 cm au delà de la coupe finale décidée ; ne pas dépasser la moitié de la branche (risque de lame coincée entre les lèvres)

2- exécuter, par en dessus, une coupe complète de la branche, 5 ou 10 cm au delà de la coupe précédente

3-  réaliser la coupe finale sur le chicot restant (voir détail de l’angle de coupe ci-dessous)

4-  parer le pourtour de la coupe à la serpette. Mieux vaut une plaie bien parée sans mastic, qu’un masticage sur plaie non parée.

La coupe finale. Le bon angle

Entre la perpendiculaire à l’axe de la branche à supprimer : Oa

Et la tangente à la branche conservée : Ob

Couper selon la bissectrice Oc de l’angle formé par ces deux lignes

Cette façon de procéder minimise la taille de la plaie et la longueur du chicot, optimisant ainsi les conditions de formation du bourrelet cicatriciel.

Lors des premières coupes, tracer à la craie la ligne de coupe sur l’écorce peut aider ..

L’AFFUTAGE DU GREFFOIR

 

Le point de greffe est constitué de la superposition des plaies effectuées sur le PG et sur le greffon. Ces deux parties doivent s’ajuster parfaitement. Les plaies doivent être propres, sans bavures ni barbes, portes d’entrées éventuelles de parasites.

De manière à obtenir des coupes parfaites, rectilignes, sans « forcer », le greffoir doit être affûté « comme un rasoir » (glissé à plat sur la peau du bras, le greffoir doit faire sauter les poils sans que l’on ressente de tiraillement).

Le premier affûtage est une opération minutieuse pour laquelle un bon quart d’heure est nécessaire. Faites cet investissement plutôt que de peiner à faire des coupes approximatives et risquer de vous couper, ou compromettre les chances de reprise du greffon.

A la différence du couteau ordinaire, le greffoir est affûté d’un seul côté (comme un ciseau à bois). Une face biseautée, l’autre restant rigoureusement plane. Les fabricants de matériel de bas de gamme, pour ne pas s’embêter à faire deux produits différents, proposent des couteaux à double biseau. c’est une hérésie. En ce cas, reprenez entièrement l’affûtage pour ne conserver un seul biseau.

On l’affûtera de façon inverse selon que l’on est droitier ou gaucher. Pour repérer la face à biseauter, faites un mouvement « tirant » : le biseau doit-être du côté opposé au greffeur La face plane est du côté du greffeur.

Pour former le biseau, la lame sera tirée vers l’arrière, selon un angle de 25°, sur une succession de pierres, de grain de plus en plus fin (mouvement 1).

Ces opérations seront renouvelées jusqu’à l’apparition du morfil (fine lamelle souple de métal le long du fil recherché). A partir de ce stade, l’affûtage se poursuit sur des abrasifs doux, ardoise à l’eau puis si possible « cuir » du grand-père, en introduisant tous les 10 mouvements n°1, une passe à plat, sur l’autre face (mouvement n° 2). Ceci est destiné à amenuiser la liaison entre fil et morfil

Continuer les opérations jusqu’à la chute naturelle complète des lambeaux de morfil. Ceux ci vont se déposer progressivement sur le cuir. A défaut de cuir, une planchette de bois, avec un peu de poudre à récurer fera l’affaire.

GREFFE du CHÂTAIGNIER

Le châtaignier accepte la plupart de méthodes de greffage de rameaux : anglaise, incrustation, fente, couronne (mais on les exécute plus tard que pour le pommier et le poirier, en avril, voire début mai, selon l’état de sève du P.G.) et de greffes d’yeux : écusson, chip budding, (soit à Œil poussant, en mai, soit à Œil dormant en août). En plus de ces méthodes classiques (et efficaces), les castanéiculteurs avaient traditionnellement recours à deux techniques particulières : la greffe en flûte (ou en charmel) et la greffe en placage. Analogues à l’écusson, mais avec un plus grand greffon.

Quels que soient les arbres que l’on veut greffer, les règles d’asepsie doivent être respectées. Greffons prélevés sur pied mère exempt de maladies, greffoir désinfecté entre chaque greffe. Ces règles sont particulièrement importantes pour le greffage du châtaignier qui souffre d’une maladie cryptogamique particulièrement redoutable: l’Endothia (chancre du châtaignier).

Greffe en flûte

A. levée du greffon : cylindre complet prélevé sur le rameau.
B. préparation du P.G. : Incision horizontale complète et une série d’incisions verticales de la hauteur du greffon et détachement de lanières d’écorces.
C. pose du greffon.
D les lanières sont relevées et ligaturées

Greffe en placage

Le greffon prélevé et le logement pratiqué sur le P.G. doivent coïncider parfaitement (en haut et en bas). On se facilite le travail en utilisant un couteau à deux lames.

A levée du greffon : cylindre complet prélevé sur le rameau
B préparation du P.G. : deux incisions horizontales écartées comme sur le greffon et deux incisions verticales (un tiers du tour du P.G.
C ajustement de la largeur du greffon (on peut laisser un peu de jeu latéral) et pose, puis ligaturage.

Greffe en guichet

La greffe en placage est aussi la méthode la plus utilisée pour le greffage des oliviers. Avec une petite variante. On l’appelle souvent greffe en fenêtre ou en guichet.

A et B levée du greffon, avec deux yeux opposés.
C préparation du P.G. : deux incisions horizontales écartées comme sur le greffon et un incision verticale.
D écartement des deux volets d’écorce et pose du greffon. Traditionnellement, on posait une feuille d’olivier sur le greffon jouant le rôle de cale pour éviter l’écrasement des yeux..
E ligaturage

GREFFE à RAMEAUX

 

Les greffes à rameau détaché se pratiquent en fin d’hiver, quand la circulation de sève redémarre dans les P.G. et que leurs bourgeons « débourrent ».

La greffe à rameaux détachés (ou de printemps)

 

Les greffes à rameau détachées se pratiquent en fin d’hiver, quand la circulation de sève redémarre dans les P.G. et que leurs bourgeons « débourrent ». Si le P.G. doit être réveillé, il importe, en revanche, que les greffons soient encore endormis. Les rameaux greffons ont été récoltés en début d’hiver et conservés au froid légèrement humide. Selon le diamètre du P.G. au niveau choisi pour insérer le greffon, on choisira plutôt: l’anglaise, simple ou compliquée (5 à 20 mm.), l’incrustation (10 à 40 mm.), la fente (10 à 60 mm.). Pour des diamètres plus importants, on a recours à la couronne, qui se pratique un peu plus tard en saison. (voir autre chapitre) Les greffons sont des portions de deux trois yeux, prélevés sur du bois de l’année passée. Les trois types de greffes présentées ci-dessous (anglaise, incrustation et fente) exigent une ligature soignée et, surtout, un engluage parfait de toutes les parties à vif, sans omettre le « petit chapeau » au sommet du (ou des) greffons. On évitera, en revanche, de recouvrir les yeux de mastic à greffer.

Ces trois greffes sont faciles à réaliser. Seul point délicat, la taille du greffon pour obtenir un biseau long, rectiligne, sans à-coups. Deux points-clef:

  • L’affûtage du greffoir: il doit au sens strict « couper comme un rasoir » (voir § spécial).
  • L’entraînement : pas avec des greffons (soigneusement conservés et donc rares), sur des rameaux de taille de tous types d’arbre à portée, entraînez-vous (50 ou 100 fois), jusqu’à ce que le geste devienne facile et naturel.

LA GREFFE à L’ANGLAISE

LA GREFFE en INCRUSTATION

Certains la tiennent pour la plus belle. Les deux biseaux du greffon ne sont pas parallèles, mais forment un angle de 15 à 25° identique à celui du coin prélevé sur le P.G. Pour vous entraîner à entailler le P.G., ne massacrez pas de bons porte-greffes ; de mauvaises repousses sur un arbre drageonnant sont un excellent terrain d’entraînement. Sinon, pour reconstituer les conditions de greffage réel, du bois de taille, mais solidement fiché en terre, peut faire l’affaire.

LA GREFFE en FENTE

Sa simplicité apparente en fait la favorite des débutants. Pourtant les blessures profondes, avec risques de nécrose, qu’elle entraîne méritent réflexion avant d’y recourir: Fente simple, 1 seul greffon sur un P.G.de diamètre jusqu’à 2 fois celui du greffon. Aucun problème, mais veiller à bien bourrer de mastic, avant de ligaturer,la partie laissée ouverte par l’écartement dû au greffon

Facile, mais de mauvaises surprises possibles

Fente double transversale, gros risques d’éclater le bois au-delà de la profondeur souhaitée et de mauvaise obturation du vide laissé entre les 2 greffons.

Pour prévenir ces risques utiliser plutôt

la demi fente

ou la fente double décentrée.

L’une et l’autre évitent le risque d’éclater le bois du P.G. sur une trop grande longueur et, par là, la crainte de fragilisation mécanique du tronc et d’introduction de parasites par les failles. Dans ces deux cas, deux obligations particulières :
– maintenir la fente pratiquée sur le P.G. écartée par une cale, jusqu’à introduction du greffon.
– les 2 biseaux du greffon seront très rapprochés et formeront entre eux un angle très aigu.