GREFFES d’YEUX

Au début et surtout en fin d’été, on peut aussi greffer. Ce sont des greffes d’yeux. L’écussonnage et le chip budding sont les deux principales techniques pour l’amateur.

La greffe à l’œil dormant

Les greffes à œil dormant (écusson ou chip budding) s’exécutent en fin d’été, quand le flux de sève élaborée descendant ralentit, mais est encore actif. Le cambium doit se soulever aisément. Si ce n’est pas le cas, deux seaux d’eau au pied des P.G. et l’on repousse l’opération à trois jours. Techniques faciles et universelles, elles conviennent à a peu près toutes les espèces fruitières mais sont réservées aux P.G. jeunes (diamètre de 4 à 30 mm). Elles doivent être ligaturées sans engluage. Les greffons sont prélevés le jour-même, sur du bois de l’année correctement aoûté. Éviter d’utiliser les yeux situés à l’extrémité du rameau (trop tendres). Pour éviter tout dessèchement, les feuilles sont ôtées des rameaux, mais on laisse une partie du pétiole (la queue de la feuille). Les rameaux greffons sont conservés dans un linge ou un papier humide. Ou dans une bouteille plastique à eau minérale. Selon le type d’arbre souhaité, on greffe à différentes hauteurs sur le tronc du P.G., voire directement au collet quand l’espèce a tendance à percer trop de gourmands sous le point de greffe (cas du rosier sur canina).

Soins avant la greffe:

Le P.G. doit être bien en sève. Le cas échéant, arroser copieusement l’avant veille. Supprimer les brindilles en dessous du point choisi pour la greffe. Essuyer proprement la portion de tige où sera faite la greffe. Réduire de moitié la ramure supérieure.

Soins après la greffe:

Vérifier trois semaines après, l’état du pétiole : il doit tomber seul. Au printemps suivant, lier le rameau issu du greffon de façon lâche à la tige du P.G. En mai juin, réduire la ramure restante des deux tiers. À la fin de l’été, désongleter entièrement.

La levée du greffon

La levée du greffon doit se faire rapidement, sans à-coups, et sans risque de coupure. La position des mains et du rameau, illustrée ci-dessous, est efficace et sans danger.

Greffon tenu de la main gauche, l’extrémité est soutenue par l’index. Greffoir, tenu de la main droite. Le pouce droit est maintenu fixe, posé sur le rameau.
Le greffoir n’est pas lancé : il glisse progressivement par la fermeture de la pince de la main droite.
Le symétrique marche pour les gauchers; ne pas oublier dans ce cas, d’inverser aussi le sens de l’affûtage du greffon.

Position du greffoir


Le conseil, souvent donné, de retirer l’esquille de bois pouvant rester sous l’écusson est sans intérêt et quelquefois même préjudiciable à la réussite. La réussite régulière des « chip budding » (chip = esquille)  prouve l’inutilité de cette pratique.
A écusson levé selon la méthode page précédente.
B préparation du P.G. : incision horizontale et verticale, soulèvement des lèvres.
C insertion de l’écusson (tenu par le pétiole)
D l’extrémité de l’écusson dépassant est coupée sur l’incision horizontale
E ligature laissant libres l’œil et le pétiole

Le chip budding

Cette méthode donne des résultats analogues. On la préfère à l’écussonnage quand le diamètre du P.G. est très faible (<10 mm).

Chip budding1- levée du chip : incision inférieure. 2- levée du chip : incision supérieure. 3- le chip prélevé. 4- logement entaillé sur le P.G. 5- pose du chip. 6- ligaturage.
Rechercher des rameaux greffons de diamètre analogue à celui du P.G. Quand ceci n’est pas possible, (greffons fins et P.G. gros) le chip doit être posé de telle façon que greffon et P.G. coïncident au moins sur l’un des cotés.

Dans le cas figuré à gauche, on a posé esthétiquement le chip au centre, mais la soudure ne se fera, au mieux, que par la partie inférieure et en aucun cas sur les bords latéraux. A droite, on a déporté le chip de façon que tout le bord gauche du chip coïncide sur toute sa longueur avec la lèvre gauche de l’entaille du P.G., la soudure est assurée.

RAPPEL : ce n’est pas par le bois que s’opère la soudure, mais par le cambium.

Greffe à l’œil poussant

Les greffes d’yeux peuvent aussi se pratiquer beaucoup plus tôt en saison (mai- juin). On les appelle alors « greffes à œil poussant ».  La seule limite à cette technique est la difficulté de trouver, à cette période, du bois suffisamment « aoûté » pour y prélever des greffons de qualité. C’est la technique préférée des amateurs pour greffer les rosiers sur églantier. C’est un plaisir de voir dans les semaines qui suivent le greffon démarrer.

One Response

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  1. Merci Aldebert pour ces explication qui me seront utiles
    Bonne soirée
    JM le Chtismis

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