C’est un ennemi insidieux, car il se cache sous les pierres plates, les soucoupes des pots de fleurs… Il est donc très peu visible.
Et pourtant ces vers que l’on vient de découvrir en France sont une terrible menace pour notre environnement. Certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « catastrophe écologique majeure » potentielle.
Car ces vers invasifs, les plathelminthes terrestres, dévorent nos bons vieux vers de terre et la disparition de ces derniers mettrait en péril notre écosystème. La Grande-Bretagne est déjà touchée et l’infestation pourrait être déjà très avancée en France. Les recherches n’en sont qu’à leur balbutiement.
Le professeur Jean-Lou Justine, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle qui a créé une page internet consacrée à ce nouvel envahisseur lance un appel urgent à témoin pour mesurer l’ampleur du phénomène. Les jardiniers sont les mieux placés pour détecter la présence de cet animal.
« Ce que j’ai peut-être le plus de mal à faire comprendre, c’est le fait qu’on ne sait quasiment rien sur ces vers », explique le professeur Justine qui demande l’aide de tous pour faire avancer la recherche sur ce ver. « Ces bêtes vivent sur le sol. Les seuls qui peuvent les trouver ce sont ceux qui travaillent au ras du sol, qui ont les mains dans la terre, c’est à dire les jardiniers amateurs. Nous avons vraiment besoin du public pour faire avancer nos travaux », insiste-t-il…
Une autre espèce, le Bipalium kewense découverte en Ariège. Il y a six mois seulement, personne ne savait que les plathelminthes terrestres étaient arrivés en France. Il a fallu que des entomologistes amateurs détectent ce ver et avertissent le muséum pour que la mesure du danger potentiel soit perçue. Dès le 17 avril, l’inventaire national du patrimoine naturel lançait un appel pour recueillir de nouveaux témoignages afin de réaliser une cartographie de son implantation.
Au mois de mai le professeur Justine publiait une page d’information sur internet et au fil des mois la présence du plathelminthe se confirme sur une bonne partie du territoire français.
« Nous savons aujourd’hui qu’il n’y a pas qu’une seule espèce présente en France, mais au moins quatre. Nous en sommes au tout début de la recherche, mais il est certain désormais que ces espèces sont bien établies en France et que pratiquement tout le pays est touché », indique le professeur Justine. Sur ces quatre-là, les scientifiques pensent en avoir identifié deux. Les deux autres restent une énigme, mais en Nouvelle-Zélande d’où sont originaires ces vers, il en existe des centaines d’espèces…
Les lombrics disparaissent en Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne est confrontée à ce ver depuis une vingtaine d’années sans avoir trouvé de parade. Par contre on y enregistre une baisse spectaculaire du nombre de vers de terre indigènes. Ce sont les pêcheurs à la ligne qui ont découvert la disparition des lombrics et donné l’alerte. Les lombrics ont ainsi complètement disparu de certaines localités et on note parallèlement la disparition des taupes qui s’en nourrissaient.
Où a-t-on trouvé ces vers en France ? Les régions les plus touchées semblent être le sud de la France et la Bretagne. Dans ce dernier cas, cela pourrait s’expliquer par la proximité avec la Grande-Bretagne et notamment la Cornouaille qui est infestée par ces prédateurs. Des transports de fleurs en pots pourraient avoir facilité l’introduction du plathelminthe sur le sol breton.
Quels dégâts provoquent-ils ? Au moins une des espèces détectées en France se nourrit de vers de terre (lombrics). Alors que leurs cousins néozélandais ont développé une parade en s’échappant à l’approche du prédateur, les lombrics français eux sont sans défense.
Sont-ils dangereux pour l’homme ? « On n’en sait rien… », avoue le professeur Justine. Ce qui est sûr, c’est que son corps est recouvert de mucus toxique qui repousse ses prédateurs. Le professeur Justine estime que le principe de précaution s’impose. Il recommande de ne pas laisser les enfants les toucher et de se laver soigneusement les mains, si vous en touchez un.
Existe-t-il une parade ? Non. Ces vers n’ont ni prédateurs, ni parasites en France et rien ne semble pouvoir freiner leur expansion. Il s’agit bien d’une espèce invasive… Pire, l’une des espèces détectées est d’origine tropicale et ne devrait donc pas survivre pendant nos hivers. Or, elle semble s’être adaptée à notre climat.
Quels risques pour l’environnement ? À terme, ces vers pourraient détruire nos lombrics, qui jouent un rôle essentiel dans l’équilibre du sol, dans sa fertilité. Cette disparition serait une catastrophe naturelle majeure et pourrait avoir de très graves conséquences, notamment pour l’agriculture et la biodiversité.
Ne ment jamais à quelqu'un qui te fais confiance, ne fais jamais confiance à quelqu'un qui te ment! "Nous ne sommes pas maitre de nos émotions, nous sommes les jouets d'un destin que nous n'avons pas choisi" "Regardez une fleur, soyez émus car il y a davantage de perfection en elle que dans toutes les créations humaines".
Un des plus grands plaisirs qu’un homme puisse avoir : être pris pour un sot par un imbécile. Hyacinthe Brabant
J'en ai entendu parler la semaine dernière par une personne qui réside en Suisse où il y a également une alerte.
Ces bestioles semblent bien reconnaissables du fait qu'en plus de leur forme très allongée, ils sont bicolores.
Encore un cas de "faux-frère" étranger de plus, je veux dire un prédateur d'une espèce proche, après les coccinelles asiatiques qui bouffent les nôtres et le frelon asiatique qui tue nos abeilles.
Pour l'instant, je n'en ai pas vu chez moi et le vers de terre sont bien présents, malgré les taupes qui prolifèrent allègrement (je n'en tue que quelques unes en piégeant les campagnols qui se montrent plus malins qu'elles).
Momone
"A chaque recoin Plante un arbre, porte lui soin, Il te le rendra bien" Proverbe alsacien
"Mieux vaut remplir ses greniers, que ses coffres". Proverbe chinois
Merci Pierre pour cet article et l'information interpellatrice... Je ne connaissais pas du tout la bestiole...
Mon premier réflexe a été donc de chercher des infos pour savoir si la Belgique pouvait être touchée... mais apparemment encore aucune information à ce sujet... Il semblerait que ce soit effectivement pour l'instant en France... Question que je me pose... Comment font-ils en Nouvelle-Zélande dont la bestiole est originaire ? N'ayant pas encore lu le site de Mr Justine, si quelqu'un a le "résumé"... ou la clé... ce serait bien de le partager !?
dimanche 6 octobre 2013 à 10:03
Bonjour et merci Pierre pour cette info Bon Dimanche JM
« Les conséquences de ce qu'on ne fait pas sont les plus graves. »
de Marcel Mariën
Chaque coup de colère est un coup de vieux, chaque sourire est un coup de jeune. » (Proverbe Chinois) C’est dans l’adversité que se révèlent les vrais amis. (Cicéron) La honte n'est pas toujours la conscience du mal que nous faisons, elle est souvent la conscience du mal qu'on nous fait. (Paul Morand) Nous sommes des Trésors de l'humanité appelés à disparaître.
dimanche 6 octobre 2013 à 12:27
Bonjour. Bof, pour moi encore une fausse peur pour alimenter la paranoïa écolote. Ce qui menace les vers de terre, ce n'est pas un vulgaire autre vers fût-il Plathelmintes néozélandais, mais plutôt les pesticides répandus dans les champs au XXème siècle, avant l'invention de l'agriculture raisonnée et aussi les labours à la motobineuse dans votre jardin.
et comme le dit un forumeur, il y a certainement un labo en nouvelle Zélande qui connait la biologie du vers plat. Ils sont incultes les néozélandais?
dimanche 6 octobre 2013 à 15:52 Citation de jben :
Bonjour !
Merci Pierre pour cet article et l'information interpellatrice... Je ne connaissais pas du tout la bestiole...
Mon premier réflexe a été donc de chercher des infos pour savoir si la Belgique pouvait être touchée... mais apparemment encore aucunes informations à ce sujet... Il semblerait que ce soit effectivement pour l'instant en France... Question que je me pose... Comment font-ils en Nouvelle-Zélande dont la bestiole est originaire ? N'ayant pas encore lu le site de Mr Justine, si quelqu'un a le "résumé"... ou la clé... ce serait bien de le partager !?
Ne ment jamais à quelqu'un qui te fais confiance, ne fais jamais confiance à quelqu'un qui te ment! "Nous ne sommes pas maitre de nos émotions, nous sommes les jouets d'un destin que nous n'avons pas choisi" "Regardez une fleur, soyez émus car il y a davantage de perfection en elle que dans toutes les créations humaines".
Un des plus grands plaisirs qu’un homme puisse avoir : être pris pour un sot par un imbécile. Hyacinthe Brabant
dimanche 6 octobre 2013 à 20:35
bonsoir je ne savais pas non plus,je pense qu'il n'y en a pas par chez moi comme dit plus haut,les pesticides font bien plus de dégats,sur la petite faune de notre côté,si l'on fait attention a notre jardin,nous mangerons encore de bons légumes
Merci pour l'information détaillée, j'avais entendu des bribes à ce sujet ce we. Si il est clair que les pesticides sont le premier problème, la pullulation d'un prédateur n'est pas non plus à prendre à la légère. Il serait effectivement intéressant de savoir comment ça se passe en Nouvelle-Zélande.
Pour l'instant, du peu qu je vois de notre côté, le ver de terre "classique" se reproduit dans la joie et la bonne humeur en dessous du paillage et le champ en face est infesté de taupes. Enfin...la mairie va passer par là, du coup elles déménageront.