Le nouveau Roundup et le glyphosate

Bonjour à tous,

J'ai eu la surprise de constater que du Roundup était "encore" en vente chez Gamm Vert. Je pensais qu'il s'agissait de se débarrasser des stocks, car c'est interdit - pour les particuliers uniquement - depuis janvier 2019, auxquels il est même enjoint de rapporter leurs stocks (complètement débile...).

En y regardant de plus près, j'ai pu constater que, s'il s'agit bien de "Roundup", dans les mêmes emballages que par le passé, il n'est plus question de Glyphosate ; c'est - soit disant - un "nouveau" produit sans glyphosate sensé remplacer l'ancien. Je n'ai pas eu le temps de m'attarder davantage à l'étiquette... mais il est permis de se poser des tas de questions.

Il n'est - évidemment - pas imaginable d'interdire le Glyphosate si l'on ne permet pas à la toute puissante firme multinationale "Monsanto - Bayer", de vendre autre chose, immédiatement et dans des quantités comparables et des profits du même ordre de grandeur. Il n'est nullement certain que ce qui sera vendu en remplacement, sera aussi efficace, voire simplement efficace à quelque degré que ce soit, ni même que ce sera moins dommageable pour l'environnement et la santé des consommateurs et des agriculteurs... mais cela, on ne le sait pas encore ; on le saura possiblement dans dix ans, et il sera alors temps de l'interdire et de proposer encore autre chose.

Or, je prétends - opinion sans doute partagée par nombre de gens y compris des scientifiques - que ces produits ne sont pas indispensables, ni même réellement utiles (sauf peut-être dans des applications ponctuelles et limitées)

En 1975 çà n'existait pas. A cette date, j'étais déjà un homme adulte, et j'ai parfaitement souvenir de l'agriculture de l'époque, déjà bien mécanisée. Le désherbant le plus connu était alors le chlorate de sodium. C'était polluant, mais il n'y avait pas trop de risque d'en utiliser massivement, car, là où on avait désherbé au chlorate, il fallait attendre quatre ans avant d'espérer récolter à nouveau. C'était donc d'un usage ponctuel et relativement exceptionnel. Pour le reste, pour le désherbage annuel dans les champs, il n'y avait que le tracteur et les ustensiles qu'on trainait derrière. Et les récoltes en quintaux de blé à l'hectare étaient déjà très bonnes, la France étant parmi les meilleurs producteurs.

Le glyphosate n'a sans doute pas augmenté les rendements, mais il a abaissé les coûts de production (c'est tout au moins ce que l'on entend dire...). Par contre, j'ai vu plusieurs interviews de fermiers américains qui admettent qu'après une dizaine d'années, en faisant tous les comptes, ils y ont perdu, et surtout, leur terrain ne vaut plus rien pour l'agriculture, et que, à moins de pouvoir le vendre à des promoteurs immobiliers, il ne vaut plus rien du tout.

L'on nous bassine avec des concepts tels que "le développement durable", mais ce n'est là que de la com. On voit bien que ce qui compte aujourd'hui, c'est de continuer à engraisser ces milliardaires qui vendent ces saloperies.

Mais pour en revenir spécifiquement au glyphosate, en tant que chimiste, j'admets que c'est sans doute l'un des produits les moins toxiques qu'on puisse imaginer comme désherbant. Cà donne le cancer, mais il a fallu 10 ans pour le prouver, et c'est marginal, vraisemblablement pas plus cancérigène que les nitrites présents dans le jambon ou le café, surtout si les grains ont été trop grillé, et autres aspartam etc... Et, comme je le disais, les produits qu'on va vendre en remplacement du glyphosate seront vraisemblablement au moins aussi mauvais, sinon pires.

Et donc, bien qu'étant convaincu que le glyphosate est in fine relativement peu toxique, je suis tout à fait convaincu qu'il faut l'interdire, mais sans rien utiliser à la place, de façon à en revenir à une agriculture durable qui sera encore opérationnelle pour les générations à venir.


Sujet écrit par Bernard7895 le dimanche 16 juin 2019 à 16:08

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