Re: [Semences] monopole

Bonjour,
Tu as tout a fait raison Jean, très sérieuse et saine lecture:bj: . Pierre :)

Pour la liberté de semer !

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photo montage de Michel Monteaux


Semer ! C’est le geste premier de nos civilisations, celui qui présida à la naissance de l’agriculture. Depuis 10 000 ans, avec les premiers paysans, l’homme conserve une partie des graines qu’il récolte pour les semer l’année suivante. Une pratique toute aussi ancienne consiste à les échanger avec celle du voisin, avec ceux du village d’à côté. Le geste est connu des jardiniers. Cette pratique des échanges a multiplié les variétés de légumes, de fruits, de fourrages, de céréales. Elle a permis leur pérennité en les adaptant aux conditions écologiques locales. C’est ainsi qu’il existe des milliers de variétés de riz, de pommes, de tomates, de haricots, de pomme de terre; des centaines de blés, de luzernes, de maïs, d’ignames, de carottes …

Grâce à ces pratiques agronomiques et transmissions millénaires, ancrées dans toutes les cultures humaines, sur tous les continents, nous mangeons tous les jours une grande variété de légumes et de fruits selon les saisons. Les semences sont d'abord une création continue des communautés paysannes offerte gracieusement à tous.

Depuis la libéralisation du commerce international, les semenciers comme Monsanto, Syngenta, Pioneer Hi-Bred, Limagrain, pour ne parler que des quatre plus gros du marché, prennent chaque année un contrôle de plus en plus important sur les stocks de semences mondiales. Aujourd’hui, 40 % des semences commercialisées dans le monde sont sous le contrôle d’une dizaine d’entreprises. Ces entreprises confisquent la biodiversité du monde.

Sous la pression de l’Organisation mondiale du commerce imposant aux Etats de breveter le vivant ou d’avoir un droit des semenciers sur toute graine produite, l’Assemblée nationale française a voté, le 28 novembre 2011, une loi interdisant aux paysans de ressemer les graines des plantes qu’ils ont cultivées ! A moins de payer un tribut aux semenciers : une sorte de dîme comme au Moyen-âge. Les paysans qui oseront ressemer leurs propres graines, ou les échanger, seront poursuivis en justice.

Cette loi criminalise l’exercice agricole et fait du vrai paysan un délinquant.

Cette loi interdit la gratuité de la reproduction de la vie et l’échange.

Cette loi permet aux semenciers de ne mettre sur le marché qu’un nombre limité de semences dépendantes des pesticides qui nous empoisonnent et pour la plupart manipulées génétiquement, dans le seul but de maximiser leurs profits.

En restreignant le choix et le nombre de variétés cultivées, cette loi réduit considérablement la biodiversité.

Cette loi ôte au paysan la liberté de produire lui-même ses semences et par conséquence la liberté des citoyens de choisir leur nourriture.

Cette loi porte atteinte à notre souveraineté alimentaire et, par là, à notre souveraineté politique.

C’est pourquoi, il est nécessaire d’abroger rapidement cette loi et de rétablir le droit des paysans et des jardiniers de ressemer, d’échanger et de commercialiser librement leurs semences.






Sujet écrit par roling le mardi 24 juillet 2012 à 14:38

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