Re: [Eau de bouleau]

Bonjour,


Citation de myco :
NON...si c'est de la naturelle NON...ça ne se conserve pas...!!!


Mais apparemment si, elle se conserve très bien, soit en congélation, ou par pasteurisation. Pierre :)

Le problème de la conservation de la sève de bouleau est de nature biologique.

Comme tout liquide sucré la sève de bouleau est sujette à fermentation, que ce soit par des levures qui l'alcoolisent ou (et avant tout) des bactéries lactiques (et parfois acétiques) qui l'acidifient. Hors ces bactéries ne sont détruites que par la stérilisation, pas par la congélation. Une fois le produit dégelé, les bactéries inhibées par le froid (elles ne sont pas mortes, mais tout développement est bloqué) se réactivent, de même que d'autres bactéries présentes dans l'air peuvent contaminer et faire fermenter la sève.

La stérilisation est une opération qui modifie la composition chimique et de ce fait le goût de la sève et détruit les vitamines; la chaleur accélérant les réactions chimiques enzymatiques et d'oxydation avant de détruire enzymes et microbes (levures et bactéries)La congélation respecte tous ces éléments.
La pasteurisation (chauffage à 72°C pendant 15 min) respecte partiellement les bactéries
Le moyen de conservation ne demandant^pas de production d'énergie (froid ou chaleur) est la fermentation, mais la boisson devient alcoolisée...

La sève fraîche, pasteurisée ou congelée, conserve jusqu'à l'automne.
J'ai personnellement conservé de la sève pasteurisée un an, sans problème.
Par ailleurs une sève acidifiée par les microbes reste consommable, mais le goût est moins agréable.

Le Bouleau, ses vertus

A la question : Y a-t-il beaucoup d'espèces de bouleau, je réponds oui. Même des espèces naines qui poussent dans la Toundra, à la limite des glaces. Nous ne retiendrons que les deux grandes espèces qu'ont peut rencontrer chez nous et que l'on nomme Bouleau Verruqueux et Bouleau Pubescent.

Comment les reconnaître ?

Les rameaux du 1er sont couverts de verrues et ceux du second, de poils fins et courts. Je vous invite à lire une brochure que je tiens à votre disposition, éditée par la Division Nature et Forêts de la région Wallonne, et dont le titre est simplement : 1998, l'Année du Bouleau. Ce cahier vous dit à peu près tout ce que vous devez savoir sur ce bel arbre, assez commun chez nous puisqu'il envahit facilement nos friches et autres terrains abandonnés.

La description des deux espèces citées y est bien décrite et imagée.

Il y est aussi dit que c'est un arbre qui aime le froid et l'humidité, qui pousse facilement sans exigence, dans tous les sols, même rocailleux et qui est le premier à envahir et reboiser naturellement des régions désertées. Il prépare le sol à d'autres espèces telles l'épicéa, le chêne et le hêtre, à qui il cède la place, le moment venu.
Là où ces espèces progressent, le bouleau régresse, mais c'est comme cela que la nature voit et fait les choses.

En Europe Septentrionale, le bouleau est presque vénéré car considéré depuis toujours comme arbre de vie.
Tous ses composants sont employés à de multiples usages, depuis l'écorce jusqu'à la sève qui se consomme fraîche, cuite ou bien fermentée.

Les vertus thérapeutiques du bouleau sont connues et couramment utilisées depuis des siècles.

Au XIIème siècle Sainte Hildegarde en parle pour soigner les ulcères.
Au XIVème siècle, les écrits du Chanoine de Ratisborne, Conrard de Megenberg, mentionne "l'eau de bouleau".
Il est certain que nos ancêtres, bien avant cette époque, l'utilisaient déjà pour se soigner.
En Scandinavie, on l'emploie comme diurétique et dépuratif majeur. Ses propriétés ont été confirmées par une meilleure connaissance de sa chimie, (qui a mis en évidence la présence de flavonoïdes).

En phytothérapie, on utilise les feuilles dans le cas de calculs urinaires, goutte, oedèmes, rétention d'eau, rétention de chlorures, foie paresseux, insuffisance hépatique.

Quant à la sève, voici ses différentes indications :
Par voie interne : arthrose – arthrite – rhumatisme- goutte – oedème – maladies de la peau.
Par voie externe : stimule la circulation du cuir chevelu – fortifie les cheveux – couperose – tâches de rousseur – éclairci le teint – en glaçon sur le visage pour vivifier la peau.

On peut aussi l'utiliser comme cure de désintoxication au printemps. Elle stimule les métabolismes et dissout les sels déposés dans les endroits indésirables.

DEUX MOTS SUR LA COMPOSITION DE LA SEVE DE BOULEAU

La sève de bouleau aussi appelée "eau ou sang de bouleau" est un liquide clair, fade, légèrement sucré, (0,5 à 2% de sucre), qui renferme d'après Tetau, deux hétérosides : le Bétuloside et le Monotropitoside, et qui libère par hydrolyse enzymatique, du salicylate de méthyle, analgésique, anti-inflammatoire et diurétique.

Sources bibliographiques :

1998, l'Année du Bouleau – Région Wallonne.
Résumé pratique de phytothérapie – Editions Romart à Nice.
La sève de bouleau – Christiane Smeets – Baisy-Thy.


Sujet écrit par roling le mardi 8 mars 2011 à 14:43

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