Re: un petit goùt d'eau.... po

Bonjour,
Qui y a t'il de marqué dans mon précédent post ??
Ci dessous un lien, car si les racines voient bien la terre, l'endive elle finit de croitre dans des bacs avec des solutions "vitaminées" dont le contenu laisse sceptique.Dans une culture hydroponique (ou hors-sol), les végétaux ne sont pas mis en terre, mais plongés dans une solution nutritive liquide qui apporte les aliments (appelés dans ce cas nutriments). Les racines de chicorée sont placées dans des bacs en métal ou en matière plastique dans lesquels circule une solution nutritive maintenue à 20°C Là encore la durée de forçage est de 21 jours.[/b]Pierre :)


Réponse ci-dessus posté le mardi 1<sup>er</sup> mars 2011 : 14:07



Re bonjour,
Pour bien me faire comprendre:

L'endive
On ne vit que… deux fois, ou le long chemin de l’endive



Soyons clairs : au sud d’une ligne Charleville-Mezières-Dieppe, nous ne savons rien sur l’endive… J’entends celle que vous trouvez sur les étals de votre primeur préféré, bio ou pas. Vivant sous la ligne de démarcation et curieux de nature, nous nous sommes donc rendus dans la grande zone endivière française, autour des métropoles de Lille, Cambrai et Arras, là “où le soleil n’est pas dehors mais dans les c½urs”, comme dit la chanson. C’est ici que vivent et travaillent Paul Dumont et Frédéric Delos : ils y cultivent et commercialisent sous la marque Julie Nature 50 % de la production mondiale (mondiale !) d’endives bio. Que de découvertes ! ! !


Il fut un temps où de très nombreux jardiniers cultivaient leurs racines pour les “forcer” dans la pénombre de leur cave ou même en pleine terre, sous tunnel. Aujourd’hui, l’endive consommée provient très peu souvent du potager, et c’est dommage. Mais cela s’explique : sa production à moyenne et grande échelle est certainement la plus technique de toutes les cultures maraîchères, en bio comme en conventionnel. Dans les deux cas, les moyens mis en ½uvre sont très importants. Et très différents, nous allons voir en quoi.

Les délicats semis de chicorée Witloof (feuille blanche) ont lieu en général vers le mois d’avril, afin de donner une racine “forçable” pour octobre. À l’instar de celui de la carotte, ce semis doit être préparé très méticuleusement : le lit de semences est l’objet de tous les soins pour éviter, par exemple, la prolifération de mauvaises herbes qui étoufferaient le départ de la graine (faux semis en bio, herbicide ailleurs). Il va de soi que le rendement au mètre linéaire n’est déjà pas le même à ce stade, selon la méthode employée…

La méthode bio se différencie catégoriquement déjà, à ce stade de la culture. En effet, notre chicorée est très exigeante pour le sol qui la porte, et elle le laisse exsangue. Il faudra donc, deux, voire trois cultures différentes à la suite pour que la terre “récupère”. Ce pourra être de la pomme de terre, ce qui est rentable, ou du blé ce qui l’est moins. Quant à la jachère… Ces rotations ne sont pas ou peu pratiquées en conventionnel où le sol perd ainsi sa fonction nourricière pour devenir support : la plante y est nourrie directement par apports chimiques. Autant de pratiques intensives qui ont rendu inapte à la production de l’endive les terres des pays du Benelux. Conséquences :
[b]les racines forcées là-bas sont maintenant produites… dans le Nord-Pas
de Calais.

[/b]
En octobre, toutes les racines “souches” sont extraites et stockées dans un froid sec (entre 0° et 1°) : la végétation est ainsi stoppée et notre chicorée prête à entamer sa deuxième vie. Elle pénétrera “racine” dans la salle et en ressortira “chicon” (ou endive), 21 jours plus tard. La salle de forçage bio est un bâtiment obscur, où est maintenue en permanence une température de 18-20° et une hygrométrie de 100 %. Les racines sont triées et disposées en rangs très serrés dans des bacs métalliques superposables de 1m x 1m20, au fond desquels est étalée une couche de tourbe nourricière, comme en conventionnel, à un détail près… qui fait justement toute la différence. Elle nous est immédiatement sautée aux narines quand nous avons pénétré dans une salle de forçage conventionnelle : une odeur forte et sans nuances, qui ne fait jamais songer à la terre ou à la verdure. Point de tourbe aux fonds des bacs, mais une soupe tiède qui circule en permanence d’un niveau à l’autre, passant à chaque cycle dans une machinerie qui analyse les teneurs en engrais minéraux : cette analyse détermine les ajouts nécessaires (azote, potasse) pour maintenir la croissance de l’endive. La température de l’eau est également modulable et il est ainsi possible en l’augmentant ou en la diminuant de réguler la croissance du chicon. Tout en mettant ce que l’on veut dans l’eau, pour parer à toute éventualité… Stupeur et consternation !
Les consommateurs savent-ils que leurs endives poussent dans du sirop d’engrais ? Merci, Paul et Frédéric de faire autrement !


Mais revenons à notre endive bio : celle qui nous intéresse ! À sa sortie de la salle de forçage, un disque tranchant va séparer le chicon de la racine. L’endive, après un effeuillage plus ou moins sévère (pas de feuilles brunies) sera rangée dans les petites caisses en carton que vous connaissez tous. Dernière précaution, veiller à ce que l’air circule librement entre les cartons : notre endive fraîche est à 18 degrés au sortir de son séjour en salle et doit retrouver progressivement le froid.

Voici donc ce que nous avons vu. Imaginez un petit carré d’endives bio, noyé dans des kilomètres carrés de culture intensive : vous êtes chez les irréductibles endiviers de Julie Nature, les seuls à produire de l’endive bio de qualité ! Vous pouvez faire un test dégustation en aveugle si vous en doutez… Mais si vous êtes raisonnable, vous aurez tous les indices pour comprendre pourquoi ce légume se négocie à un prix largement supérieur à son équivalent traditionnel.

Merci encore à Julie Nature pour son travail !

Pierre :)

Voir le lien et la suite ci-dessous

Lien ICI

Réponse ci-dessus posté le mardi 1<sup>er</sup> mars 2011 : 15:44



Bonjour,
"Qui ne dit mot consent", donc j'en conclue que mes arguments ont convaincu, a savoir que dans tous les domaines, l'on nous fait prendre des vessies pour des lanternes, et quand cela parle de nourriture c'est hélas très grave. Pierre :)


Sujet écrit par roling le mercredi 2 mars 2011 à 13:53

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