Re: [Cahiers] culture de nos aïeux

Juste une petite histoire de jardinier et une saga à écrire.

Un mien grand père maternel était dans les années 1890 écolier à Still, petit village de l’alsace prussienne ou bavaroise.
Il travaillait bien à l’école, il écrivait bien, aussi les frères( ou les s½urs ?) du couvent de saint Odile, le recrutèrent à l’âge de 12 ans comme commis de ferme, il y appris la botanique et le jardinage et comme commis aux écritures à 17 ans ils y appris la loi et la gestion comptable d’une exploitation agricole du XIXème siecle..
En ces temps un peu troublés, allez donc savoir pourquoi, mon grand père préférait la France républicaine à l’Empire germanique, c’est donc tout naturellement qu’il rejoignit son diplôme de jardinier 5 branches (c’est ainsi qu’on appelait le CAP de jardinier à l’époque) en poche les riches propriétés bourgeoises qui toutes possédaient des potagers , des serres, des parcs et des jardins.
Dans ces propriétés et ses parcs qui s’appelaient en France, Japy, Peugeot, Viellard, Amtustz, Schneider, Boussac… (en réalité les 200 familles et au-delà), ils acclimataient, plantaient, sélectionnaient et s’occupaient d’une foultitude d’arbres remarquables, de plantes exotiques, de légumes et de fleurs , inventant toujours et encore de nouveaux systèmes de culture, des méthodes et des équipements. Contribuant sans vraiment le savoir aux pratiquent des jardins d’aujourd’hui. (les cahiers de nos grands mères de ce forum)

Puis ce fut le temps des déchirures, de la guerre, de l’héroïsme ou des lâchetés et le XXème siècle qui s’empressa d’oublier le travail obscur de ces jeunes jardiniers alsaciens.
Rien qu’en Franche-Comté, ils furent plus de 300 alsaciens jardiniers, poilus de 1914. Ceux qui en rechapèrent, devinrent artisans maraichers, fleuristes ou horticulteurs, ils vécurent très correctement à la périphérie des grandes villes vendant leur récolte sur les marcher hebdomadaires de Belfort, Nancy Metz ou Besançon. (mais aussi Paris, Lyon, Marseilles)
Dans les années 60, victimes du modernisme, leurs exploitations furent démembrées pour en faire des ZUP ou des zones industrielles, les meilleurs ceux qui avaient transmis leur savoir à leurs enfants passèrent dans la grande distribution et fournirent les supermarchés.

Au delà des cahiers de grand mère, c’est cette histoire qui reste à raconter.




Sujet écrit par ddd le dimanche 17 novembre 2013 à 15:02

[ Imprimer ] - [ Fermer la fenêtre ]