La nature reproduit par semis la plupart des végétaux; mais on a également recours, dans la pratique, à d'autres méthodes : les multiplications plus rapides ou plus simples qui sont d'ailleurs calquées, elles aussi sur ce que fait la nature. Il s'agit du bouturage, du marcottage, du drageonnage, de l'éclatage et du greffage.
Le bouturage : Lorsqu'après avoir coupé un brin d'osier vous avez piqué son extrémité inférieure en terre, vous savez avec quelle facilité la partie enterrée s'est enracinée ; vous avez donc fait une bouture, vous avez obtenu par bouturage un nouveau pied d'osier identique au pied-mère. Vous pouvez multiplier de cette façon les arbres ou arbustes fruitiers ci-après : groseilliers, cognassier, pommier paradis, pommier doucin, prunier myrobolan, vigne. En revanche, n'oubliez pas que le poirier ne s'enracine presque jamais lorsque l'on cherche à le bouturer.
Donnez à vos boutures une longueur variant de 15 à 30 cm. Vous pouvez quelquefois multiplier la vigne à l'aide de boutures n'ayant qu'un oeil. On les appelle les boutures d'yeux. Les boutures simples ou ordinaires sont celles qui comportent plusieurs yeux; la section inférieure est faite perpendiculairement à l'axe du rameau et immédiatement au-dessous d'un oeil. Vous aurez des boutures à talon en détachant le rameau de telle façon que l'empâtement y soit adhérent. Ces boutures s'enracinent plus aisément que les premières aussi vous devez les préférer pour la multiplication des essences s'enracinant assez lentement (prunier myrobolan, cognassier, doucin) et, de façon générale, à chaque fois que vous le pourrez. Cette précaution est inutile pour les groseilliers, cassissiers, paradis. Les boutures à crossettes ne diffèrent des boutures précédentes que par la longueur du talon qui comprend 1 à 2 cm de bois de 2 ans. Ne les employez pas pour la bouture de la vigne et l'olivier.
La plupart du temps mettez les boutures directement en pépinière dès qu'elles sont préparées ; celles de certaines espèces et notamment groseillier, paradis..., ne réclament pas d'autres soins. Si cependant vous ne pouvez effectuer la mise en pépinière de suite, ou si vous voulez augmenter les chances d'un enracinement rapide, vous pouvez les stratifier en attendant.
Cette opération consiste à disposer les boutures dans du sable, en lits superposés, pendant un certain temps. Elle a pour but, en les plaçant dans des conditions favorables de température, d'aération et d'humidité, de faciliter la pousse des racines en favorisant la formation du tissu cicatriciel.
Au pied d'un mur au nord, ou mieux sous un hangar, adossez au mur une sorte de caisse formée de quelques planches maintenues par des piquets. Après avoir mis au fond 10 cm de sable frais, couchez un lit de boutures : remettez un lit de sable, puis un lit de boutures, etc., pour terminer par 15 cm de sable.
Vous arriverez à un même résultat en plaçant les boutures en bottes, debout et à demi enfoncées dans l'eau courante. A défaut d'eau courante, contentez-vous de mettre les bottes debout dans un baquet contenant 5 à 6 cm d'eau et dans laquelle vous jetterez une poignée de poudre de charbon (ou charbon de bois) pour éviter la putréfaction
A leur sortie de stratification, c'est-à-dire après un minimum de 4 à 6 semaines, chaque bouture est pourvue à sa base, à l'endroit tranché par la serpette, d'un bourrelet. Pratiquez la mise en pépinière, en plaçant les boutures en lignes distantes de 30 cm, et à 10 cm environ sur ces lignes, l'oeil supérieur seul débordant le niveau du sol.
Un an plus tard, les plants sont pourvus de racines et d'une ou plusieurs tiges ; ils sont prêts à être plantés dans une autre pépinière pour y être greffés (cognassier, mirobolan, paradis, doucin) ou prêts à mis en place (groseillier, cassis, vigne).
Parfois les boutures sont employées directement pour la plantation à demeure ; c'est ainsi que vous pouvez établir des touffes de cassissier en plantant deux boutures de 30 cm à 8 ou 10 cm l'une de l'autre*
* (en pied de marmite lorsqu'elles sont plantées par trois)
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