la feverole

Itinéraire technique

de la féverole en Picardie

 

Les atouts de la féverole

Comme le pois de printemps, la féverole amène une rupture dans les rotations céréalières et à dominante decultures d’hiver. Dans un contexte de simplification desrotations avec en particulier une diminution des surfacesbetteravières, les rotations céréales / oléagineux sont assezfréquentes et génèrent des difficultés agronomiques enparticulier de désherbage.

La féverole est un excellent « précédent à blé » qui laisse un sol libre tôt et avec peu d’adventices compte tenu de son pouvoir étouffant. De plus, les quantités d’azote disponibles pour la culture suivante sont importantes et viennent en déduction de la fumure minérale de la culture suivante.

 

Place dans les systèmes de culture

La féverole peut succéder à n’importe quelle culture à condition qu’il ne s’agisse pas d’une légumineuse. Attention aussi à l’interculture à base de légumineuses (trèfles vesces,….) qui peuvent favoriser certains ravageurs (sitones, thrips,…).

 

Type de sol

La féverole est une culture exigeante en eau qui ne supporte pas les déficits hydriques pendant toute la durée de végétation : il faut donc la réserver aux sols qui présentent une réserve utile de 100 mm au minimum.

 

Travail du sol

La féverole comme tous les protéagineux est sensible aux accidents de structure du sol. En sols argileux, le non labourest une technique qui convient bien dès lors que laprofondeur de semis atteint bien 5 cm. La profondeur de semis est en effet une des conditions de réussite de la culture : 6 à 7 cm pour les semis de début février, 4 à 5 cmpour les semis de fin février.

 

Semis

– Semer la féverole le plus tôt possible dès le mois de février, dès lors que le sol est ressuyé et permet d’obtenir un semis suffisamment profond. On peut même semer sur sol gelé si le semoir permet de placer les semences suffisamment profond. Le cycle de végétation étant assez long, la plante sensible aux coups de chaleur et au déficit en eau, il ne faut plus semer de féverole après la fin mars.

– Il n’y a pas lieu de moduler la densité de semis selon les types de sol ou les dates de semis. Le meilleur compromisse situe entre 45 et 50 grains par m2 pour obtenir35 à 40 plantes. Augmenter la densité pour créer un couvert étouffant risque de provoquer la verse et de favoriser les maladies foliaires. Contrôler le PMG*, trèsvariable sur cette espèce, pour ajuster la densité.

 

Choix variétal

Le choix de la variété se fait bien entendu sur le critère productivité mais aussi sur la couleur de la fleur qui détermine la destination commerciale et industrielle de la récolte. Le principal marché visé pour la féverole est celui du bassin méditerranéen et en particulier égyptien. C’est donc la productivité et le marché qui vont avant tout orienter le choix de la variété.

 

Traitement de semences

La protection des semences contre le mildiou responsable de la fonte des semis est nécessaire et suffisante.

 

Désherbage

La féverole ne se désherbe chimiquement qu’en post semis pré levée. Deux alternatives sont possibles : soit désherberdès le semis en chimique, soit utiliser des outilsmécaniques tels la bineuse (sur semis à 30 ou 45 cm d’écartement), la herse étrille (en pré-levée ou du stade crosse à 4 feuilles) ou enfin la houe picoteuse (du stade crosse à 4-5 feuilles). Compte tenu de la croissance rapide de la féverole, l’effet de couverture couplé à un désherbagemécanique peut être suffisant pour s’affranchir detoute intervention chimique. La féverole d’hiver semée à l’automne (vers le 1er novembre) peut également se passer de désherbage (chimique ou mécanique) grâce à sa croissance rapide au printemps et à son développement exubérant.

 

Protection fongicide

La rouille est la seule maladie considérée nuisible pour la féverole, et à ce jour il n’existe pas de méthode agronomique pour la combattre ou l’éviter. Par contre la lutte chimique ne vaut que si elle est basée sur l’observationdes symptômes à la parcelle. C’est leur présence avérée de la rouille qui seule justifie une intervention spécifique.

L’anthracnose est peu dommageable sur le rendement et les traitements préventifs ne mettent pas en évidence de gain de rendement.

 

Protection insecticide

Thrips et sitones : leur nuisibilité n’a jamais été avérée, même si leur présence pose question certaines années.

Pucerons verts : ils sont moins nuisibles que les pucerons noirs voire pas du tout pour des attaques tardives etil n’y a pas d’insecticide autorisé.

Pucerons noirs : ils peuvent être pénalisants (jusqu’à

10 qX de perte) et sont donc à surveiller (voir seuil

BSV**). Avant d’envisager une intervention il est toutefois indispensable d’observer la présence d’auxiliaires (prédateurs naturels comme les coccinelles, les larves de syrphes et de chrysopes) et d’essayer de retarder l’intervention en conséquence. En dernière limite, à 20% detiges avec un manchon de pucerons de plus de 1 cm,il faut intervenir, si possible avec une matière active qui préserve au mieux les auxiliaires. Ces derniers peuvent souvent maintenir les populations de pucerons à des niveaux acceptables, très inférieurs aux seuils d’intervention.

Bruches : les pertes de rendement sont négligeables.

Si la récolte est destinée à l’autoconsommation animale, la lutte est donc sans intérêt ! En alimentation humaine (export) la lutte est par contre nécessaire pour assurerle débouché avec généralement 1 à 3 % de grains bruchés au maximum selon les contrats. Il n’y a pas de seuil de traitement visuel. Le raisonnement des interventions repose sur la concomitance entre des températures favorableaux vols et le stade sensible de la féverole.

On intervient à partir du stade « premières gousses de 2 cm de long », si les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs et s’il est prévu qu’elles s’y maintiennent encore 4 jours (cf BSV**). On relaye

7 jours après si les conditions favorables persistent.

Dans ces situations, les applications contre la bruche détruisent les populations d’auxiliaires ce qui peut déclencher généralement une explosion des populations de pucerons.

A propos paysanature16

depuis tout petit passionner d'agriculture j'en fait aujourd'hui mon metier et ma passion que demander de mieux. Sans la nature je ne serait rien.
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