Labels… de Cadix.

Labels… de Cadix.
« Hallal, Kasher, Elu produit de l’année, Garanti bio, élevé en plein air »…
Jusqu’aux girolles bio, qu’a trouvées récemment Pathinini.. Comme si on tenait les citadins assez niais pour croire qu’il en existe d’élevage. Pas encore, mais ça ne saurait tarder.
Comment s’y retrouver dans ce déferlement de mentions censées nous garantir la qualité des produits, en fait uniquement destinées à nous forcer la main pour remplir le caddy.
Quand on sait que tous ces produits labellisés ont en commun, outre un surcroît de prix de l’ordre de 20%, une incomparable fadeur « tendance ».

Grâce à tous ces gens qui nous protègent (sans qu’on ne leur ait jamais rien demandé), on ne trouve plus de munster que sous forme de fromages châtrés à la saveur est aussi discrète que celle d’une pâte cuite batave… Quant aux andouillettes, elles ont maintenant autant de saveur qu’une francfort cuite dans l’eau bouillante. De quels citadins distingués, prophètes du gustativement correct, sont composés les jurys qui décernent les labels ?
Je ferais peut-être quand même confiance à un label, s’il sonnait moins faux cul, par exemple, s’il s’intitulait « Péquenot Français ». Surtout s’il garantissait que les produits ainsi étiquetés ont été élaborés par de vrais paysans, élevés en plein air, et exclusivement nourris au pain au levain, au saucisson pur porc et au Merlot (à consommer sans modération). A la condition, bien sûr, que ce label ait été décerné par un jury composé de pairs appartenant à la Confédération Paysanne, et non de petits messieurs parisiens, raffinés et dans le vent.
Un temps, on a pu trouver des produits de plutôt bonne qualité, sous une marque de distributeur : Reflets de France. Une idée astucieuse d’un des caïds de la grande distribution. Regrouper sous une même étiquette, un ensemble de PME de l’agro-alimentaire. Du gros artisanat de qualité, plutôt que de la production industrielle. Chacun, de taille trop modeste pour pouvoir assurer seul sa propre publicité et sa diffusion.

Pendant dix huit mois, c’était très bien. Puis, la logique de la Grande Distribution a prévalu. Étrangler le producteur, contraint à baisser les prix et à affadir les goûts pour complaire à ce que les responsables de centrales d’achat pensent être le goût du public, et réduire les coûts de production.
Reflets de France ? Oui de la France telle qu’elle est devenue au début du XXIème siècle…

Alors ? Faire confiance aux marques connues ? Celles qui font de la pub à la télé ?
Nécessaire de faire un gros chiffre pour se payer 15 secondes de pub ! Du coup, on se recrute, pour faire bon poids, un diplômé d’une école supérieure de commerce de banlieue comme conseil en gestion.
Qui, pour justifier son poste, fait infléchir la gamme… dans le sens de produits dont le goût sera accepté par un public large. En un rien de temps, le Beaufort 18 mois d’affinage, fait place à un Leerdamer insipide.
Ne soyons pas négatifs, les labels ont du bon. Ils sont pour moi un repère d’achat très utile.
Il suffit de les utiliser dans le bon sens. C’est-à-dire, à l’envers :
Ne jamais acheter de produit alimentaire affublé d’un label. Quel qu’il soit..
Ni empaqueté sous un nom de marque que vous avez entendu à la télé.

Ma hargne d’aujourd’hui ne portait que sur les seuls labels des produits alimentaires.
Que dire des autres ? Tels les « Inscrit au patrimoine de l’UNESCO », décernés à n’importe quelle ruine industrielle recouverte de tags…

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